(VOVworld) - Le concours « France, je t’aime » - édition 2016 - s’est conclu sur la victoire d'un certain Le Viet Khanh, auteur d'un cliché remarquable et remarqué du pont Long Bien. Quant au prix, il s'agissait d'un voyage en France, et plus précisement à Paris. Tout juste de retour, Le Viet Khanh a bien voulu nous en dire un peu plus.      

Photos: Le Viet Khanh

Fermez les yeux et tâchez un peu d'imaginer... Le pont Long Bien, au lever du soleil, au moment où les lampadaires continuent à éclairer ses barres de fers tandis qu’au loin, le ciel vire du noir au bleu et les premières lueurs rouges apparaissent... C'est avec cette image que Le Viet Khanh a gagné le concours « France, je t’aime », concours organisé par l'ambassade de France au Vietnam.   

"Le concours portait sur les empreintes de la France au Vietnam, Viet Khanh nous confie. Un souvenir, une trace... Comme empreintes, les plus visibles, ce sont encore les monuments. Et des monuments français, à Hanoi, il y en a pas mal: l'opéra, le pont Long Bien... Alors le pont Long Bien, justement, c'est pour moi l'un des ouvrages les plus emblématiques de la colonisation française au Vietnam.  Et je trouve que c'est au petit matin qu'il ressemble le plus à ce qu'il a été autrefois. Normalement il y a toujours une circulation très dense sur le pont, avec beaucoup de moyens de transport modernes. Je pense qu’au petit matin, par contre, il y a une certaine tranquilité, une espèce de fraîcheur qui apporte des bouffées de nostalgie."    

Le Viet Khanh avec les finalistes du concours "France, je t'aime". Photos: Ngo Tran Hai An 

Ce prix, Viet Khanh a bien failli de jamais pouvoir le décrocher. Il s'est avisé de l'existence du concours seulement trois jours avant la date-butoir. Il avait pourtant déjà remporte un second prix, en 2013, avec une série de photo intitulée «Une nuit à Paris». Cette année, l’ancien étudiant de l’Ecole des Beaux Arts a surclassé 132 candidats.

"La chance est une facteur indéniable. Il y a beaucoup de candidats et les dix finalistes sont tous brillants, jeunes et créatifs. J’ai beaucoup aimé leurs œuvres. Il y a par exemple un candidat qui a composé lui-même une chanson puis qui a fait une vidéo sur cette chanson-là. C’était vraiment remarquable."  

De la chance, bien sûr, mais pour Viet Khanh, la formule du succès tient en un mot: "qualité". Cette qualité, il a su la maintenir du début jusqu'à la fin, y compris dans la vidéo de trois minutes qu'il a réalisée, toujours axée sur la dame de fer. Dans sa vidéo, le pont Long Bien apparaît sous ses plus beaux aspects à différents moments du jour. Le pont mais aussi les gens dont la vie s’y attache, d’une façon ou d'une autre.

"Au moment de participer au concours, je n’avais qu’une idée en tête, c’était de faire une œuvre avec tout ce que j’avais: mon sens esthétique, mes connaissances techniques... J’ai souhaité raconter à travers de belles images l’histoire d’un pont ayant vécu plusieurs changements historiques, ayant accompagné le quotidien des hommes. Il m'a fallu dix jours pour réaliser cette vidéo. Chaque matin je ne pouvais que capturer quelques moments courts. Vers 4h du matin, il faisait trop sombre. Vers 5h30 il faisait déjà trop clair. Il n’y avait que ce petit laps de temps, entre 4h et demie et 5h, quand le soleil se lève et qu'il y a ce rouge des premières lueurs du jour. Chaque angle du pont a exigé toute une journée de tournage. J’ai essayé de transmettre à travers cette vidéo l'aspect inexorable du temps qui passe. La vie humaine est éphémère mais le pont demeure toujours là."   

Le séjour de cinq jours quatre nuits qu'il vient d'y effectuer, n'était pas le premier de Viet Khanh en France, mais la beauté de l’Hexagone l’enchante toujours.

"En tant que photographe-paysagiste, les monuments architecturaux parisiens sont mes premiers objets de prédilection. La France en général et Paris en particulier, ça reste toujours très beau. Il y a une élégance, une forme de noblesse... C’est ce que je respecte et admire beaucoup."

Le photographe est revenu au pays avec un bagage beaucoup plus «lourd» : une cinquantaine de GB de photos de la ville-lumière qu’il fait voir chaque jour sur son compte Facebook, accompagnées de petites anecdotes.