Les oeuvres des petits participants

«La famille, c’est du riz avec de la sauce de poisson», «La famille, c’est une mère», «La famille, c’est un Ipad», «La famille, c’est des critiques»… Eh oui! Voilà ce que ça donne quand on demande à des petites filles venues d’horizon différents de s’exprimer sur le thème de la famille. Nguyên Huong Linh, La Thanh Hà, Nguyên Thi Hà Lan, Duong Thuy Ly et Nguyên Ngoc Mai Trâm sont les initiatrices du projet. Elles ont parcouru le pays de long en large et recueilli des témoignages parfois déconcertants, parfois émouvants, mais toujours édifiants.

«Mes parents se sont séparés quand j'étais toute petite. Personne ne m’a expliqué pourquoi. J’ai bien été obligée de faire avec. Aujourd’hui, encore, je ne sais toujours pas pourquoi ils se sont séparés. C’est pour ça, aussi, que je me suis intéressée au projet. Moi, je pense que les parents doivent essayer de rassurer leurs enfants et de leur expliquer le pourquoi des choses», nous confie Huong Linh.    

Trois semaines durant, ces jeunes filles vont animer des ateliers dans 11 écoles primaires et secondaires. L’objectif? Permettre aux enfants de confier leurs secrets familiaux. Il y a toutes sortes de familles: avec un père célibataire, avec une mère célibataire, avec deux pères, avec deux mères, ou même avec aucun parent, les grands-parents prenant alors le relais.

«Ce n’est pas facile de les faire parler… Le jeu qui consiste à créer l’arbre généalogique de sa famille s’est révélé très utile, je dois dire, dans la mesure où pour chaque personne, il fallait ajouter des vœux… Ce qu’on a vu apparaître est assez surprenant, avec des mots comme ‘pique-nique’, ‘dîner’, ‘sourire’… Des choses très concrètes que les enfants voudraient voir chez leurs parents», nous explique Thanh Hà, l’un des enseignants qui encadrent ces ateliers.   

Expositions à Hanoi

Deux expositions et une table ronde ont eu lieu, à Ho Chi Minh-ville et à Hanoi. Et apparemment, le public s’était déplacé nombreux.

«Les adultes, les parents sont trop occupés. Ils n’ont pas le temps d’écouter leurs enfants. Et là, il y a vraiment quelque chose à changer…», constate Huong Linh.   

Diêu Hoa, qui est enseignante, a visiblement appris beaucoup.

«L’exposition m’a donné une réponse un peu inattendue à cette question de la prise de parole de l’enfant. Moi je suis à la fois mère et enseignante, et j’ai sans doute tendance à penser que c’est vraiment quelque chose de difficile, tandis que là, on comprend qu’il suffit d’être disponible, d’être à l’écoute…», nous dit-elle.      

À noter, en guise de conclusion, que le projet «Chaque famille est merveilleuse» a été parrainé par l’Institut de recherches sur la société, l’économie et l’environnement (ISEE) qui est  un groupe indépendant qui œuvre pour le développement de la société civile et l’égalité sociale.