(VOVWORLD) - Pour tous les Vietnamiens, la lune du 15ème jour du 8ème mois lunaire est la plus belle, pas seulement parce qu’elle est alors pleine, mais aussi et surtout parce qu’elle marque l’arrivée de la fête de la mi-automne. Cette fête, c’est celle des enfants, et elle s’accompagne d’une myriade de jouets traditionnels, tous plus merveilleux les uns que les autres. Alors des jouets, il y en a qui sont faits en bois, bien sûr, mais aussi en papier.
Voilà qui tombe bien, car ces jouets ont bercé toute notre enfance…
« - Dis, papa, c’est quand la fête de la mi-automne ?
- Dans un mois…
- Un mois! C’est long…
- Oui, mais regarde, il y a déjà des jouets pleins des boutiques…»
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Eh oui, les enfants, encore un mois à patienter!... En attendant, vous pouvez toujours allez vous promener avec vos parents dans le vieux quartier de Hanoï, et si vous voulez voir des jouets, vous n’avez qu’à passer par les rues Hang Ma, Hang Can, Luong Van Can, Hang Dau… Il y en a plein partout!
Oui, c’est vrai que le vieux quartier commence à prendre des allures de grand magasin de jouets à ciel ouvert. Mais attention, on n’y trouve pas n’importe quels types de jouets: ce sont les traditionnels jouets de la mi-automne!
Il y a les masques, tout d’abord, les masques en papier contrecollé sans lesquels la fête de la mi-automne ne serait pas la fête de la mi-automne. Pour la modique somme de 25 ou 30 mille dongs, les enfants peuvent se transformer en lapin, en singe, en chat, en cochon… Et ils adorent ça!
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Ce qu’ils ne soupçonnent évidemment pas, c’est que fabriquer un masque n’a rien d’un jeu d’enfant. C’est néanmoins ce que fait Nguyen Van Tri, artisan de son état.
«Pas facile de fabriquer un masque comme celui-ci, nous dit-il. Il faut d’abord avoir un moule en ciment, puis bien choisir les matières premières, c’est-à-dire le papier et la colle. En général, avec des journaux, ça marche bien… Ensuite on maroufle des morceaux de papier grands comme la paume de la main sur le moule. Et une fois que c’est sec, on prend de la peinture pour colorier. Et c’est là qu’il ne faut pas se rater: il faut que ce soit expressif, sinon…»
Quand le nuit tombe et que la lune expose sa parfaite rotondité, les enfants sortent dans les rues pour danser au rythme des tambourins en s’éclairant avec des lanternes en forme d’étoile. Encore un jouet qui participe de la magie de la fête…
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Pour faire une lanterne, l’artisan prend des tiges de bambou minces et fines pour construire le cadre. Il découpe ensuite des papiers transparents aux couleurs vives - rouge, vert, jaune, indigo… - qu’il fixe sur le cadre. Pour la hampe de la lanterne, on utilise en général une branche de jute séchée et teinte en rose.
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La danse de «lân», ou de la licorne, la licorne étant un animal mythique qui tient un peu du lion et du cheval, est un élément indispensable à la fête de la mi-automne. Deux personnes dont chacune porte soit la tête soit le corps de la licorne dansent frénétiquement au milieu de la foule. Huy Hoang, un jeune hanoïen issue d’une famille d’artisan, nous explique comment est fabriqué l’animal.
«On colle des morceaux de carton sur des moules de façon à leur donner la forme voulue. Et puis après, on décore et là, il faut veiller à tout plein de petits détails : les yeux, la corne, la moustache... Tout est fait à la main. Un ensemble complet comprend une tête, un habit pour la danse et un tambourin.»
Oui, alors évidemment, je vous entends d’ici… Démodé tout ça! A l’heure des jeux vidéo et des tablettes, on ne va quand même pas leur offrir des masques en papier, à nos petits! Eh bien si, pourquoi pas ? Et si justement ils avaient encore un peu de cette fraîcheur poétique, qui nous fait si cruellement défaut à nous les grands, et qui permet de s’émerveiller devant des choses simples et belles…
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«-Dis papa, tu m’en achèteras, un masque et une lanterne?»