(VOVworld) - Le Dan Tranh (cithare à seize corde) est un instrument de musique traditionnelle vietnamienne. Grâce à l’intérêt croissant des jeunes musiciens, l’instrument a le vent en poupe.
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L'instrument est en forme de trapèze
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L’instrument est en forme de trapèze très étiré de 110 ou 120 cm de longueur. Sa structure est en bois avec des motifs laqués ou incrustés de nacre. Il compte 16 cordes métalliques et au milieu de l’instrument, se trouvent 16 petits chevalets mobiles en bois, destinés à accorder les notes. Sa sonorité est brillante et cristalline.
Les amateurs de musique traditionnelle peuvent prendre des cours de Dan Tranh dans les écoles de musique à Hanoi, Hue et Ho Chi Minh-ville. Ils sont d’ailleurs de plus en plus nombreux à vouloir apprendre à jouer de cet instrument, une sorte de cithare à seize corde. Mai Thanh Hoa apprend à jouer du Dan Tranh depuis un an. Bien qu’elle avoue n’avoir aucun don pour la musique, elle est déterminée à poursuivre son apprentissage :
« Je suis les cours de Dan Tranh depuis plus d’un an. Ce n’est pas facile pour moi. Il me faudra donc faire plus d’efforts que les autres. A chaque fois que j’arrive à jouer un morceau, je suis très fière. En jouant, un nouveau monde s’ouvre avec moi. Pendant les cours, le professeur nous enseigne la technique mais il nous explique aussi l’histoire et les valeurs artistiques et culturelles du dan tranh pour que nous puissions mieux comprendre cet instrument traditionnel. » dit-elle.
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Les jeunes à la découverte du Dan Tranh
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Comme pour tout apprentissage artistique, il faut se montrer patient et déterminé pour apprendre à jouer correctement de la cithare à seize cordes. Thu Hang, qui enseigne le Dan Tranh à l’Ecole supérieure des arts de Hanoi nous explique que grâce à l’innovation du professeur Nguyên Vinh Bao, le Dan Tranh qui disposait à l’origine de 16 cordes, peut désormais se jouer avec 19, 21 et 22 cordes et s’intégrer facilement dans des formations de jazz, de blue et même de rock.
« Jouer du Dan Tranh est à la portée de tous. L’âge le plus appr oprié pour commencer l’apprentissage est entre 10 et 15 ans. Plus on est âgé, plus l’apprentissage sera difficile. Je dis souvent à mes apprenants tant professionnels qu’amateurs qu’il leur faudra certainement être très persévérants pour pouvoir jouer un jour de cet instrument. » dit Thu Hang.
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Une artiste avec sa cithare à seize cordes
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Les cordes du Dan Tranh, autrefois en soie, sont désormais métalliques. Elles sont enroulées sur des petits chevalets en bois ou en ivoire, qui les divisent en deux parties. Les musiciens grattent les cordes qui se trouvent entre avec les ongles de l’index et du majeur de la main droite. L’index, le majeur et l’annulaire de la main gauche exercent une pression plus ou moins forte sur les cordes qui se trouvent entre les chevalets et les chevilles et modifient la tension des cordes et la hauteur des notes jouées. C’est la main gauche qui donne la mélodie des morceaux.
« Le Dan Tranh est considéré comme le seigneur des instruments à cordes pour sa sonorité noble et sa délicatesse » explique Thao Giang, compositeur et chef adjoint du Centre pour le développement de la musique vietnamienne. Il ajoute : « C’est pour cette raison qu’il faisait partie de l’orchestre de musique de la Cour dans le passé. Le Dan Tranh peut accompagner plusieurs sortes de musiques comme le Tuong (théâtre classique), le cheo (théâtre chanté), le Cai luong (théâtre rénové), le Don ca tai tu (chant amateur). Cette richesse quant à l’usage et aux valeurs artistiques et culturelles a besoin d’une conservation sérieuse et efficace, ce qui est aussi notre tâche. »
Thao Giang est ravi de l’intérêt que portent de plus en plus de jeunes au Dan Tranh. Pour lui, c’est la preuve de la longévité de cet instrument traditionnel.