Une femme qui passe sa vie à honorer la mémoire de son mari mort pour la Patrie

(VOVworld)- « Chérie, la guerre t’a volé tant d’amour et de tendresse. Nous n’avons vécu ensemble que quelques instants et nous voilà déjà séparés pour toujours ». Ce sont les derniers mots que Le Van Huynh, originaire de la commune de Le Loi, du district de Kien Xuong, de la province de Thai Binh, a adressé à sa femme dans une lettre, avant de tomber au champ d’honneur. Dang Thi Xo, sa femme, a passé sa vie à honorer la mémoire de son mari et à réaliser son dernier souhait : ramener ses ossements au village.



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Dang Thi Xo et la dernière lettre de son mari



La guerre s’est terminée il y a 37 ans, mais l’image de son mari reste toujours vivante dans la mémoire de Dang Thi Xo. Et chaque fois qu’elle évoque son mari, Dang Thi Xo ne peut retenir ses larmes. « Nous nous sommes mariés après avoir été amoureux pendant trois ans. En fait, durant ces trois ans, Huynh faisait ses études, puis il travaillait pendant l’été pour payer ses études. Chaque année, on ne se voyait que deux ou trois fois quand il rentrait au village. » A-t-elle dit.

Parlant de son mari, la femme de 63 ans semble revivre ses vingt ans où, avec son corps svelte, son sourire doux et surtout ses yeux rieurs, elle faisait vibrer tant de cœurs de jeunes hommes. Mais le cœur de la jeune fille est resté occupé par Le Van Huynh, un jeune homme du même village qui était à l’époque étudiant à l’Ecole polytechnique de Hanoi. Leur amour a été scellé par un mariage simple. Dang Thi Xo se souvient : « Nous nous nous sommes engagés à nous marier à sa sortie de l’université. Mais à la fin de 1972, nos familles voulaient qu’on se marie. Profitant des trois jours de congés du Nouvel An, Huynh est rentré au village et on s’est mariés. Comme il avait encore le deuxième semestre de l’année scolaire à achever, je lui ai conseillé de repartir tout de suite. Ensuite, au Nouvel An lunaire, il est aussi rentré pour trois jours. Depuis, je ne l’ai plus jamais revu. »

Huynh s’est enrolé dans l’armée et est tombé sur le champ d’honneur. Après sa mort, tout le monde a conseillé à Xo de se remarier, puisqu’elle était si jeune et n’avait pas d’enfant. Mais Xo a souhaité rester veuve pour garder intact le souvenir de ces six jours passés avec son mari. « Au Nouvel An lunaire, avant de partir, il m’a dit : si par malheur, je suis blessé, je perds un bras ou une jambe, ne me délaisse pas. Je l’ai rassuré en lui disant que je l’aimerai toute ma vie, qu’il pouvait partir au front le cœur tranquille. » A-t-elle confié.



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Dang Thi Xo rend hommage à son mari devant l'autel


Qu’il soit blessé, qu’une jambe ou un bras lui manque, peu lui importe ! Pourvu qu’il revienne. C’est ce que pensait Dang Thi Xo. Mais tout ce qui reste de son mari, c’est la lettre qu’il lui a écrit avant de mourir et sa photo sur l’autel : « Nous n’avions même pas de photo de mariage. Au Nouvel An lunaire, quand il est rentré, je lui avais demandé de se faire photographier, mais il ne l’a pas fait. Finalement la photo qu’on a aujourd’hui sur l’autel est un fragment de sa photo de classe de terminale. »

Chaque fois que son mari lui manque, Dang Thi Xo se place sur une natte étalée devant l’autel et elle lit la dernière lettre de son mari. Elle a passé tant de nuits blanches à pleurer son mari, notamment avant que la tombe de ce dernier ne soit pas retrouvée : « Je lui ai promis de l’aimer jusqu’à la fin de ma vie. Dans sa lettre, il m’a demandé de faire ramener ses ossements au village. C’est pour réaliser son souhait que je ne voulais pas me remarier, même si je n’avais à l’époque que 25 ans. Je ne pensais qu’à la manière de ramener ses osssements. Je suis maintenant sereine, puisque j’ai pu réaliser son souhait. »

Au crépuscule de sa vie, Dang Thi Xo ne souhaite rien pour elle-même. Même la lettre de son mari, elle l’a offerte au musée de la vieille citadelle de Quang Tri, n’en gardant qu’une copie. Puisque son mari s’est sacrifié pour l’indépendance nationale, elle veut vivre de manière à mériter ce sacrifice.

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