(VOVWORLD) - Le ministre-président de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Pierre-Yves Jeholet, a effectué une visite officielle au Vietnam du 15 au 21 octobre dernier, et ce dans le cadre des célébrations des 25 de la présence de la délégation Wallonie-Bruxelles au Vietnam et à l’aube du 50e anniversaire de la relation diplomatique Vietnam-Belgique, en 2023. À cette occasion, il a accordé une interview à la Voix du Vietnam sur les coopérations bilatérales qu’il qualifie d’“excellentes”.
Le ministre-président de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Pierre-Yves Jeholet, lors de la cérémonie célébrant les 25 ans de présence de la délégation Wallonie-Bruxelles au Vietnam, à Hanoi, le 17 octobre 2022. Photo: Duc Quy/VOV5 |
Nous fêtons cette année les 25 ans de la présence de la Délégation de la Fédération Wallonie-Bruxelles au Vietnam. C’est important parce que c’est un choix de nos représentations diplomatiques à travers le monde. On n’a pas une délégation dans tous les pays. En Asie, c’est la seule délégation que nous avons et donc ça démontre vraiment l’importance de la coopération que nous avons depuis 25 ans. C’est près de 800 projets que nous avons déjà porté très concrètement dans les secteurs de la santé, de l’éducation, de la culture et ici, nous avons signé un nouveau programme de coopération avec le Vietnam jusqu’en 2024. Nous allons mener 28 nouveaux projets avec le Vietnam.
À votre avis, quels sont les projets les plus marquants parmi ces 28 projets de coopération qui ont été approuvés en décembre 2021 dans le cadre de la 11e session de la Commission mixte permanente?
Il y a beaucoup de projets en matière culturelle. Par exemple, la pièce de théâtre L’Oiseau bleu à l’Opéra de Hanoi (lundi 17 octobre) en témoigne. Il y a vraiment une aspiration à collaborer sur le plan culturel et aussi en matière de cinéma. Nous avons un vrai savoir-faire en matière de recherche appliquée. J’ai pu visiter l’Hôpital national de pédiatrie. Le secteur de la santé est un secteur très important et la crise sanitaire a démontré combien il était important de développer la médecine, notamment la médecine préventive et les vaccins. C’est un axe important comme le secteur de développement durable. Le Premier ministre vietnamien m’a expliqué les plans stratégiques pour 2030 et 2050. Avec la délégation Wallonie-Bruxelles, nous devons intégrer la durabilité des objectifs climatiques, environnementaux et énergétiques. Ce sont des axes peut être un peu nouveaux que nous allons mettre en avant dans la coopération que nous menons avec le Vietnam.
Un Mémorandum de coopération dans le domaine des Sports doit être signé à l’occasion de votre visite au Vietnam. Pourriez-vous nous donner quelques détails?
On a vu pendant la crise sanitaire l’importance du sport dans tous les pays, pour la santé physique mais aussi pour la santé mentale, la santé psychologique des citoyens et notamment des jeunes et des adolescents. Et donc, le sport est une priorité au niveau de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Chez nous, on met l’accent aussi sur le sport féminin comme une nouvelle priorité. La diplomatie sportive fait vraiment aujourd’hui partie des priorités dans la coopération internationale et dans la coopération bilatérale avec différents pays.
Comment voyez-vous la place de la langue française au Vietnam aujourd’hui en général et la coopération universitaire entre la Belgique francophone et le Vietnam en particulier?
On a une coopération académique universitaire très importante et je pense que là aussi, il peut y avoir des échanges entre étudiants, chercheurs, professeurs... On doit favoriser cet échange, que ce soit avec la Fédération Wallonie-Bruxelles ou entre les universités elles-mêmes. Mais c’est vrai que la promotion de la langue française est importante parce que le Vietnam et la Fédération Wallonie-Bruxelles font partie de l’Organisation internationale de la Francophonie. Nous aurons bientôt le Sommet de la Francophonie à Djerba, en Tunisie. Donc, ce sera l’occasion de reparler de la langue française. On doit promouvoir le multilinguisme. Ce n’est pas un combat contre l’anglais. On sait que l’anglais est devenu une langue très fortement internationale, mais la langue française, c’est la culture et une série de valeurs. Nous pouvons aussi mettre en avant la langue française, beaucoup plus facilement avec le numérique aujourd’hui, à travers la culture, l’éducation et la formation. Il y a 700.000 locuteurs au Vietnam, je pense que c’est peu par rapport à 100 millions d’habitants et donc on peut examiner comment on peut encore promouvoir la langue française qui reste évidemment comme l’anglais une langue internationale très fortement utilisée. Je ne manquerai pas, au Sommet de la Francophonie, de voir avec le Vietnam et d’autres pays comment on peut promouvoir le français. Dans les instances internationales comme l’UNESCO, j’ai pu voir à quel point la défense du patrimoine était importante pour la Fédération Wallonie-Bruxelles. Mais j’ai pu comprendre qu’elle était très importante aussi au Vietnam parce que vous avez un patrimoine exceptionnel à protéger. Défendre l’utilisation du français à l’UNESCO est une de nos priorités.
Nos deux parties sont optimistes sur les potentiels des accords de libre-échange (EVFTA) et de Protection de l’investissement (EVIPA) Union européenne-Vietnam. Pourriez-vous nous dire quelles seront les retombées de ces accords sur la coopération Wallonie-Bruxelles-Vietnam?
Après deux ans, c’est peut-être un peu tôt pour évaluer cette convention de libre-échange mais je pense qu’on a tout intérêt à la mettre en œuvre, que ce soit le Vietnam, que ce soit la Fédération Wallonie-Bruxelles. On a beaucoup à apprendre l’un à l’autre. On peut s’enrichir mutuellement de notre expertise et de notre savoir. En matière de biotechnologies, nous sommes reconnus mondialement. Le Vietnam a un taux de croissance assez exceptionnel. Voyons comment on peut accompagner le développement et la croissance au Vietnam avec l’expertise que nous menons.