(VOVWORLD) - Une délégation de la SNCF (Société nationale des Chemin de fer français), conduite par Diego Diaz, directeur international du groupe, s’est rendue du 13 au 17 janvier au Vietnam. Cette mission, qui s’inscrivait dans le cadre du partenariat stratégique renforcé entre la France et le Vietnam, a permis d’aborder plusieurs projet, dont le projet de train à grande vitesse Nord-Sud et la modernisation du réseau ferroviaire existant.
 Les représentants de l'AFD et de la SNCF lors de la conférence de presse, tenue le 17 janvier à Hanoi. Photo: VOV5 |
Le Vietnam se prépare à entrer dans une nouvelle ère d’ascension, avec pour ambition de devenir un pays développé d’ici 2045 et d’atteindre la neutralité carbone en 2050. Le développement du réseau ferroviaire, notamment la ligne à grande vitesse, s’inscrit pleinement dans cette dynamique.
 Hervé Conan, directeur de l’AFD au Vietnam. Photo: VOV5 |
Avec une centaine d’années d’expérience dans le domaine des chemins de fer, la France s’engage à mettre à disposition de notre pays une équipe d’experts de premier plan pour l’accompagner dans ses choix stratégiques, économiques et financiers, comme l’a fait remarquer Hervé Conan, directeur de l’Agence française de développement (AFD) au vietnam.
«Le secteur ferroviaire vietnamien est en plein développement, avec un investissement estimé à plus de 100 milliards de dollars. On parle du projet de train à grande vitesse Nord-Sud, dont l’investissement total est estimé à près de 70 milliards de dollars, mais il y a aussi une volonté de développer des lignes de chemin de fer permettant d'aller vers les pays avoisinants, en particulier la Chine, depuis Lào Cai ou Haiphong. Donc, c’est le moment d’échanger avec le ministère des Transports et avec les opérateurs du secteur pour partager notre retour d’expérience. Nous souhaitons apporter des conseils qui permettront au Vietnam de définir et de préciser sa stratégie, tout en tirant parti des enseignements issus de notre longue expérience dans le transport ferroviaire, notamment en matière de développement de lignes à grande vitesse, tant en France qu’à l’international. Dans le cadre de la coopération entre le ministère des Transports vietnamien et la France, nous avons décidé de partager l’expertise de la SNCF avec le secteur ferroviaire et, plus largement, avec le domaine des transports au Vietnam, afin de soutenir son développement», nous dit-il.
 Diego Diaz, le directeur des relations internationales de la SNCF. Photo: VOV5 |
Diego Diaz, le directeur des relations internationales de la SNCF, a de son côté rappelé qu’il y a 44 ans, la France avait amorcé une transition majeure, passant des chemins de fer traditionnels aux trains à grande vitesse. Cette évolution a exigé une maîtrise de compétences diversifiées et un renforcement des protocoles de sécurité. Selon lui, une ligne à grande vitesse est un projet qui nécessite une vision à long terme, sur 50 à 100 ans. Il est essentiel, dès le départ, de définir «la voie de l’exploitant, de l’opérateur ou de l’entreprise ferroviaire».
«Au-delà de son impact sur la mobilité et le climat, un système ferroviaire moderne, comme une ligne à grande vitesse, s’apparente à une grande usine réunissant une multitude de métiers. Il représente une source importante d’emplois, allant du nettoyage des trains aux ingénieurs informatiques, en couvrant tout le spectre des professions rendues possibles par les avancées technologiques. Lorsqu’on regarde ce projet, probablement l’un des plus ambitieux au monde dans le domaine des lignes ferroviaires à grande vitesse, ça fait briller les yeux. Nous avons une solide expérience. Même si nous ne connaissons pas encore parfaitement le Vietnam, nous savons ce que nous maîtrisons. C’est pourquoi ce projet repose sur une véritable collaboration. Ensemble, nous pourrons partager notre savoir-faire et avancer main dans la main», assure-t-il.
Pour Hervé Conan, la ligne à grande vitesse ne se limite pas à un enjeu technique ou financier. Elle exige également la mise en place d’un nouvel écosystème pour accompagner son développement.
«Sur ce sujet de la ligne à grande vitesse, il existe une approche de conseil stratégique, avec la participation d’experts seniors qui sont là pour apporter des éclairages et partager leur expérience avec la partie vietnamienne pour l’aider à faire les meilleurs choix possibles. Ces recommandations couvrent des domaines variés, tels que les compétences, les aspects techniques, financiers et même les enjeux législatifs, afin de mettre en place l’ensemble de l’écosystème nécessaire. Cet appui inclut également la mise à disposition d'expertises spécialisées sur des sujets précis, pour lesquels le Vietnam cherche des réponses très spécifiques», nous indique-t-il.
À travers des échanges d’expertises et de savoir-faire, le Vietnam et la France unissent leurs forces pour bâtir un avenir ferroviaire durable et innovant. Alors que le Vietnam fête cette année le 140e anniversaire de sa première ligne de chemin de fer au Vietnam, inauguré en 1885, cette collaboration promet de redéfinir l’avenir des transports, tout en contribuant à un développement plus vert et plus connecté.