(VOVWORLD) - Hoi An, ce haut lieu touristique de la
province centrale de Quang Nam, attire des vagues de touristes vietnamiens et étrangers,
qui viennent là aussi bien pour se balader dans la vieille ville que pour
écouter les chants folkloriques qui y résonnent à chaque coin de rue.
C’est vers 19 heures que les rues de Hoi An
s’illuminent… Entendez par là que les lanternes se mettent de la partie et que
les chants folkloriques font le reste… «bội»,
«hò khoan», «bài chòi»… Les connaisseurs sont forcément à la fête. Pour les
autres, c’est l’occasion de découvrir…
Photo: CVN
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Prenons maintenant la direction du musée de
la culture Sa Huynh, où se trouve un atelier de chant folklorique pas comme les
autres. Ici, il n’y a ni table, ni chaise… Seules deux nattes de souchet
délimitent l’espace. Quelques instruments de musique sont là, eux aussi, et le
charme peut opérer. Tien Thinh est collégien. Visiblement, il est en train de
se découvrir une vocation.
«Je ne sais pas pourquoi, mais j’aime bien
nos chants traditionnels», nous dit-il. «Ça m’intéresse beaucoup. Ici, je peux
chanter des chansons, jouer des instruments et apprendre à vaincre ma timidité,
voilà».
Chaque séance est animée par deux ou trois
formateurs, dont Phùng Thị Ngọc Huệ, artiste chevronnée de la troupe d’arts
traditionnels du Centre culturel et sportif de Hoi An.
«A côté des spectacles quotidiens que nous
donnons pour les habitants et les touristes, nous invitons des élèves d’ici à
participer à ces ateliers», nous explique-t-elle. «Ça fait maintenant 10 ans
que j’anime les cours de chants... C’est long mais ça vaut le coup, je trouve.
En tout cas, je vois bien qu’il y a un engouement qui est en train de naître
pour ce type de musique.»
Photo: Internet
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Les séances ont lieu tous les soirs et la
porte est toujours laissée ouverte au tout venant. Si vous êtes assidu, vous
pouvez rapidement devenir expert et être capable de chanter une trentaine de
chansons au bout d’un mois seulement.
«Moi, j’ai toujours eu envie de chanter des
chansons traditionnelles de Quang Nam. Et un jour, tout à fait par hasard, je
suis tombée sur cet atelier. Alors évidemment, ça a été le bonheur, pour moi!
J’ai une vie professionnelle assez stressante, par ailleurs, alors les airs
folkloriques, ça me permet de me détendre et de me cultiver.», nous confie Trương
Thị Hương, une habitante de Hoi An.
Les airs folkloriques et les jeux
populaires attirent aussi bien les habitants que les touristes. Des ateliers de
ce genre, il n’y en a pas tant que ça. Raison de plus pour saisir
l’opportunité.
«Je suis vraiment contente d’être parmi les
meilleurs étudiants de cette ‘promotion’», nous raconte Hà Phương Hiền, une
jeune Saïgonaise. «Mes camarades et mes formateurs sont vraiment très ouverts,
très sympas. Ici, on peut trouver des gens qui viennent de quatre coins du pays
mais aussi de l’étranger et comme vous le savez sans doute, chaque localité
possède elle même un ou plusieurs chants folkloriques. J’enseigne aux autres
les chants du Sud et j’ai appris de mes amis du Nord plusieurs airs de ‘quan
ho’, de ‘cheo’, de ‘tuong’… C’est absolument passionnant, je trouve.»
Tous les trois mois, Phùng Thị Ngọc Huệ et
les autres formatrices et formateurs de l’atelier sélectionnent les meilleurs
apprenants pour créer des petites troupes. Sans éclairages de scène ni effets techniques,
leurs spectacles quotidiens participent à leur manière au charme de la ville.