(VOVWORLD) - L’invité de notre «Fenêtre des jeunes» du jour est une invitée. Il s’agit
d’une certaine Tô Nhu Luong, pianiste française d’origine vietnamienne. Née au
Vietnam, Tô Nhu Luong est allée en France pour y poursuivre de brillantes
études musicales, couronnées par un prix au Conservatoire national de Région de
Boulogne-Billancourt en 2008, et par plusieurs Premier Prix glanés dans des
différents concours internationaux. Cette artiste évoque tout d’abord ses
débuts, des débuts qui «n’étaient pas complètement roses».
Photo: Duc Quy/VOV
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Moi, j’ai commencé à jouer de la musique assez tard, à 8 ans seulement. En
fait, c’était assez laborieux quand j’ai commencé. Mes débuts n’étaient pas complètement
roses. C’est à partir de 14 ans que j’ai eu vraiment envie d’aller plus loin, que
j’ai commencé à vouloir partir à l’étranger pour apprendre la musique. C’est
vraiment quand je suis allée en France que j’ai rencontré des musiciens, que
j’ai été mise dans un environnement musical et une culture musicale vraiment
extraordinaires. A partir de là, je n’ai jamais cessé de vivre ma
passion : la musique. C’est là où
je n’ai jamais arrêté tous mes liens avec ma passion : la musique. En
fait, tous mes sens musicaux ont été éveillés en France.
VOV5: Comme
vous l’avez dit, vous avez commencé la musique assez tard par rapport à la
plupart des autres musiciens. Qu’est-ce que vous avez fait pour surmonter les
difficultés?
Oui, normalement, on commence à 4-5 ans, au plus
tard 6 ans. Moi, c’est vraiment à partir de 8 ans que j’ai vraiment commencé à jouer
du piano. En fait, la question de commencer tôt ou tard n’a pas été pour moi
fatale. Ça n’a jamais été un obstacle. Je pense que l’apprentissage de
n’importe quel instrument ou de n’importe quelle discipline demande juste de la
discipline, de la rigueur, de la persévérance, un travail constant et une envie
d’aller au-delà de ses capacités. J’ai toujours cette envie en moi et pour moi,
tous les obstacles sont surmontables.
Photo: Facebook/Tố Như Lương
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VOV5: Vous avez connu le succès avec plusieurs prix
internationaux au cours de votre formation en France et maintenant vous
retournez au Vietnam…
Ça ne fait qu’un an que je suis revenue au Vietnam. Je me suis rendue compte
qu’il y a vraiment un besoin de faire connaître la musique française parce qu’elle
n’est pas très populaire au Vietnam et qu’elle n’est pas beaucoup jouée. J’ai
aussi une envie de partager la culture musicale française et faire venir mes
amis musiciens de l’étranger pour faire connaître la musique française.
VOV5 : Pourriez-vous
donner quelques conseils à ceux qui ont envie d’aller à l’étranger, notamment dans
l’Hexagone pour y suivre une formation musicale ?
Pour ce qui est des musiciens d’ici, je les trouve
vraiment très intéressants. S’agissant des conseils que je pourrais donner, en
général, je pense que les élèves, ici, sont un peu terrifiés par la technique. Oui,
c’est très dur mais ce n’est pas quelque chose d’insurmontable. La musique a
été écrite pour être jouée par des êtres humains, après tout, alors il n’y a
aucune raison… Sinon, je ne peux que leur conseilleur d’écouter plus de
musique, de découvrir des cultures différentes… Mais ça, au Vietnam, ce n’est
pas vraiment dans les habitudes. C’est
vraiment dommage parce qu’on a de merveilleux musiciens et de très bons
professeurs. En tout cas, ce n’est pas la technique qui va nous empêcher de ressentir
la musique, de faire de la musique et d’avoir envie de faire de la belle
musique...
VOV5 : Quels sont vos projets pour l’avenir ?
Mon grand projet maintenant, c’est justement de marier la musique française
et la musique vietnamienne, ainsi que l’éducation musicale française et
vietnamienne. J’aimerai bien construire un environnement très sain et très
riche pour les étudiants vietnamiens. J’aimerai aussi organiser un Festival de
musique classique française et pouvoir le refaire pour que les étudiants
vietnamiens puissent avoir des opportunités de s’ouvrir aux autres et
d’apprendre.