J’ai quitté la ville pour une commune montagneuse…

(VOVWORLD) - Ville ou campagne? Bonne question, qui a, entre autres mérites, celui d’offrir un très bon exemple de débat contradictoire. Nombreux sont les écoliers qui se sont d’ailleurs «fait la main» de cette manière-là, que ce soit en vietnamien, en anglais ou même en français… Cao Tuân Ninh, lui, a largement dépassé le stade de la rhétorique pure. Il a en effet décidé de franchir le pas et de quitter Hanoi pour s’installer à Suôi Giàng, une commune montagneuse et pauvre, située dans la province de Yên Bai. Thùy Linh.
J’ai quitté la ville pour une commune montagneuse… - ảnh 1Cao Tuân Ninh (droite, 1er plan)

Pour de très nombreuses personnes, la seule idée de quitter la ville pour une localité montagneuse est de celles qui provoquent des insomnies à n’en plus finir… Pas pour notre jeune homme de 26 ans qui est du genre à aller de l’avant et pour qui l’attrait de la vie à Suôi Giàng a pris le dessus sur toute autre considération.

«Je suis comme ça, moi, j’aime bien la nature et j’avais vraiment envie de vivre au grand air», nous explique-t-il! «Alors c’est vrai que tant qu’à quitter Hanoi, autant aller dans un des endroits les plus sauvages de tout le pays! De ce point de vue-là, avec Suôi Giàng, je suis servi. Il n’y a presque que des Môngs, là-bas. C’est à 1.400 mètres d’altitude et 9 mois sur 12, on est dans le brouillard: le bonheur, quoi!» 

Un bonheur, oui, mais qui n’allait pas de soi, au départ... Heureusement que Cao Tuân Ninh a l’enthousiasme contagieux. Il aurait plongé ses parents dans un abîme de perplexité lorsqu’il leur a fait part de ce projet un peu fou de partir à Suôi Giàng…
J’ai quitté la ville pour une commune montagneuse… - ảnh 2Cao Tuân Ninh (gauche, 2e plan) et les enfants de Mông

Seulement, maintenant, il y est à Suôi Giàng, depuis plus d’un an, et force est de constater qu’est parfaitement adapté à sa nouvelle existence… 

«En 2020, j’ai participé à un programme de scolarisation lancé par la province. L’idée, c’était surtout d’apprendre l’anglais aux enfants, mais aussi de leur inculquer quelques notions de savoir-vivre et d’identité culturelle… Mais j’ai aussi lancé d’autres projets, dont un projet qui me tient particulièrement à cœur, qui consiste à construire des maisons môngs traditionnelles qui pourraient être exploitées à des fins de tourisme communautaire», nous raconte-t-il. 

J’ai quitté la ville pour une commune montagneuse… - ảnh 3Cao Tuân Ninh (2e, droite) et la famille de Vàng Cuong

À Suôi Giàng, Cao Tuân Ninh est apprécié pour son dévouement et pour l’énergie qu’il met au service des plus démunis, et notamment des enfants, auxquels il est particulièrement attentif. Témoin le petit Vàng Cuong, que Cao Tuân Ninh a emmené à l’hôpital après avoir découvert qu’il s’était fracturé le bras et que ses parents ne pouvaient rien faire, sinon le masser avec des feuilles médicinales...

«Grâce à Ninh, je vais bien, maintenant. Je retournerai bientôt à l’école. Je ne sais vraiment pas ce que je serai devenu, sans lui!», nous a confié Vàng Cuong.

Finalement, le seul fait d’être à Suôi Giàng, en pleine nature, au milieu des Môngs qui l’ont adopté comme il les a adoptés, aura suffi à donner un sens à l’existence de Cao Tuân Ninh. Une existence placée sous le sceau de l’altruisme et de l’intérêt communautaire…

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