Vietnam, Thaïlande, Laos, Cambodge, Sri Lanka et Malaisie. Bernard Zassot en compagnie de son épouse Angela et de ses enfants, Tess et Donovan, part pour un périple de 10 mois sur les routes de l'Asie depuis septembre dernier. Bernard a lui-même perdu l’usage de ses jambes il y a 30 ans. Et il est animé par la volonté de partager son expérience de sportif pour contribuer à l’intégration des invalides dans la société. Il nous a rencontré la semaine dernière et a partagé les buts de ce long voyage.
Bernard : Alors, pourquoi la décision de partir 10 mois? Je pense que nous avons 3 buts différents. Le premier c’est d’abord un voyage en famille pour montrer le monde à nos enfants. Ce sont des rencontres, bien sûr, des paysages de pays, mais aussi et surtout des rencontres des personnes et puis des rencontres de notre famille et de nous-mêmes. Ça c’est le premier but. Le deuxième but c’est de mettre en contact l’école de notre village avec des écoles très lointaines. Le but est que les enfants puissent comprendre et voir comment des enfants d’autres pays vivent, comment se passe l’éducation dans ces pays là, et ensuite, arriver à mettre en contact les enfants, les uns et les autres pour qu’ils puissent s’échanger les courriers, leurs impressions, leurs façons de vivre. Et enfin, le 3e but de notre voyage, c’est pour faire la promotion du tennis à table handicapé, c’est à dire, sur fauteuil roulant ; montrer à des gens qui soient accidentés ou à des gens qui sont nés comme ça qu’il est possible de pratiquer du sport, de vivre la passion, de s’intégrer dans le monde grâce aux sports, grâce aux valeurs du sports. Et puis, leur montrer aussi le plaisir que peut représenter le sport, de la pratique du sport de compétition.
|
Interview avec les Zassot |
Est-ce que c’est pour la première fois que vous faites une tournée de ce genre ?
Bernard : Oui, c’est toute la première fois que nous avons préparé ce voyage pendant de longues années. Et nous avons mis de côté très régulièrement, petit à petit les moyens nécessaires pour pouvoir partir pendant une période de si longue.
- Quand avez-vous débuté ce long voyage ? Par quel pays ?
Bernard : Alors, nous sommes partis de France le 2 septembre, et nous avons commencé par le Sri Lanka. Nous sommes restés un mois au Sri Lanka, puis ensuite la Malaisie pendant 45 jours, 1 mois et demi. Et depuis, un petit peu plus de 3 semaines, nous avons le plaisir de trouver le Vietnam.
- Avez-vous beaucoup visité ce pays ?
Bernard : Nous avons commencé par le Sud, par HCM-ville, ses quartiers, ses monuments, puis un petit peu autour de HCM-ville, le Mékong. Nous avons le plaisir de pouvoir un peut naviguer le Sud, d’aller voir les marchés flottants. Et puis un petit peu un tour du Sud. Ensuit, nous sommes montés dans le Centre avec Hoi An, Hue, et puis Danang un petit peu. Et enfin, nous avons le plaisir d’être à Hanoi depuis une semaine.
- Vous avez participé à Hanoi à la Journée internationale pour les personnes handicapées ? Vous avez rencontré beaucoup d’handicapés à cette occasion ?
Bernard : D’abord, je voudrais souligner les valeurs de tolérance, de communauté qui existent au Vietnam. Et puis, nous avons le plaisir de partager cette journée avec des gens qui étaient handicapés de façons complètement différentes. Il y avait des sourds, des aveugles, et des gens sur des fauteuils roulants, mais il y a de telle valeur d’amitié que nous n’avons pu que nous rendre compte de l’émotion que nous ressentions de participer une journée comme ça. Et c’était quelque chose très agréable de la vivre. Et nous avons vraiment goûté chaque instant avec beaucoup de monde. Le sourire en permanent, c’est quelque chose qu’on a l’habitude de vivre. C’est vraiment si agréable !
- Lors de vos séjours au Sri Lanka et en Malaisie, avez-vous constaté le même dans ces pays là ?
Bernard : Je pense que le sourire est une valeur asiatique ! C’est à dire depuis que nous sommes en Asie, nous vivons avec le sourire en permanent et c’est si formidable !
- Vous avez dit que c’est pour la première fois que vous êtes au Vietnam ?
Oui, tout à fait ! C’est pour la première fois au Vietnam. Oui. J’espère pas la dernière !
- Après cette visite au Vietnam, quelles sont vos prochaines destinations ?
Nous partons dans une semaine au Laos. Nous allons à Vientian et puis à Luang Prabang. Nous restons un mois au Laos, puis nous partons pour la Thailande, et ensuite au Cambodge.
- Vous avez remporté deux fois le champion de tennis à table. C’est en quelles années ?
C’était l’année dernière. C’est aussi le sport c’était important parce que c’est l’intégration et surtout dans le tennis à table où pratique tout le monde est capable de jouer. On est autour d’une table, il y a quelques équipes debout, qui n’a aucun souci de santé, il y a une raquette à la main, je suis de l’autre côté de la table, je suis sur un fauteuil roulant, j’ai une raquette à la main. On prend du plaisir, on rit, on partage, c’est fantastique ! Au delà du sport c’est la compétition, c’est progresser, c’est partager, c’est aussi essayer de gagner, je fais partie d’une équipe, donc on se soutient, il y a de valeur de solidarité, ce sont des valeurs pour moi très importantes.
- Avez-vous fait d’autres choses ici au Vietnam, outre des visites ?
Bernard : Nous avons pu visiter une école puis rencontrer les dirigeants, le maire, le président du comité. Pour nous c’est quelque chose d’irremplaçable. Nous avons passé nos journées extraordinaires.
Angela : En fait, c’est le 2e but de note voyage. C’était de rencontrer des écoles et de pouvoir mettre en relation des écoles, des enfants, de nos enfants avec notre école qui est plutôt pauvre et qu’on puisse aider. Donc on est arrivé avec un colis, donc déjà c’est un petit geste mais voilà c’était le début d’une construction d’un mur. Voilà, c’est la première étape. Quand on est arrivé, on a été chaleureusement accueilli par la mairie. Ensuite, on a rencontré la rectrice, et donc on a présenté notre région française, notre ville, notre école, les enfants ont chanté une petite chanson en français devant tous les élèves. Alors, on était en retard, les élèves devaient partir depuis une demie heure mais ils étaient retenus dans la cour à cause de nous. Mais ils nous ont accueilli vraiment avec sympathie. Ils ont répondu en écho, en chantant eux-mêmes une chanson et ensuite, on a partagé un repas vietnamien.
- C’est bon ?
Très bon ! Très très bon. Les enfants ont eux-mêmes adoré. On picorait dans les petites assiettes qui étaient devant nous. Donc voilà ça était une journée très agréable et on a pu remettre notre petit geste et un colis avec des lettres de nos élèves, les élèves de notre écoles auxquelles je pense qu’ils vont répondre.
- Tess, que penses-tu des amis vietnamiens ?
Tess : Ils étaient très gentils ! Timides au début et après, on a commencé à jouer et on a chanté une petite chanson. C’était très bien !
- Et toi Donovan ?
Donovan : On a joué au loup et on a joué à cache-cache. On avait plein de choses avec eux !
- Tu as goûté des plats vietnamiens ?
Donovan : Oui !
- C’est bon ?
Donovan : Oui !
- Quel plat tu aimes le plus ?
Donovan : Les nem.
- C’est aussi bon comme en France ?
Donovan : Oui !
- Une autre question pour M. Zassot. Vous travaillez en tant que l’adjoint du maire de votre province, c’est depuis longtemps ?
Bernard : Ça fait 4 ans et demi que nous avons été élus. Et je ne suis responsable que de l’enfance. Donc, encore une fois ce voyage tourne aussi vers l’enfance et c’est quelque chose qui m’intéresse, qui me plaît.
Est-ce que c’est pénible ? Il y a trop de choses à faire ?
Bernard : Non, c’est pas pénible. C’est un choix que je veux faire. J’ai voulu le faire.
- La coopération décentralisée entre les provinces de France et le Vietnam se développe de plus en plus ces derniers temps. Y-a-t-il déjà des projets entre votre province et le Vietnam ?
Bernard : On essaie de bâtir des ponts. Et nous avons rencontré le 3 décembre lors de la journée internationale des handicaps, nous avons rencontré des gens qui sont handicapés. Nous avons remis aussi un colis que nous avions reçu de France, avec des matériels de tennis aux tables. Le but est de créer aussi un club de tennis aux tables, et de mettre en contact avec le club de tennis aux tables de notre village. On va se communiquer ensemble par internet, par courrier et puis peut être pourquoi pas une journée de rencontre entre notre club venant de France et le club ici à Hanoi?
Thu Hang