ADAM: fruit de la collaboration agricole entre Vietnamiens et Français

Mis en oeuvre depuis 2009, le projet Adam concerne la diffusion de l'agriculture de conservation en vue d'éco-intensifier durablement les systèmes de production situés en zone de montagne du Nord Ouest du Vietnam. En fait, ce projet s'inscrit à la suite de projet SAM (Systèmes Agraires de Montagne) et du projet de développement du secteur théicole dans la province de Phu Tho. Il est le fruit d'une collaboration traditionnelle entre des organismes de recherche agronomique français et vietnamien : à savoir, le Nomafsi, centre de Recherches Agronomiques pour les régions Montagneuses du Nord-Vietnam et le CIRAD, centre International de Recherche Agronomique en Coopération pour le Développement. Un reportage signé Thi Loan.

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Phu Tho, Son La et Yen Bai, ces 3 provinces montagneuses du Nord Vietnam ont été choisies pour développer le projet Adam. Damien Hauswirth, agronome du CIRAD et assistant technique permanent du projet nous explique tout d’abord ce choix.

Ces provinces ont été choisies comme étant des provinces représentatives de ce qu’on peut trouver dans la région du Nord Ouest du VN. Elles ont également été choisies parce que ce projet travaille sur deux types de cultures, le travail de plantation de thé et puis de culture annuelle de maîs et manioc qu’on trouve bcp dans les pentes de cette zone là.

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Une étude de terrain a été effectuée avant la mise en oeuvre du projet et une nouvelle technique qui s’appelle SCV, le semis direct sur la couverture végétale, a été appris aux autochtones qui sont essentiellement des peuples issues des minorités ethniques.

Il existe une culture traditionnelle qui s’approche de ce que l’on essaie de développer aujourd’hui en matière de production du sol et des eaux par exemple mais on a introduit les couvertures végétales pour éviter l’érosion du sol. On laboure pas du sol pour le préserver. Spécifiquement, on essaie de développer un système qui peut remplacer le système actuel que l’on observe très destructeur de l’environnement, sur lequel le travail du sol est sysémathisé et cela pose de grand problème d’érosion du sol et d’autres problème comme la pollution des sols et la polution des eaux. Alors l’engrais est directement appliqué sur le sol nu. Il va donc arriver dans les rivières qui peut servir à la consommation animale et humaine. Et puis on abuse trop des herbicides et des insecticides. Donc on essaie de développer un système dans lequel l’engrais est mieux utilisé et dans lequel le sol est protégé et dans le quel il y a moins possible la pollution des eaux et des sols.

Deux ans après sa mise en oeuvre, le projet commence à donner des premiers résultats encourageants. C’est visible par exemple dans les champs de Mme Lò Thị Liên, issue de l’ethnie Thai, dans la commune de Phieng luong, district de Mộc Châu, province de Sơn La.

Au début, on a rencontré certaines difficultés mais on s’est habitué très vite à cette technique. Auparavant, on avait l’habitude de brûler les plantes après la récolte. Le sol était donc nu et se dégradait. Pour assurer le rendement du manioc, on a augmenté l’utilisation des engrais chimiques, mais ce n’était plus efficace à cause de l’érosion. Le maïs ne se développait pas bien. En appliquant cette technique, la situation s’est améliorée. On a déjà deux récoltes du maïs. Le rendement a doublé et cette année, le prix du maïs a augmenté. Nous en sommes très heureux.

Des résultats encourageant s’observent non seulement chez Mme Lo Thi Lien, mais dans les 3 provinces où ce programme est appliqué. Le professeur Le Quoc Doanh, directeur du NOMAFSI, Institut des Sciences Agricoles et Forestières pour les zones de Montagne du Nord du Vietnam est chef du projet Adam.

En appliquant la couverture végétale sur les sols en pente ou en associant des plantes de couverture sélectionnées pour leur potentiel agronomique spécifique, le rendement de la production théière a augmenté de 20 à 50%. Celui du maïs et du manioc a même doublé alors qu’on a réduit 80% de l’érosion du sol. Ce qui a permis d’améliorer le revenu des locaux qui sont pour la plupart des pauvres. Cette technique a également contribué à préserver le sol et les ressources en eau.  

Le Nomafsi cherche maintenant à élargir ce procédé dans d’autres provinces montagneuses vietnamiennes.


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