(VOVWORLD) - 1997 fut un très grand millésime pour les relations entre le Vietnam et le monde de la Francophonie. Vingt ans après, c’est l’occasion de revenir sur ces liens inébranlables qui unissent le Vietnam à la francophonie.
Photo: Duc Quy/VOV5 |
Bien, le mieux est encore de tout reprendre au point de départ, c'est-à-dire de revenir en France, à la fin du 20ème siècle, pour revivre une journée particulière qui aura en tout cas marqué Nguyen Ngoc Tran, ancien vice-président de la Commission des Affaires Étrangères de l’Assemblée nationale vietnamienne.
«C’est en 1986, à Versailles, que s’est tenu le premier Sommet ‘des pays ayant le Français en partage’, ce qui s’appelle de nos jours la Francophonie», nous dit-il. «Le Vietnam y était présent et a repris sa place à l’Agence de Coopération Culturelle et Technique (ACCT). J’ai eu l’honneur de coprésider cinq commissions mixtes inter-gouvernementales de coopération culturelle, scientifique et technique entre le Vietnam et la France de 1982 à 1992 et de représenter le Vietnam au niveau ministériel à l’ACCT de 1987 à 1992».
«Pourquoi votre/notre participation à la Francophonie?» Cette question a maintes fois été posée à ce diplomate chevronné, tant par des amis étrangers francophones ou non francophones que par des Vietnamiens.
«C’est tout simplement parce que premièrement, la participation du Vietnam à la Francophonie est conforme à sa politique d’ouverture active, sur la base du respect de l’indépendance, de la souveraineté nationale, et de l’intérêt réciproque, pour la paix, la coopération et le développement dans le monde», nous explique Nguyen Ngoc Tran. «Elle fait partie intégrante de sa politique de multilatéralisation et de diversification de ses relations extérieures. Deuxièmement, la langue française est une langue de communication pour près de trois cents millions d’habitants du Globe. Elle est une langue des sciences et du progrès. Elle soutend une culture et un idéal d’humanisme. Elle est une composante de la diversité culturelle et linguistique. Et j’ajouterais de nos jours que la Francophonie est une différentiation nécessaire qui empêche le risque de l’uniformisation de la globalisation. C’est une participation sans préalable».
Nguyen Ngoc Tran a été nommé vice-président du Comité national pour l’organisation en 1997 à Hanoï du 7ème Sommet de la Francophonie-le premier et l’unique jusqu’à ce jour à se tenir sur le continent asiatique. Placée sous le thème «Renforcement de la coopération et de la solidarité francophones pour la paix et le développement social», ce sommet a marqué un pas important dans la Francophonie institutionnelle qui s’est, depuis, dotée d’un secrétaire général, clé de voûte de ses instances institutionnelles, et d’une «Charte de la Francophonie», version remaniée du traité de Niamey. La programmation s’est, par ailleurs, enrichie d’un axe supplémentaire.
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«Le sommet de Hanoï a aussi véritablement ancrée la dimension de développement et d’économie dans les missions de l’organisation», estime Follain Moncef, le conseiller de la secrétaire générale de la Francophonie. «C’est à ce moment, au Vietnam, que l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) a pris son visage actuel, son visage opérationnel et moderne. Le Vietnam est bien sûr associé à cette construction, à cette évolution de l’organisation. Et puis le Vietnam est surtout aujourd’hui la porte d’entrée de la Francophonie en Asie. C’est une situation tout à fait stratégique et unique avec l’implantation de Bureaux régionaux de l’OIF et de l’Agence Universitaire de la Francophonie (AUF) avec tous les programmes qui sont menés dans la région Asie-Pacifique, au Vietnam bien sûr mais aussi au Cambodge, au Laos et dans d’autres Etats membres de l’organisation dans le Pacifique, comme la Nouvelle-Calédonie qui vient de nous rejoindre. Le rayonnement francophone en Asie, c’est le Vietnam!»
«Le rayonnement francophone en Asie, c’est le Vietnam!», oui. Ce pays francophone d’Asie du Sud-Est a toujours été le fer de lance de la langue française et la vitalité de la communauté francophone, aussi bien dans la région qu’à travers le monde, et ce alors que le multilinguisme.
«Je souligne aussi le volontarisme exemplaire de l’usage du français notamment par des représentants du ministère vietnamien des Affaires étrangères dans l’ensemble des enceintes internationales. C’est une action extrêmement importante puisque si dans ces enceintes diplomatiques, le français n’est pas mis en valeur, alors comment peut-on penser qu’il le sera spontanément par les entrepreneurs et les particuliers», s’interroge Follain Moncef.
Le Vietnam offre à la Francophonie un ancrage précieux en Asie-Pacifique. La Francophonie qui ne cesse d’être plus active, plus visible, et surtout plus efficace continuera, quant à elle, à offrir au Vietnam un cadre propice à ses objectifs d’intégration.