(VOVworld)- Mấu Văn Phi est vice-président du comité populaire du district de Khánh Vĩnh, de la province centrale de Khánh Hoà. Mais l’image qu’on a de lui, c’est surtout celle du médecin parcourant les chemins poussiéreux sur sa vieille moto pour soigner ses patients, principalement des Raglay.

Mấu Văn Phi est l’aîné d’une famille humble de cinq enfants. Tout petit, il était déjà au travail, à cueillir des piments dans les champs pour rapporter un peu d’argent qui servait à acheter des livres et des stylos. Coûte que coûte, il voulait étudier pour sortir de la pauvreté. Et toujours, Phi fut un élève brillant jusqu’à être admis à l’Université du Tây Nguyên. A l’université, Phi étudiait jour et nuit. Il cherchait souvent des livres pour compléter ses connaissances. Plus il étudiait, plus il avait envie d’en savoir:

A l’époque, j’ai pu constater qu’un grand nombre de patients mourrient car ils n’étaient pas soignés à temps. Par exemple, j’ai vu mourir des enfants à cause d’une simple diarrhée ou parce que leur gorge était entravé par un morceau de fruit. Des morts absurdes ! Souvent, par croyance les gens pensent que c’est une force surnaturelle qui décide de leur destin. Tout cela m’a incité à étudier.

Après sept ans passés à l’Université du Tay Nguyen, Mấu Văn Phi poursuit ses études à l’Université de médecine et de pharmacie de Hue. En 2001, il débute au centre médical du district de Khánh Vĩnh. En plus de ces heures de travail, il se rend dans les villages pour soigner des personnes âgées et des enfants. Parfois, il doit persuader les malades qu’il peut les aider - car traditionnellement, on a recours aux chamans. Le patriarche Cao Sung, habitant du hameau de Hon Du, de la commune de Khánh Nam:

Le vice-président Mau Van Phi fait de son mieux pour nous soigner. Il nous aide aussi à connaître certaines règles d’hygiène basiques pour éviter de tomber malade.

En août 2005, Mấu Văn Phi est promu directeur adjoint du centre médical du district de Khánh Vĩnh. Cette année-là également, il est élu vice-président du comité populaire du district. Mais il n’en oublie pas pour autant ses patients:

Je soigne des malades régulièrement, en dehors de mon travail officiel. Je pense qu’en étant médecin, je suis plus proche de la population. C’est important aussi pour la prise de décisions concernant la vie locale.

Les habitants du district, eux, connaissent bien ce drôle de vice-président du comité populaire, vêtu de manière simple, qui, sur sa moto poussiéreuse fait la navette entre les villages. Pour Mấu Văn Phi, ce n’est pas facile d’exercer deux métiers à la fois. Mais il tient à le faire, car, en plus de rendre service à la population, cela lui permet d’appliquer des connaissances médicales apprises à l’université. Mấu Văn Phi est un exemple pour les jeunes de l’ethnie Raglay dont il est un peu le conseiller:

Je pense qu’en tant que jeune, avant d’entrer dans une école, il faut répondre aux questions suivantes: pourquoi ces études? A quoi servent-elles? C’est important d’étudier, d’avoir des connaissances et ce n’est qu’avec des efforts qu’on peut réaliser ses rêves.