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Au cours des cinq premiers mois de l’année, les produits aquatiques ont rapporté au pays 2,8 milliards de dollars, soit une hausse de 10,4% en glissement annuel. Les Etats-Unis, le Japon, la Chine et la République de Corée sont les plus gros importateurs de produits aquatiques vietnamiens. D’après les économistes, 2017 devrait être une année difficile pour la filière en raison notamment de la taxe anti-dumping appliquée par les Etats-Unis sur les pangasius et les crevettes, deux produits vietnamiens phare, et le renforcement des mesures d’hygiène alimentaire en Europe, en République de Corée et en Australie.  A ces difficultés, s’ajoutent également le risque des  catastrophes naturelles, la salinisation des eaux notamment, l’augmentation des barrières techniques dans certains pays importateurs et la concurrence croissante des autres pays exportateurs.

Pour relever ces défis, une réorganisation de la filière est indispensable. L’économiste Le Dang Doanh préconise aux éleveurs d’adapter leur production au changement climatique.

“Il faut abandonner l’élevage traditionnel qui est peu efficace. La production doit tenir compte de la demande du marché et doit correspondre au contrat signé avec les distributeurs. Dorénavant, ce qui compte,  c’est la qualité et non plus la quantité. Les nouvelles techniques doivent être appliquées pour améliorer la qualité des produits. Les éleveurs sont encouragés à réorganiser leur production en fonction des aléas climatiques. Si jadis par exemple, les agriculteurs du delta du Mékong faisaient trois récoltes de riz par an, aujourd’hui, et compte tenu des problèmes de salinisation, il leur est conseillé de ne faire qu’une seule récolte et de se diversifier en élevant des crevettes le reste de l’année. Un kilo de crevettes rapporte autant de bénéfice que 20 kilos de riz. Les agriculteurs n’ont plus le choix, ils doivent diversifier leur production ”, a fait savoir Le Dang Doanh.

Le Vietnam est aujourd’hui le plus grand exportateur de crevettes du monde et le troisième plus important producteur derrière la Chine et l’Indonésie. Les crevettes vietnamiennes sont présentes dans une centaine de pays dont le Japon, les Etats-Unis et l’UE. Pour réaliser un chiffre d’affaires à l’exportation de 10 milliards de dollars en 2025, Vu Van Tam, le vice-ministre de l’Agriculture et du Développement rural estime que la modernisation technologique de la filière est indispensable pour accroître la qualité, augmenter le rendement et répondre aux normes d’hygiène internationales. Les débouchés commerciaux doivent être élargis et des mesures doivent être prises pour contrer le protectionnisme de certains pays.

« Les élevages de crevettes occupent  actuellement 140 mille hectares. Nous avons besoin d’une dizaine de milliers d’hectares supplémentaires. Notre rendement actuel est de 4 tonnes par hectare. Nous devons le porter à 6 ou 8 tonnes. Pour dynamiser le secteur et atteindre l’objectif fixé, nous souhaitons inciter les entreprises à investir dans la filière. Les professionnels du secteur devraient également se regrouper en coopératives et investir massivement dans les nouvelles technologies », a souligné Vu Van Tam.   

La filière intensifie sa réorganisation pour doper les exportations et réaliser 7,4 milliards de dollars de chiffre d’affaires en 2017.