(VOVworld) - Notre page Francophonie de cette semaine vous invite à rencontrer Daniel BURON, professeur et chef des différents ensembles orchestraux du conservatoire de la ville de Tournai (Belgique). Au micro de Duc Quy, il nous livre ses impressions sur la musique folklorique du Vietnam tout en dévoilant quelques éléments d'un projet de coopération. Mais tout de suite, il nous présente son conservatoire :
Daniel BURON, professeur et chef des différents ensembles orchestraux du conservatoire de la ville de Tournai (Belgique)
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Le conservatoire de Tournai reprend trois disciplines artistiques qui sont donc la musique, le théâtre et la danse. Parallèlement, il y a également une autre institution qui est l’Académie des Beaux-Arts qui assure évidemment des beaux-arts. Le conservatoire de Tournai comporte quasiment 2.000 élèves dont 1.300 musiciens toutes disciplines confondues. Et c’est un conservatoire qui assure toujours une grande diffusion haut niveau et à développer son enseignement basé sur la pédagogie collective, c’est-à-dire les orchestres qui soient orchestre à cordes, orchestre d’harmonie ou grande formation de jazz.
La danse de tambours |
VOV5 : La délégation de Wallonie-Bruxelles au Vietnam vient de célébrer son 20ème anniversaire avec une soirée particulièrement riche : danse de tambours, concert d’instruments folkloriques vietnamiens, chant, etc... Qu'en avez-vous pensé?
Alors ce que j’ai vu et surtout ce que j’ai entendu, c’est vraiment une magnifique soirée. L’ensemble orchestral du théâtre est remarquable, avec une qualité d’interprétation et une maîtrise technique des instruments... L’aspect folklorique et l’aspect percussion sont très intéressants. Evidemment, j’ai été conquis par la pièce de théâtre sur le poème de Maurice Maeterlinck. Par ailleurs, j’ai été complètement séduit par la mademoiselle qui a chanté. Elle a une performance vocale, une justesse remarquable, une qualité de voix et en plus elle est très jolie. Je pense qu’elle peut faire une très belle carrière.
VOV5 : Avez-vous déjà des coopérations avec des partenaires vietnamiens ?
Les coopérations, j’espère, vont commencer cet après-midi parce que je vais visiter l’Académie de musique de Hanoï dont j’ai rencontré le directeur, ainsi que plusieurs classes et voir comment on peut structurer sur deux plans. Le premier plan est un plan pédagogique parce qu’on voudrait échanger des expériences pédagogiques : «comment on enseigne?» En matière de pédagogie, il n’y a pas de vérité, il n’y a pas un pays ou une méthode qui détient la vérité. Il n’y a que de résultat et il faut s’en inspirer. La pédagogie doit être une science vivante qui évolue chaque jour et au Vietnam, il y a certainement des choses remarquables qui pourront enrichir ce qui se passe en Belgique. L’autre point de contact, ce serait le métissage ou plutôt le mélange des cultures entre la musique du Vietnam et celle de l’Occident pour produire un concert qui se déroulera en septembre 2017 où on mélangerait deux musiciens vietnamiens et deux musiciens belges. On mettrait ces musiciens en résidence et ils pourraient en une semaine développer un projet musical et créer une forme de spectacle qui tisserait un pont gigantesque entre le Vietnam et la ville de Tournai.
VOV5 : A votre avis, que doivent-ils faire, les artistes de musique folklorique vietnamiens, pour pouvoir rayonner sur la scène internationale ?
Les racines sont de plus en plus présentes dans toutes les disciplines et je pense que la musique folklorique, c’est un visage que l’on peut transmettre. Je ne crois pas qu’il y a des choses à sur-jouer ou à imposer pour que les artistes puissent exister sur la scène internationale. Je pense que la musique vietnamienne a une couleur et des sonorités, mais qu’il faut maintenant assurer une promotion. Vous avez un savoir-faire et il faut évidemment développer le faire-savoir mais ça, c’est plus une question de communication que d’existence sur la scène internationale. La musique folklorique et la musique traditionnelle ont une valeur et qui est de plus en plus appréciée par le grand public. C’est un charme incomparable. Je pense juste qu’il faut agir en tant que communiquant.