« Standard » de Pierre Rigal : à la croisée de la performance sportive et chorégraphique

(VOVworld) - Après un succès mondial, « Standards »,  le Spectacle de danse contemporaine et hiphop de Pierre Rigal s’est produit récemment pour la première fois au Vietnam pour une soirée unique au Théâtre de la Jeunesse, 11 rue Ngo Thi Nham à Hanoi.

« Standard » de Pierre Rigal : à la croisée de la performance sportive et chorégraphique - ảnh 1

Demander à n'importe quel danseur ce qui caractérise le hip-hop et il vous répondra : "l’énergie". C'est justement cette idée qui a mené Pierre Rigal, chorégraphe phare, à concevoir « Standard ». A la croisée de la performance sportive et chorégraphique, il perçoit le hip-hop comme une véritable expression, source de liberté, de créativité mais aussi de revendication. Pierre Rigal : « On a parlé de cette notion d'identité collective qui est un standard, un code. Et pour parler de ça, j'ai travaillé avec des danseurs hip-hop qui sont aussi des danseurs qui ont des codes. Parce que dans le hip-hop, il y a des choses très codifiées, il y a des spécialités. Donc je pouvais jouer avec ces différents codes. Cela crée une diversité en soi, des danseurs. Et puis le hip-hop est une énergie, une énergie d'aujourd'hui. Avec ces danseurs là, on crée une population représentative, diverse, variée avec des énergies différentes. Il n'y a pas que cette identité collective mais aussi l'identité individuelle. On ne se définit pas que par le collectif. On se définit aussi par l'individuel. C'est ce jeu entre l'individu et le collectif qui définit un mode de vivre ensemble. »     

Au départ, un immense drapeau bleu blanc rouge recouvre le plateau, surface colorée aux limites réelles qu’occupe une population de 8 danseurs hip-hop. Avec « Standards », Pierre Rigal propose une étude chorégraphique de cet objet de rassemblement et de séparation, symbole fort d’un pays et d’une communauté qu’est le drapeau. Le chorégraphe joue sur la géométrie de l'espace. Ici, le positionnement de l'individu par rapport au groupe fait qu'il existe ou pas. Pierre Rigal toujours: « Dans le spectacle, il y a un repli. Mais vraiment au sens propre du terme. Cet espace est en effet trois tapis de danse, trois rectangles qui, lorsqu'on les juxtapose, forment un drapeau, qui peut être un drapeau imaginaire. Mais qui peut être aussi un drapeau français. Selon le positionnement des danseurs ont été créées des images poétiques différentes donc un rapport différent aux symboles, le dedans le dehors etc... C'est très concret. Puis ensuite c'est trois rectangles peuvent être déplacés. Ils peuvent créer des intersections. Ils peuvent tourner. On peut aller sous ces rectangles. Et on peut créer différents paysages qui sont un peu les différentes définitions qu'on pourrait donner à notre identité collective. On peut lire aussi ce qu'on veut, ce qu'on ressent. Ce drapeau dans lequel on va se mélanger, ça peut être justement un repli, ça peut être aussi une cachette ou un réconfort. »   

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Les danseurs évoluent sur des musiques électro originales spécialement créées par le Toulousain Nihil Bordures. Parfois, la musique semble même jaillir du corps des danseurs. Pierre Rigal se plaît à travailler sur cette interactivité entre le son et le mouvement. Les danseurs ne sont pas tout le temps des suiveurs de musique, ils sont aussi des créateurs. Danser et faire danser, Pierre Rigal affectionne les deux : « Dans tout le spectacle, la musique est originale. L'intérêt de ça c'est de créer des ambiances qui collent parfaitement aux scènes qu'on veut définir. Elle n'est pas jouée en direct mais elle est générée en direct informatiquement. Donc il y a une véritable interactivité. On peut avoir des moments de tensions importantes avec des pressions assez importantes de la musique qui va affoler ou animer de manière énergique les danseurs. Puis par moment, des moments plus silencieux qui vont calmer les corps ou au contraire. Le silence peut aussi les tendre. Il y a beaucoup de contrastes dans cette musique. En effet, elle peut créer de l'angoisse un moment, et de  la poésie à d'autre moment. Elle peut créer du sens à d'autre moment ou on reconnait des voix de grands personnages de l'histoire qui resurgissent. »

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Pierre Rigal a dépassé les frontières. Son spectacle est simple à voir avec une multitude d’images que chacun peut interpréter à sa façon, même pour les vietnamiens, un public tout à fait nouveau pour le genre dance hip-hop. Sandrine Lescourant, l'un des 8 danseurs participant au spectacle : « Il faut savoir que la musique a une portée très importante dans le spectacle, qu'elle nous porte et qu'elle nous nourrit. Donc en dehors des codes, en dehors de l'étiquette hip-hop, je pense que c'est tout simplement un spectacle autour d'un thème qui concerne tout un chacun, parce qu'il faut réussir à être avec l'autre tout simplement et c'est important d'en parler. C'est pour ça qu'on est assez fier d'amener ce genre de spectacle au Vietnam. On est toujours curieux, on est toujours surpris de l'accueil d'un public, et on est très content d'être ici au Vietnam. On a trouvé des gens très accueillants, très chaleureux, très ouverts. »

Après le Vietnam, Pierre Rigal et ses danseurs continuent leur tournée en Asie du Sud-Est, notamment à Jakarta en Indonésie et à Bangkok en Thaïlande. Pour Pierre Rigal, le Vietnam est une expérience intéressante où il aimerait revenir avec un nouveau spectacle.           

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