(VOVWORLD) - Jeune, dynamique, curieuse et polyvalente, Trâm Anh est une Vietnamienne francophone qui fait ses études supérieures en France et au Royaume-Uni. Rapatriée au Vietnam en avril dernier en raison de la pandémie, elle en a profité pour effectuer un stage à
FNF-Vietnam, une ONG allemande basée à Hanoï, histoire d’assouvir sa passion pour la communication. Si vous êtes jeunes et que vous avez l’intention de partir faire des études à l’étranger, son expérience des différences culturelles, des difficultés d’intégration ou encore des ONG internationales, vous sera probablement utile.
Étudiante à l’Université Paris Diderot, en France, avec un an d’échange à l’Université de Leicester, au Royaume-Uni, Trâm Anh est auteure de trois livres pour les enfants, d'un blog et d'une chaîne YouTube nommés Trâm Anh nghi gi? (Qu’en pense Trâm Anh? en français). Elle s’intéresse beaucoup à la lutte pour l’égalité des sexes et pour le bien-être mental humain.
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VOV: Avant de faire des études supérieures en France, avais-tu voyagé ou habité en France?
Trâm Anh: Non, je n’y étais jamais allée. Je ne connaissais la France qu’à travers des chansons, des films, des magazines et des évènements francophones organisés à Hanoï. Une fois sur place, j’ai réalisé que les clichés et les préjugés sur la France et les Français n’étaient pas tout à fait vrais. Par exemple, les Français peuvent aimer le béret, mais ne le portent pas forcément tout le temps. Ils aiment la cuisine sophistiquée, mais apprécient aussi la nourriture simple. Ce qui m’a surpris le plus, c’était l’importance du mot «Bonjour» puisqu’en France, ils commencent toutes les conversations, qu’elles soient banales ou élaborées, par «Bonjour».
VOV: Y-a-t-il eu des difficultés en termes d’intégration pour toi? Si oui, lesquelles?
Trâm Anh: En France, j’ai des amis qui sont des étudiants internationaux, des Français et des Vietnamiens. Je suis quelqu’un de très sociable et je suis capable de lancer une conversation avec un grand sourire avec tout le monde. Mais au tout début en France, j’ai rencontré plusieurs difficultés.
Le plus grand défi était de bien communiquer en français. J’ai appris le français au Vietnam pendant une douzaine d’années, mais comme la communication ne se limitait qu’au échange en cours entre professeurs et camarades vietnamiens, je n’avais pas d’occasion de pratiquer la langue avec des natifs. Donc, quand je suis arrivée en France, c’était très difficile pour comprendre ce que disaient les Français. Il m’a fallu un certain temps pour m’habituer, m’adapter et parler plus couramment.
VOV: Qu’est-ce que tu aimes en France?
Trâm Anh: Il y a plein de choses que j’aime en France. En voici cinq:
No1: la nourriture française : le fromage, le pain, la baguette et la pâtisserie.
No2: l’architecture. J’ai la chance de vivre à Paris, l’une des plus belles villes au monde. Je me suis aussi promenée dans des petits villages. C’est tellement beau!
No3: le climat. Les saisons en France sont très bien marquées. Au printemps, il y a des petits oiseaux et des fleurs. En été, il fait très chaud. En automne, ça caille et au fur et à mesure il fait froid quand l’hiver arrive.
No 4: La bise! C’est quelque chose de très français, très spécial que je n’ai jamais eu au Vietnam.
No5: Les vacances. C’est l’occasion pour moi d’en apprendre plus sur la culture française.
VOV: Tu travailles dans quelle université? En quelle année et spécificité?
Trâm Anh: Je fais des études à l’université Paris Diderot et ma formation est Langues étrangères appliquées. Je travaille en deux langues, l’anglais et l’espagnol, accompagnés de matières d’application comme français, économie, gestion, droit, marketing, informatique, etc... C’est une filière pluridisciplinaire qui débouche sur de nombreux métiers.
VOV: Qu’est-ce que tu as appris de ce programme universitaire ?
Trâm Anh: Ce programme universitaire m’a appris beaucoup de choses. Il inclut des activités de pré-professionnalisation, un stage en entreprise et des séjours d’échange en partenariat avec de nombreuses universités dans le monde. C’est un programme qui vise à former des linguistes polyvalents avec de solides connaissances linguistiques et culturelles, des compétences pour un domaine précis et des savoir-faire directement applicables dans la vie active.
VOV: À ton avis, quels sont les points forts et les points faibles de la formation universitaire française/européenne par rapport à la formation universitaire vietnamienne?
Trâm Anh: À mon avis, les points forts des universités françaises et européennes consistent en leur diversité culturelle. Ça ressemble à une société en miniature où je peux communiquer et me faire de nouveaux amis qui viennent de pays et de cultures différentes. L’environnement d’apprentissage est également idéal. La bibliothèque de mon université dispose de nombreux ouvrages de référence. Il y a aussi une piscine et un grand stade pour que les étudiants puissent se développer physiquement. Il existe aussi beaucoup d’activités d’associations et de groupes pour inciter les jeunes à sortir après les cours.
VOV: Tu es stagiaire chez FNF-Vietnam, une ONG pas du tout francophone. Pourquoi ce choix?
Trâm Anh: J’ai choisi d’être stagiaire à FNF-Vietnam en raison de ma passion pour la communication. Bien que je n’utilise pas le français, je peux communiquer en anglais tous les jours avec des collègues et des partenaires.
Je peux affirmer avec confiance que je contribue au changement positif des médias sociaux et du site web de FNF-Vietnam qui sont devenus aujourd’hui plus dynamiques, mis à jour régulièrement et professionnels. En trois mois, j’ai participé à différentes activités organisées par FNF-Vietnam qui sont en lien avec la communauté des affaires.
Mon stage a terminé fin août, mais en raison de l’épidémie, j’ai décidé de le prolonger. Je peux continuer des cours en ligne en travaillant à temps partiel pour FNF. Pendant ce stage, j’ai récolté une mine de connaissances liées aux ONG européennes, à l’économie de marché et à l’accord de libre-échange Union européenne-Vietnam (EVFTA). J’ai aussi appris à organiser et à faire le suivi des évènements de manière professionnelle.
VOV: Tu es rentrée au Vietnam avant ou après l’explosion de la pandémie?
Trâm Anh: Je suis retournée au Vietnam le 14 avril à bord du premier vol de rapatriement de Vietnamiens au Royaume-Uni. À ce moment-là, la pandémie avait déjà éclaté au Royaume-Uni où chaque jour, de centaines de nouveaux cas étaient déclarés. Je me sens très chanceuse d’être l’une des personnes rapatriées par le gouvernement vietnamien.
VOV: Qu’en penses-tu de la situation au Vietnam?
Trâm Anh: Je suis fière d’être Vietnamienne parce que les décisions que le gouvernement a prises sont raisonnables et correctes et c’est pour cette raison qu’elles ont été saluées par la presse du monde entier. Les mesures vietnamiennes sont très rapides et efficaces. Toute personne arrivant sur le territoire est placée en quarantaine pendant deux semaines et testée à deux reprises. Le système de surveillance et de détection précoce dans la communauté est maintenu pour réagir rapidement. Il ne faut pas oublier de saluer la capacité de réponse à la pandémie qui continue d’être renforcée. De leur côté, les gouvernements européens mettent beaucoup de temps pour trouver une méthode préventive et cela a conduit à de nombreux décès.