(VOVworld)- Caroline Sudlow est professeur de français à Melbourne. Elle adore la culture française et veut partager sa passion avec les jeunes. Caroline Sudlow revient sur sa passion de la langue francaise qui est, selon elle, comme la porte d’un nouveau monde.
VOVworld : Cela fait environ 22 ans que vous enseignez le français et vous écrivez aussi des livres en français. Que vous apportent toutes ces expériences ?
Caroline Sudlow : Le premier livre, c’était Le wombat d’Olivia pour les touts petits. C’était une expérience inoubliable. On a traduit le livre en 4 langues. J’aime parler des animaux australiens en français ; c’est très intéressante pour les enfants. Après ça, j’ai commencé à écrire des méthodes qui avaient beaucoup de succès auprès des élèves à l’école secondaire. J’adore faire des recherches surtout ici en France, mais aussi dans les pays francophones, parce que le français est parlé partout dans le monde. Ce qui m’intéresse, c’est le fait que nous avons la Nouvelle Calédonie tout près de l’Australie, et le Vietnam. Il y a beaucoup de Vietnamiens à Melbourne où j’habite. C’est vraiment intéressant de regarder, d’étudier le statut de français dans les pays africains, les pays en Europe, par exemple en Suisse, en Belgique, et aussi au Québec, au Canada.
VOVworld : Vous prévoyez de poursuivre les études, précisément avec un master et puis un doctorat, et le premier sujet sera un écrivain français…
Caroline Sudlow : Tout d’abord, j’ai fait un mémoire à la fac sur le métro. Mon professeur m’a recommandé d’étudier Léon-Paul Fargue pour mon master parce qu’elle sait que je m’intéresse beaucoup au 20e siècle, surtout le début. J’adore la belle époque, et aussi les années 1920. Elle m’a recommandé cet auteur qui n’est pas très connu qui a notamment écrit Le piéton de Paris. C’est un livre très intéressant. Quand j’ai commencé à lire ce livre, j’avais de bons souvenirs de Linda Lê, un auteur vietnamien, qui écrit des livres superbes, pleins de métaphores. Léon-Paul Fargue écrit de la même manière. C’est une très belle écriture.
VOVworld : Parlant des écrivains vietnamiens, il paraît que vous avez lu d’autres auteurs vietnamiens ?
Caroline Sudlow : Je dois avouer que j’étais vraiment étonnée parce que leur niveau est très élevé. J’ai lu tout d’abord un livre autobiographique de Kim Lefèvre : Retour à la saison des pluies. C’était un livre très touchant sur son enfance au Vietnam. Elle n’habite plus au Vietnam. Elle habite aux Etats-Unis. A l’âge de 20 ou 25 ans, elle a reçu une bourse. 30 ans plus tard, elle est revenue au Vietnam. Ce qu’elle a dit était vraiment touchant, parce que l’histoire du Vietnam m’intéresse beaucoup. Je ne savais pas que le Vietnam avait été colonisé par les Chinois avant les Français, et pendant la deuxième guerre mondiale, par les Japonais aussi. C’est si dur. Et puis les Américains. Le Vietnam est un pays où les gens ont beaucoup souffert. Mais c’est aussi un pays très riche. J’ai vu le film Indochine, avec Catherine Deneuve. C’était une fantaisie de colonialisme. Quand j’ai vu le club pour les Français, la vie, les plantations de caoutchouc, c’était comme un rêve. La beauté est frappante, mais aussi la souffrance et la guerre, la passion entre elle et Jean-Baptiste, le jeune officier. C’était une histoire vraiment intéressante. J’ai aussi vu le film l’Amant d’après le roman célèbre de Marguerite Duras. J’ai aussi vu Điện Biên Phủ. On peut comprendre un peu la vie des Vietnamiens grâce à ces films et ces œuvres que j’ai étudiés.