(VOVWORLD) - L’UNESCO et la fondation L’Oréal ont décerné, le 22 juin, leur prix international des jeunes talents de 2022 à la professeure et chercheuse en chimie Hô Thi Thanh Vân. Ses recherches sur les nouveaux matériaux pour la production de l’hydrogène vert lui ont valu une place parmi les quinze femmes scientifiques du monde à être honorées.
Hô Thi Thanh Vân en tenue traditionnelle vietnamienne. Photo: TTXVN |
En 2006, après son master, Thanh Vân a postulé pour une bourse de doctorat à l’Université des Sciences et de la Technologie de Taïwan (Chine). Pendant ses études, elle a obtenu deux brevets de création, un américain et un taïwanais, dans le domaine des nouvelles énergies. Elle a aussi publié trois articles recensés par l’International Scientific Indexing (ISI). Thanh Vân fait partie des rares chercheuses à avoir terminé son doctorat en moins de trois ans. Elle a décliné la proposition de l’université taïwanaise pour revenir au Vietnam.
Passionnée par les nouveaux matériaux, Thanh Vân comprend la nécessité d’en finir avec les énergies fossiles et de s’engager vers les énergies propres et renouvelables. Elle s’est donc concentrée sur les recherches liées à la pile à combustible, aux solutions vertes et écorespectueuses.
«Comme tout autre pays, le Vietnam est confronté aux défis énergétiques et aux conséquences du changement climatique liées à l’utilisation abusive des matériaux fossiles. Mes recherches visent essentiellement à trouver des solutions permettant de réduire les émissions de carbone et de contribuer à assurer la sécurité énergétique dans l’avenir», explique Thanh Vân.
Après avoir passé plusieurs années à l’étranger, en 2013, Thanh Vân est revenue au Vietnam pour enseigner à l’Université des Ressources naturelles et de l’Environnement de Hô Chi Minh-Ville. Elle s’adonne à ses propres recherches en technologie et, en même temps, dirige des groupes de recherches d’étudiants. À ce jour, elle a publié une centaine d’articles dans des revues scientifiques vietnamiennes et étrangères. Elle a participé à une dizaine de projets de recherches scientifiques et technologiques et obtenu de nombreux prix.
En 2016, à 36 ans, elle a reçu le titre de professeur associé. En 2019, L’Oréal-UNESCO l’a élue parmi les trois meilleures femmes scientifiques du Vietnam. Un an plus tard, la Revue scientifique de Singapour l’a classée au 23e rang sur les 100 scientifiques exemplaires d’Asie.
La représentante en chef du Vietnam auprès de l’UNESCO, Lê Thi Hông Vân (gauche) et Hô Thi Thanh Vân. Photo: TTXVN |
Sa dernière consécration date du 22 juin dernier, lorsque Thanh Vân a été primée dans le cadre du programme «Pour les Femmes et la Science» de l’UNESCO et de la Fondation L’Oréal pour ses recherches sur les nouveaux catalyseurs nanostructurés pour la production de piles et de l’hydrogène vert.
«C’est un grand honneur pour moi d’être honorée parmi les jeunes talents scientifiques du monde. Ce n’est pas une distinction personnelle, mais plutôt une reconnaissance de la contribution du Vietnam au développement scientifique mondial», raconte Thanh Vân.
Son avis est partagé par la représentante en chef du Vietnam auprès de l’UNESCO, Lê Thi Hông Vân. Il s’agit d’une fierté pour les scientifiques vietnamiennes dans le cadre de l’Année internationale sur les sciences fondamentales pour le développement durable de l’ONU, dont le Vietnam est l’un des promoteurs, a-t-elle rappelé.
«L’UNESCO apprécie la présence d’une Vietnamienne parmi les quinze jeunes femmes scientifiques talentueuses. Cela traduit l’implication de notre pays dans le développement du monde scientifique et dans la résolution des défis actuels. Les outils scientifiques peuvent en effet favoriser le développement durable et inclusif dans l’ère du numérique», a ajouté Lê Thi Hông Vân.
Depuis sa création en 1998, le programme L’Oréal-UNESCO «Pour les Femmes et la Science» a honoré 3.900 chercheuses. Son objectif est de donner une voix et une visibilité aux femmes scientifiques ainsi qu’à leurs réalisations pour relever les défis de notre siècle.