Quentin Gréban – «raconteur de conte»

(VOVWORLD) - Né en 1977, Quentin Gréban a suivi une formation d’illustrateur à l’institut Saint-Luc de Bruxelles (Belgique). Il compte déjà plus de 25 livres pour les enfants à son actif, le plus ancien remontant à 1999. Ses ouvrages ont été traduits en plusieurs langues. Arrivé au Vietnam à l’occasion de la publication de six de ses ouvrages par la maison d’édition Nha Nam, Quentin Gréban a accordé à VOV5 un entretien dans lequel il partage sa passion pour son métier d’illustrateur.
Quentin Gréban – «raconteur de conte» - ảnh 1Quentin Gréban  – «raconteur de conte». Photo: Le Soleil 

Quentin Gréban: J’ai un style classique. Je travaille avec des techniques anciennes - papier, crayon… - ça donne un rendu qui est tout à fait différent d’un travail avec un ordinateur, mais cette technique me convient tout à fait. Avant de commencer un dessin, je me pose la question: Qu’est-ce que j’ai envie de raconter? Un illustrateur, c’est avant tout un «raconteur d’histoire». Peut-être on doit raconter une petite fille qui est en train de tomber. Alors il s’offre à moi plusieurs possibilités: j’ai droit à des formats différents, des techniques, j’ai toute une palette d’outils à ma disposition pour faire passer le message.

Quentin Gréban – «raconteur de conte» - ảnh 2

VOV5: Est-ce que le contenu du texte influence sur votre choix de style ou de technique ?

Quentin Gréban: Ce qui va influencer mon choix, c’est surtout le style d’image que je vais pouvoir dessiner et pas tellement si ce texte est bien écrit. Car un texte peut-être moyennement écrit, mais il se passe sous l’eau, et j’ai justement jamais dessiné un poisson, un sirène… alors j’aurai très envie de le dessiner. Donc c’est plutôt quel est l’univers et ce qui se passe plutôt que la manière dont le texte a été écrit.

Quentin Gréban – «raconteur de conte» - ảnh 3

VOV5: Vous êtes non seulement illustrateur, mais aussi auteur…

Quentin Gréban: Comme je vous ai dit, être un illustrateur, c’est aussi être un «raconteur de conte». Cela ne veut pas dire écrire des textes, mais vouloir faire passer le message par le dessin plutôt que par le stylo. Cela rejoint un petit peu le fait que je suis toujours intéressé par des histoires où il se passe des choses que j’ai envie de dessiner. C’est pourquoi j’ai commencé un peu à me mettre à l’écriture.

Quentin Gréban – «raconteur de conte» - ảnh 4

VOV5: Par exemple «Dis maman pourquoi les dinosaures ne vont-ils pas à l’école?» ou «Dis papa pourquoi les zèbres ne font-ils pas du patin à roulettes?»

Quentin Gréban: Ce sont des livres avec lesquels je peux me mettre doucement à l’écriture, c’est l’enfant qui pose des questions parfois bien réelles, et la réponse de la maman ou du papa est tout à fait décalée. Par exemple, on pose la question «dis maman, pourquoi les poissons rouges n’aiment pas les requins?» Alors à priori, on ne peut pas dire que c’est parce qu’ils sont dangereux, ils vont les manger. La réponse pour celle-là, c’est parce qu’ils prennent toute la place. Dans l’illustration, on voit un requin dans un bocal de poisson rouge, et le requin, effectivement, prend toute la place et le poisson est collé de côté. Dans ces livres-là, l’illustration est primordiale, car sans elle, on ne comprend pas l’humour, il n’y a pas de sens.

Quentin Gréban – «raconteur de conte» - ảnh 5

VOV5: Vos inspirations prennent-elles source de vos expériences parentales ?

Quentin Gréban: Mes inspirations sont avant tout, graphiques. Mes idées viennent de ce que je voie, d’un voyage au Vietnam par exemple, où je vois des câbles électriques branchés dans tous les sens. Alors je me dis «Tiens, je vais dessiner l’histoire d’un oiseau qui veut se poser sur un fil mais il y en a 120 mille dans tous les sens». Mes idées viennent de mon envie de dessinateur. Après, mes enfants sont «utiles» dans le sens: quand je commence un dessin, je vais d’abord le crayonner en noir et blanc, et le mettre en couleur, cela peut prendre un jour ou deux. Et si à la fin de deux jours de travail je me rends compte que les enfants ne comprennent pas, je rate mon dessin même s’il est très joli. Donc souvent après je le montre à mes enfants, je leur demande de me décrire l’image. Mes enfants m’aident à voir si mon public peut comprendre mes dessins. 

Commentaires

Autres