Le Colonel Bruno Ulliac en uniforme blanc
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(VOVworld) - Du fait de sa position géographique et de sa topographie, l’ASEAN, et a fortiori le Vietnam, est particulièrement exposée aux inondations. Comment faire face ? Le Colonel Bruno Ulliac, sapeur-pompier français, basé à Singapour en tant qu'expert technique international pour les pays de l'ASEAN, partage ses expériences.
Les inondations dans le monde, ça représente 34% du total des catastrophes. Pourquoi j'ai fait ça ? D'une manière générale pour présenter les différents types de d'inondation. Des inondations lentes qui sont créées par des pluies incessantes qui durent plusieurs jours. Des inondations rapides qui sont liées à des pluies torrentielles qui s'abattent sur une ville ou une région très rapidement. On a aussi le phénomène de la mousson qui est très connu en Asie et qui engendre des inondations importantes. Et puis aussi les tsunami qui sont une cause d'inondation un peu plus rare mais qui restent une cause d'inondation. Donc j'insiste là-dessus car en France, nous sommes aussi touchés par l'inondation. Et depuis très longtemps, on a mis des mesures préventives en œuvre. On a d'abord organisé la réponse et de secours, on a confié aux sapeurs-pompiers qui ont d'importants moyens pour y répondre. On a structuré notre organisation et en enfin on a sensibilisé la population. Et j'aurais tendance à dire que ce n'est pas la problématique d'une seule agence mais c'est un ensemble d'agences qui concourent à la réponse aux inondations et toujours dans le but de protéger la population. Et particulièrement j'insiste là-dessus puisque aujourd'hui 90 % de la population du monde touchée par les inondations vit en Asie.
Quelles sont les solutions ?
Alors dans les solutions, on a ce qu'on appelle des mesures structurelles et des mesures non structurelles. Les mesures structurelles, c'est en quelque sorte de protéger la ville contre les inondations. Alors il y a des systèmes de digues et des systèmes de drainage des eaux, il y a les élévations de mur, il y a des canaux... Il y a différents systèmes. Le deuxième système, c'est les non-structurelles, ce sont les plans de prévention, d'organisation, la formation de population, les centres d'évacuation, l'organisation des évacuations... Et enfin, il y a une troisième chose importante, c'est l'urbanisation. C'est particulièrement d'actualité en Asie puisque les villes, les capitales se développent de façon très importante et il est important d'intégrer dans les plans d'urbanisation, de conception des rues, des villes, des quartiers. Il est important d'intégrer ses problématiques d'inondation particulièrement dans des villes où il y a des inondations récurrentes. C'est le cas par exemple au Vietnam et c'est le cas dans de très nombreux pays d'Asie.
Et quelles sont les solutions concrètes pour le Vietnam?
La priorité est l'urbanisme, c'est-à-dire d'intégrer les risques d'inondation dans les projets d'urbanisme. Ensuite dans les projets d'urbanisme, il y a certainement la problématique des digues qu'il faut protéger et des évacuations d'eau, des canalisations. C'est encore un problème d'urbanisme qu'il faut traiter et qu'il faut développer. Ça, c'est le premier facteur. Le deuxième facteur, je pense que la sensibilisation de la population face à ce type de risque est une priorité et devrait commencer dès l'école. On devait sensibiliser les jeunes sur les différents types de risque, pas forcement que l'inondation d'ailleurs. Le feu est un fléau au Vietnam, le feu urbain lié au court-circuit électrique. Et dont sensibiliser les jeunes dans les classes. Et ça pourrai se faire en s'appuyant sur les pompier, le C66 qui dépend du ministère de la Sécurité publique en formant les formateurs qui pourraient faire cette démarche de manière d'une part sensibiliser les gens mais aussi à expliquer ce qu'ils font dans ce cadre-là.