(VOVWORLD) - L'accord de partenariat économique régional global (RCEP), le plus grand accord de libre-échange au monde à ce jour, est entré en vigueur le 1er janvier 2022. Un programme d'action sur l’application de cet accord sera promulgué par le gouvernement permettant aux entreprises vietnamiennes de profiter pleinement de ses retombées.
Le vice-ministre de l'Industrie et du Commerce, Trân Quôc Khanh. Photo: baodautu.vn |
Le RCEP a été signé en novembre 2021 par les dix pays membres de l'ASEAN et cinq autres États d’Asie et du Pacifique: la Chine, le Japon, la République de Corée, l’Australie et la Nouvelle-Zélande. Il concerne plus de 2 milliards 200 millions de consommateurs et représente 30% du PIB mondial (soit près de 27.000 milliards de dollars). Les droits de douane sur 64% des marchandises échangées entre les signataires ont été éliminés à l’entrée en vigueur de l’accord le premier janvier. D'ici 20 ans, les droits de douane de 92% des marchandises seront supprimés. Pour le vice-ministre de l'Industrie et du Commerce, Trân Quôc Khanh, l’impact du RCEP sera important.
«La pandémie de Covid-19 affecte lourdement l'économie de l'ASEAN et du reste du monde. Les pays signataires comptent donc sur cet accord pour promouvoir le commerce et l'investissement dans la région et relancer leurs économies”, dit-il.
D’après Luong Hoang Thai, directeur du Département du commerce multilatéral du ministère de l'Industrie et du Commerce, un programme d’action sur l’application du RCEP a été soumis au Premier ministre pour approbation. L’objectif est de mieux soutenir les entreprises domestiques.
“Premièrement, nos entreprises doivent être bien informées des clauses du RCEP. Pour gagner, elles doivent comprendre les règles du jeu. Deuxièmement, il est indispensable d’adapter le droit national à cet accord, de façon à améliorer la compétitivité des entreprises domestiques. Troisièmement, il faut trouver des solutions permettant aux entreprises de saisir rapidement les organes compétents qui pourront les protéger en cas de litiges”, explique-t-il.
Grâce à l'harmonisation des règles d'origine du RCEP, les marchandises vietnamiennes peuvent bénéficier de droits de douane réduits ou nuls, car leurs matières premières sont essentiellement importées des pays signataires du RCEP.
De l’avis des économistes, la filière de produits aquatiques devrait être celle qui bénéficiera le plus du RCEP. L’exemption par la Chine, le Japon, la Nouvelle-Zélande, l'Australie et les pays de l’ASEAN des droits de douane appliqués aux produits aquatiques vietnamiens dès l’entrée en vigueur de l’accord et par la République de Corée dans 10 à 15 ans, devrait doper les exportations de ces produits dans les temps à venir, indique Luong Hoang Thai, directeur du Département du commerce multilatéral du ministère de l'Industrie et du Commerce.
“Il existe des commissions chargées du règlement des différends dans le cadre du RCEP. Par exemple, si nous avons un problème relatif aux mesures phytosanitaires, nous pouvons saisir une commission dédiée pour que nos intérêts légitimes soient défendus. Mais pour cela, un retour d’information rapide de la part de l’entreprise est nécessaire. Les ministères et les organes concernés doivent également se coordonner efficacement dans la préparation du dossier. Toutes ces questions sont prévues dans le programme d’action sur l’application du RCEP qui sera mis en œuvre rapidement pour soutenir les entreprises vietnamiennes», précise-t-il.
Si le RCEP offre des opportunités importantes, les défis à relever sont également de taille. Un tel programme d’action s’impose pour que notre pays puisse profiter au maximum des avantages de cet accord.