Zostérops, plaisir en vogue des jeunes hanoiens

(VOVworld) - A l’heure actuelle, beaucoup de jeunes Hanoiens n’ont qu’une idée en tête: posséder un zostérops! Un zostérops, rien que ça! Eh oui, il faut croire que ces minuscules oiseaux au chant limpide ont le don de faire tourner les têtes. Ils ont en tout cas celui de faire la fierté de leurs propriétaires, surtout lorsqu’ils se monnaient au prix fort! Que voulez-vous, comme on dit dans la chanson, “on est snob ou on ne l’est pas!”…


Giới trẻ Hà Thành với thú chơi chim

Les zostérophiles - osons le néologisme! - ont deux lieux de rendez-vous, à Hanoi: un café, qui se trouve au croisement des rues Nguyen Du et Tran Binh Trong, au bord du lac Thien Quang, et - plus classique - le jardin botanique. Toutes les semaines, ils se rendent à l’un ou l’autre de ces endroits avec leurs cages recouvertes d’une étoffe rouge, comme l’étaient les palanquins de jeunes mariées dans la Chine ancienne, qu’ils suspendent à 2 mètres du sol. Tout en sirotant leur café, ils vantent les talents de chanteur de tel ou tel oiseau. Et bien sûr, comme ils passent le meilleur de leur temps à bichonner leur cher volatile, ils échangent des expériences en la matière, sur un ton parfois très docte. Un zostérops est à peine plus gros que le pouce mais peut coûter jusqu’à 100 millions de dongs. Autant dire que c’est un oiseau de riche! Nguyen Duc Binh, l’un de ces jeunes zostérophiles : " Je suis ce qu’on peut appeler un passionné. Je possède deux zostérops, mais chacun ne coûte que 2 ou 3 millions de dongs. Les jeunes qui viennent ici achètent des oiseaux dont je n’oserais même pas rêver! Avant, du temps de mon grand-père et de mon père, posséder un garrulax de Chine, c’était une marque de richesse! Et maintenant, c’est à qui aura le plus beau zostérops! Alors, évidemment, ça se compte en dizaines de millions de dongs!"


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Chaque mois, des concours sont organisés. L’oiseau qui en ressort vainqueur peut rapporter gros à son propriétaire si celui-ci décide de le vendre. Mais en général, la fierté de posséder un zostérops capable d’éclipser tous les autres l’emporte sur l’appât du gain. Il faut dire que ces concours donnent lieu à des préparatifs très minutieux. Le Minh Thai, autre zostérophile :  "Difficile de dénicher l’oiseau rare! En général, les gens qui ont de l’expérience préfèrent les mâles, qui se distinguent des femelles par un plumage plus clair, de grands yeux, une tête un peu ronde, un long cou, un bec droit…Vous savez, un zostérops, c’est comme une femme, il faut savoir le bichonner!"


Zostérops, plaisir en vogue des jeunes hanoiens - ảnh 3


“Le bichonner”, bon. Question régime alimentaire, l’idéal, c’est un mélange d’insectes et de fruits. Mais on peut toujours se rabattre sur du son mélangé à du jaune d’oeuf, des haricots verts ou d’autres substances. Et puis comme l’oiseau est fragile, il doit être placé dans un abri sûr.


Zostérops, plaisir en vogue des jeunes hanoiens - ảnh 4

Toujours selon Le Minh Thai, élever un oiseau, c’est un peu s’élever soi-même : "Élever un oiseau permet de se relaxer après une longue journée de travail. C’est un passe-temps sain, raffiné, qui exige de la patience et de la minutie,ce qui n’est pas donné à tout un chacun!"   


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“Pas donné à tout un chacun”… Il n’empêche. Ils sont de plus en plus nombreux à élever des oiseaux, chez les jeunes. C’est une marotte comme une autre, me direz-vous, mais qui possède, outre un indéniable aspect poétique, la vertu d’évacuer la tension nerveuse d’une rude journée de labeur. Une leçon de sagesse, en somme…

 Phuong Anh

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