Gérald-Berche Ngô et Hope school

(VOVWORLD) - L’écrivain franco-vietnamien Gérald-Berche Ngô est de retour au Vietnam pour proposer des ateliers créatifs en faveur des élèves de Hope school, une école-orphelinat située à Dà Nang (Centre) qui recueille des enfants et adolescents âgés de 6 à 18 ans dont les parents sont morts de la Covid. Il a choisi le service français de la Voix du Vietnam pour partager de son beau projet.

Gérald-Berche Ngô et Hope school - ảnh 1Le groupe d'intervenants du projet Hope school. Photo: Gérald-Berche Ngô

Notre projet s’appelle les ateliers de Hope school, ce que signifie «l’école de l’espoir», car c'est bien cela dont il s'agit en premier lieu: donner ou redonner de l'espoir à ces enfants qui ont tout perdu, en les aidant à développer leur imaginaire, à créer et à rêver, en les initiant à des disciplines artistiques auxquels ils où elles ont d'ordinaire difficilement accès et qui leur feront sans doute par la suite porter un regard neuf sur le monde...

D’ou vient votre intention de lancer ce projet humanitaire?

Le projet est né l'été dernier, en août 2022 lorsque j'ai rencontré le directeur de Hope school. Je lui ai proposé à ce moment-là de venir faire un atelier que j'aurais dirigé moi-même. Et puis le projet a évolué quand je suis rentré en France et je me suis dit pourquoi ne pas l'élargir en organisant d'autres ateliers créatifs qui seront animés par d'autres personnes, des francophones en particulier, notamment des Vietnamiens mais aussi des Français, des Belges. Dans notre groupe aujourd’hui, il y a aussi un Anglais.

Quels sont les bénéficiaires de ce projet?

Ceux qui vont profiter directement de ce projet, ce seront des «Hopers» (les élèves de Hope school) mais aussi les animateurs et animatrices d’atelier ou encore les interprètes qui viennent travailler bénévolement. Je pense que tout le monde va en profiter parce que pour eux aussi, c’est une expérience intéressante et gratifiante.

Avez-vous rencontré des difficultés dans la mise en œuvre de ce projet?

Effectivement, le projet a pris un peu de retard pour des raisons d'abord logistiques parce qu’il a fallu que je recrute pas mal de personnes. Nous sommes actuellement 19 dans le groupe entre les animateurs et les interprètes. Et puis actuellement, il y a une épidémie de varicelle à Hope school. Donc, on n’a voulu prendre aucun risque parce que c'est une maladie qui est dangereuse, même pour les adultes. Donc, le projet a pris un peu de retard et commencera la semaine prochaine, lundi 13 février.

À quelles disciplines artistiques le projet initiera-t-il les “Hopers”?

Nous commençons par proposer différents ateliers: un atelier d'écriture et de lecture en vietnamien, un atelier «Street work-out», un atelier «DJing» où un DJ apprendra aux enfants à mixer, un atelier «Macramé», un atelier cours de français et cuisine, un atelier pétanque qui est un jeu français très connu qui s'appelle en vietnamien «bi sat». Il y aura aussi un atelier «Surf, skate et graft». Deux ateliers consacrés à la musique assistés par les ordinateurs qu’on appelle un atelier «M.A.O» où on apprend à se servir d’un logiciel pour créer des sons et des chansons. Et pour finir, un atelier plus classique qui concerne les chansons françaises.

En marge des ateliers, on organisera aussi le samedi tous les 15 jours des rencontres avec des gens qui sont des Vietnamiens et étrangers ayant un parcours de vie, un métier ou une passion qui sort de l’ordinaire. Par exemple, il y aura une Vietnamienne qui a fait Paris-Hanoi à vélo, un photographe qui est le seul au Vietnam à utiliser le procédé qu'on appelle collodion humide ou encore un scientifique vietnamien qui étudie et protège les primates dans les forêts avoisinantes. Le but de ces témoignages, c'est d’inspirer les «Hopers», de continuer à les faire rêver et d’essayer à les convaincre que tout est possible dans la vie sur une bonne éducation, du courage et beaucoup de chance.

Pourriez-vous nous présenter des intervenants de ce projet?

Pour l’instant, le groupe est constitué de onze personnes de quatre nationalités différentes : des Vietnamiens, des Français, des Belges et un anglais. L’atelier d’écriture est tenu par My An qui est une poétesse et artiste contemporaine de Hanoï. L’atelier «street Workout» est animé par Romain et Mathys qui sont tous deux des Français qui étudient à l’université FPT. L’atelier DJing est animé par Polo qui est un DJ français qui réside depuis longtemps au Vietnam. Les ateliers «Macramé» et «Cours de français et cuisine» seront tenus par Trinh et Anh Dao. L’atelier «Surf, skate et graf» est animé par Kusan et Rob qui sont tous deux des pionniers de surf à Da Nang. C’est Lo, un producteur, Dj et musicien français qui animera l’atelier «M.A.O, musique assistée par ordinateur». Telma, un étudiant à Bruxelles animera un atelier «Chanson française». Moi je m’occuperais de l’atelier «pétanque» où on apprendra à jouer ce jeu en français. Il y a aussi un groupe de neuf interprètes.

Avez-vous l’intention de développer ce projet dans l’avenir?

Permettez-moi de lancer un petit appel parce que le programme pour les mois suivants, à fin mai 2023, n'est pas encore bouclé. Il reste de la place pour toute personne désireuse de s'impliquer dans le projet. C'est un engagement de deux semaines minimums qui correspond à la durée nécessaire pour que tous les enfants puissent assister à au moins une séance. Pour les horaires des ateliers, j’ai estimé que c’était assez d’une heure du lundi au vendredi, pour les ateliers destiné aux «Hopers» entre six et 12 ans, une heure les mercredis et une heure trente le samedi et le dimanche pour les ateliers destinés aux «hopers» entre 13 à 18 ans. Chaque intervenant ou artiste peut prendre en charge soit un atelier avec les petits, soit un atelier avec les grands, soit les deux. Il y a une possibilité pour les intervenants d'être hébergés gratuitement dans l'école. Nous recherchons aussi des généreux donateurs car on a besoin d’un peu de matériel pour mener à bien les ateliers notamment des planches de skate, des casques des protections et aussi des planches de surf. C’est un projet qui me tient vraiment à cœur et j'aimerais le continuer dans d'autres endroits ici au Vietnam avec d'autres équipes, d'autres artistes.

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