(VOVworld) – Mobiliser plus d’investissements pour développer l’industrie auxiliaire est une des priorités économiques du gouvernement vietnamien en 2015.
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L’industrie auxiliaire du Vietnam n’a pas encore réellement décollé. Les entreprises vietnamiennes ne répondent que très partiellement à la demande du marché et produisent principalement des pièces détachées et des matériaux simples ayant une faible valeur économique.
A ce jour, de nombreux secteurs économiques et techniques ont besoin d’une industrie auxiliaire. Les grandes sociétés exportatrices doivent importer jusqu’à 80-85% de leurs matières premières. De ce fait, leurs produits exportés, que ce soit dans le secteur de l’automobile, du textile ou des chaussures, ont une très faible valeur ajoutée. Trần Tuấn Anh, président du conseil d’administration de « 19 Août », une société spécialisée dans la mécanique, estime que l’industrie auxiliaire vietnamienne manque de coordination et ne répond pas encore aux normes de qualité internationales :
« Très peu d’entreprises locales fabriquent des pièces détachées au Vietnam. Peu de sociétés veulent s’y engager puisque les produits vietnamiens ne jouissent pas encore d’une bonne réputation en termes de qualité. Les producteurs ont donc du mal à convaincre les grandes sociétés d’acheter leurs produits. Dans d’autres pays, les industries sont épaulées par des sociétés qui assurent la commercialisation de leurs produits. Au Vietnam, ces sociétés commerciales sont très limitées. »
Dès la création de la communauté de l’ASEAN à la fin de l’année 2015, le Vietnam fera face à une concurrence acharnée avec les autres pays aséaniens pour mobiliser les capitaux étrangers. Sans une industrie auxiliaire développée, le Vietnam ne pourra pas devenir un pays industrialisé en 2020. Le gouvernement a décidé de faire du développement de cette industrie sa solution stratégique pour remédier aux faiblesses fondamentales de l’économie nationale. Première tâche urgente : instaurer un cadre juridique approprié. En octobre 2014, le ministère de l’Industrie et du Commerce a approuvé le plan d’aménagement global du développement de l’industrie auxiliaire jusqu’en 2020 avec la vision jusqu’en 2030. Objectif : l’industrie auxiliaire nationale devra répondre, à hauteur de 45% en 2020, aux besoins essentiels de la production destinée à la consommation intérieure (ce chiffre devrait être porté à 70% en 2030) ; 25% de la production industrielle devra être exportée. Nguyễn Mạnh Quân, directeur du département de l’industrie lourde au ministère de l’Industrie et du Commerce:
« Notre ministère va travailler en collaboration avec les autres ministères et les services concernés pour réviser ses politiques et proposer au gouvernement des mesures destinées à encourager le développement de l’industrie auxiliaire. Le but est de créer les conditions les plus favorables possibles. »
Le gouvernement a d’ores et déjà mis en place des mesures phares telles que la réduction ou l’exemption des taxes foncières, la réduction des impôts sur le revenu de l’entreprise, des taxes d’importation pour les matières premières, les matériaux et les pièces détachées importés pour la production. Les localités sont aussi dynamiques et s’activent à mobiliser les investissements étrangers. Hồ Quốc Dũng, président du comité populaire de la province centrale de Binh Dinh:
« Binh Dinh a préparé un plan d’action pour mobiliser les investissements en faveur de l’industrie auxiliaire. Le groupe Vietnam-Singapour est récemment venu étudier les possibilités d’investir dans la construction d’une zone d’industrie auxiliaire à Quy Nhơn et Tuy Phước. Cette zone devrait manufacturer des produits destinés au complexe pétro-chimique de Nhơn Hội. Ce projet est en cours d’examen. »
Si à ce jour, l’industrie auxiliaire au Vietnam reste faible, elle dispose néanmoins d’atouts non négligeables pour prospérer rapidement : sa main d’œuvre est abondante et les réformes institutionnelles engagées profiteront généreusement aux investisseurs.