Le français et son évolution au Vietnam

(VOVworld) - « La langue française est une langue en perte de vitesse ces derniers temps, par rapport à l’anglais. » Si on vous le dit, qu’en pensez-vous ? M. Olivier Garro – Directeur du Bureau Asie-Pacifique de l’Agence universitaire de la Francophonie, vous donne quant à lui son point de vue.






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Olivier Garro : C’est quelque chose que j’entends très souvent. De mon point de vue, c’est faux. Pourquoi ? Parce qu’en fait, les gens font attention à un autre phénomène que les jeunes de plus en plus l’anglais, et donc, on compare la progression du français par rapport à la progression de l’anglais. Donc là, c’est sûr que l’anglais est en train d’être appris par tout le monde. On pense que c’est normal. Alors, quand on regarde nous numériquement, on contribue pas à former moins de francophones aujourd’hui.

 

VOV5 : Que pensez-vous de la qualité d’enseignement en français au Vietnam ces derniers temps ?

 

Olivier Garro : La qualité monte. On a de plus en plus d’étudiants de bonne qualité. J’en veux pour preuve. On vient de lancer un appel d’offre pour recruter plusieurs personnes. Les gens que l’on voit pendant les entretiens sont à un très bon niveau, et notamment un très bon niveau en français. Bref, on apperçoit que le niveau en français et le niveau en français des professionnels est un train de monter. Donc, on pense que forcément, c’est l’éducation qui joue un rôle là-dessus.

 

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VOV5 : D’après vous, que doit faire-t-on pour renforcer l’enseignement du français au Vietnam en particulier et dans le monde en général ?

 

Olivier Garro : Il y a une signature d’une filière en architecture. C’est une nouvelle filière qui s’installe avec 40 élèves et qui apparemment donner de bons résultats. Donc, on est pas en train de fermer des choses. Il y a des choses qui se ferment parce qu’il n’y a plus de besoin ou il y a moins de besoin. Par exemple : en agriculture. Vous savez qu’en agriculture, le Vietnam est un pays qui a besoin de formation en agriculture mais des jeunes vietnamiens ne veulent pas faire de l’agriculture. Ils veulent faire de la banque, du droit, de la médecine. Donc, on est en train de fermer des filières qu’on a dans ce secteur parce qu’il n’y a plus de personne qui veut faire en français. Vous voyez, les choses bougent, on est dans ce contexte là. On n’a pas de baisse significative du nombre d’apprenants en français. Au contraire, on a un renouvellement sur des secteurs qui sont importants. Et on a une noce sur la qualité des formations parce que souvent maintenant on a des diplômes qui sont internationaux, faits avec les universités belges, françaises, canadiennes. Et donc, on a finalement quelques choses qui restent très attractives même si le message c’est que le français sers à rien.

 

VOV5 : Vos projets phares au Vietnam cette année ?

 

Olivier Garro : On a des projets en ouverture de nouvelles formations ou filières. Je vous en prends une, c’est la pharmacie. Il y a plusieurs à Hanoi, à Hochiminh-ville, projets d’ouverture de master en pharmacie, mais ça peut être aussi une filière en pharmacie. Dans un avenir proche, vous savez qu’on a une école d’été pour les jeunes étudiants qui vont se tenir cette année au mois d’août à Danang qui regroupe à peu près de 200 étudiants du Vietnam, mais aussi de 6 ou 7 pays de la région avec des professeurs et là, il y aura une animation durant 1 semaine. Donc, c’est un évènement très important car ça regroupe des jeunes qui s’amusent en français. Quand je dis plusieurs pays, c’est de Chine, du Cambodge, du Laos, de Thailande, de Malaisie et de l’Indonésie. On a une réunion universitaire aussi avec des enseignants de toute la région, ça dure 15 jours, regroupant une centaine d’enseignants de 5 pays. On fait travailler les enseignants avec des profs qui viennent de France, du Canada, de Suisse pour qu’ils améliorent la pratique de l’enseignement en français. Ensuite, on a un consortium des universités qui regroupent 200 universités du monde entier qui viennent travailler avec toutes ces formations qu’on a principalement au Vietnam mais aussi au Laos et au Cambodge. Ce sera un très grand évènement. Il y aura des groupes qui travaillent par exemple sur la génie civile, sur l’informatique, sur le droit, sur la médecine, etc. C’est en début octobre et c’est à Hanoi. On a aussi une conférence des recteurs./.

Thu Hang

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