(VOVworld) - 90% des Vietnamiens âgés de plus de 60 ans souffrent de pathologies ostéo-musculaires. Leurs douleurs s’éternisent, alors que leurs chances de guérison s’amenuisent à mesure que les années passent… Reste à savoir s’ils peuvent être un tant soit peu soulagés. C’est à cette question que vont essayer de répondre deux médecins, Hy Hoa Pham Tran et Daniel Christophe, qui collabore avec l’hôpital de gériatrie de Hanoi.
|
Les docteurs Hy Hoa Pham Tran, Daniel Christophe avec les médécins de l'hôpital de gériatrie de Hanoi
(Photo: Phuong Nguyen/VOV5) |
Bien qu’elle ne soit pas encore appliquée au Vietnam, la mésothérapie est depuis longtemps connue par les médecins vietnamiens. Tran Hoang Loan, médécin de l’Hôpital central de gériatrie :
« J’ai déjà participé au 10è congrès de mésothérapie en France, en 2012. Je trouve que cette méthode est très efficace pour les patients qui souffrent de pathologies comme la tendinite, l’entorse, l’arthrose ou encore l’algoneurodystrophie. La première vertu de cette méthode, c’est qu’elle est anti-douleur, et anti-inflammatoire. La dose utilisée est très faible donc les effets secondaires sont très faibles aussi. C’est très utile pour les personnes âgées comme les patients de notre service à l’hôpital de gériatrie. »
Mise au point dans les années 60 en France par le docteur Michel Postor, la mésothérapie est une technique médicale basée sur l’administration répétée de doses faibles de produits pharmacologiques au niveau de la peau, là où le trouble ou la douleur sont ressentis. Très vite, cette thérapie a été reconnue et un diplôme inter-universitaire sur cette nouvelle méthode créé en France en 2003. Particulièrement efficace dans le traitement des douleurs, la mésothérapie est largement appliquée dans les milieux du sport. Daniel Christophe, médécin du sport à Paris :
« La mésothérapie, ce sont des techniques qui utilisent des produits pharmacologiques que l’on injecte au niveau de la peau, en superficie, ou un tout petit peu en profondeur. On a un milimètre, et le plus profond on peut aller jusqu’à six, sept, huit milimètre de profondeur. On utilise beaucoup la mésothérapie pour tout ce qui est douleur, par exemple, on peut l’utiliser pour les douleurs de cou, des douleurs dans la région dorsale, la dorsalgie, pour des douleurs dans la région lombaires, la lombalgie, des douleurs dans le genou, des douleurs dans les épaules, dans les coudes… La mésothérapie marche dans toutes les pathologies de l’appareil de locomoteur, par exemple l’arthrose, le problème cartilage... On peut utiliser le massage, l’acupuncture et la mésothérapie ensemble. »
|
Photo: Internet |
Qu’en est-il du temps de rétablissements ? Daniel Christophe, toujours:
« Ça dépend vraiment du malade, de la maladie. Par exemple ici vous avez un arthrose, au niveau du pouce, c’est la rhizarthrose. C’est un arthrose qui touche les personnes agées, qui ont beaucoup travaillé avec leur main. Ils ont mal ici au niveau du pouce, à la base du pouce, c’est extremement douloureux. A Paris, généralement, en trois séances, ils n’ont plus mal. Par contre, ça va revenir, un an après, par exemple, ou six mois après. On va refaire une séance ou deux, et on s’aperçoit que ça passe, des gens ont de moins en moins mal. L’arthrose reste, mais les gens n’ont plus mal. Donc la mésothérapie ne guérit pas l’arthrose, mais elle va calmer la douleur et les gens n’ont plus mal. »
|
Photo: Internet |
Ne consistant qu’en des injections, la mésothérapie est jugée facilement abordable pour les médécins. Perspective pour son application au Vietnam ?
« En France comme au Vietnam, il y a beaucoup de personnes qui ont beaucoup travaillé dans leur vie. Quand ils arrivent dans leur soixante, soixante-dix ans, ils ont beaucoup de douleurs dans leur dos, au cou, aux épaules. Et là, on peut vraiment aider les personnes âgées, on peut vraiment les soulager. Et les produits ne coûtent pas très chers. La mésothérapie, ça entraîne dans une démarche médicale. Ce qui est le plus important tout d’abord, c’est le diagnostic. Et ça, vous pouvez le faire. Vous avez des produits qui sont très bons, vous avez la lidocaine, la calcitonine, vous avez le piroxicam. Donc déjà avec ces trois produits, vous pouvez déjà commencer demain, la mésothérapie. Nous allons juste vous montrer un technique, et puis c’est les professeurs qui vont former les autres. »
Après avoir fait ses premiers pas en France, la mésothérapie est maintenant répandue en Europe, en Afrique, et en Amérique du Sud. Hy Hoa Pham Tran, médécin homéopathe français d’origine vietnamienne qui a beaucoup travaillé pour la mise en place de la mésothérapie au Vietnam :
« Ça fait déjà quatre ans que je veux présenter la mésothérapie au Vietnam. Je pense qu’elle est facile à réaliser, qu’elle est facilement abordable pour les médécins. Elle nécessite pas une formation trop prolongée. A part de la fructueuse coopération que nous avons eu avec la Faculté de médecine de Hanoi, surtout avec la Faculté de gériatrie, pour le moment j’ai déjà pris contact avec les médécins de la Faculté de médecine de Ho Chi Minh-ville, ils sont très intéressés. »
En 2014, l’espérance de vie des Vietnamiens a atteint 73 ans. Un signe positif qui prouve une meilleure condition de vie dans notre pays. Mais pour bien assurer la qualité de vie de la population, notamment âgée, la mise en place de nouvelles thérapies telles que la mésothérapie, justement, est indispensable.