(VOVWORLD) - Entre 12.000 et 17.000 supporters français sont attendus en Russie pour la Coupe du Monde: entre conseils
touristiques, animation des tribunes et «road-trip» en bus, la Fédération
française de football (FFF) fait de son mieux pour qu'ils puissant soutenir les Bleus dans les meilleures conditions. Mais pour qui se trouve au
Vietnam, et qui veut quand même crier «Allez les bleus!», c’est une autre
histoire.
Le hall de l'Espace, l'Institut français de Hanoi
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Il est
déjà 21 heures. Le hall de l'Espace, l'Institut français de Hanoi, est noir de
monde. Chacun a un verre à la main. Pour moi, c’est un petit Bordeaux, qui
tient bien son rang, et qui me parait parfaitement adapté aux circonstances.
Les circonstances, justement… Des cris, des encouragements, des
« alleeeez, vas-y, marque ! »… Eh oui, ce soir, la France affronte
le Danemark, et même si elle est déjà qualifiée, il s’agit pour elle de montrer
au reste du monde ce que c’est qu’un gaulois !
Julien, trois ans de Vietnam
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«Je
me sens presque à la maison», me confie Julien, trois ans de Vietnam. «C'est
un plaisir de voir qu'il y a tant de monde qui soutient mon équipe. J'ai été
surpris. Il y a un enthousiasme énorme dans tout le Vietnam. Et avant d'arriver
ici, je ne pensais pas que le foot était aussi populaire. J'ai l'occasion de
jouer avec mes collègues et franchement, tout le monde est accro au foot ici.»
Eric, 45 ans, au Vietnam depuis deux ans avec sa
famille
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Même
son de cloche du côté d'Eric, 45 ans, au Vietnam depuis deux ans avec sa
famille.
«Pour
moi c'est la troisième fois», me dit-il. «J'ai vécu ça au Cambodge,
au Ski Lanka où j'étais et maintenant au Vietnam. Le Vietnam, c’est particulier
parce que je sais que les Vietnamiens adorent le foot. Et je vois partout des écrans
dans les bars, dans les 'bia hoi'… Il y a une vraie ferveur ici, au
Vietnam, alors c’est vraiment motivant d'aller voir le foot et d'encourager
l'équipe de France.»
France
Alumni, le réseau des anciens étudiants internationaux en France, est à
l'origine de cette soirée footballistique. Pour l'occasion, un grand écran a
été installé, ainsi que des équipements sonores de haute qualité. Une tombola
et beaucoup d'autres surprises encore attendent les visiteurs. Le but? Donner
du plaisir aux adeptes du football.
«Ici,
on organise une soirée pour regarder ensemble le match, avec des gens de
l’ambassade et des membres du réseau Alumni, histoire de cultiver les liens et
de créer une ambiance très conviviale», m’explique Luc Manh Tung, du
comité d'organisation.
Ngo Phuong Thao, étudiante (premier rang, au milieu) |
Est-ce
l’effet de mon troisième verre? Moi qui croyait que le foot n’intéressait
que les garçons, que c’était un sport pour nous les hommes… Eh bien non, il y a
autant, sinon plus de représentantes du sexe faible, dans le hall, ce qui n’est
pas forcément pour me déplaire, soit dit en passant… Le problème, c’est que
manifestement, elles en pincent plus pour Griezmann que pour moi, et que je
vais devoir me consoler avec un quatrième verre, ce qui là encore, n’est pas
forcément pour me déplaire. Et puis non, tiens, Ngo Phuong Thao veut bien me
dire deux trois mots. Le Bordeaux attendra…
«Je
pense que c'est une expérience intéressante», me dit-elle. «Il y a
plus d'émotions ici, que si on regarde le match à domicile parce qu'ici, les
gens sont à fond pour l'équipe de France. Et puis, on peut faire des
rencontres!...»
Eh
oui ! Comme quoi, le ballon rond, ça peut emmener loin. Tiens, puisqu’on
parle de ballon, je vais aller remplir le mien. De toutes façons, la soirée va
être chaude… Qu’est-ce que tu en penses, Eric?
«Ça
affecte aussi le travail parce qu'on se couche un peu tard. Mais c'est vrai qu'à
21 heures ça va encore. Je sais qu'il y a des matchs à 1 heure. Une heure
franchement, je ne vais pas regarder, sauf si c'est l'équipe de France. C'est
vrai que le décalage est moyen, mais j'ai vécu ça avant aussi. Je me souviens
de la finale de la Coupe d'Europe 2016. J'ai vu le match dans un hôtel, il était
minuit et demi. On fait avec. Je fais un effort aujourd'hui mais demain je sais
que ça va être un peu dur. Mais la coupe du monde est tous les 4 ans. Et je
serai à l'heure demain!»
Eh
oui! La coupe du monde, c’est tous les quatre ans, et tous les quatre
ans, les supporters des Bleus remettent ça, où qu’ils se trouvent… Alors, si vous n'êtes pas l'un des 17.000 chanceux
qui sont en Russie pour les beaux yeux d'Antoine Griezmann, qu'attendez-vous pour
nous rejoindre?