Un nouveau chapître dans la relation franco-vietnamienne

(VOVworld) - Entré en fonction en septembre dernier, le nouvel ambassadeur de France au Vietnam, Bertrand Lortholary, a devant lui un mandat important qu'il souhaite consacrer à concrétiser les quatre priorités définies par les gouvernements des deux pays dans le cadre de la visite d’Etat du président français François Hollande : la promotion de la relation économique, le renforcement de la coopération en matière de défense, la lutte contre le changement climatique et enfin le rapprochement des jeunes générations françaises et vietnamiennes.

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Bertrand Lortholary a devant lui un mandat important qu'il souhaite consacrer à concrétiser les quatre priorités définies par les gouvernements des deux pays. Photo: VOV/Duc Quy

Sur le plan économique, rappelons que quelques années seulement après le début du «Đổi mới» (Renouveau), la France a été le premier pays à faire le choix du Vietnam, en y consacrant des ressources importantes avec une volonté politique extrêmement forte. Depuis 1993, la France a investi énormément de ressources dans sa relation avec le Vietnam. En 2013, les deux gouvernements ont décidé de franchir une nouvelle étape en portant leur relation au niveau de partenariat stratégique. Actuellement, les échanges commerciaux bilatéraux sont en plein expansion : 43% de hausse pour la seule année 2015. Bertrand Lortholary :

«Nous avons tout récemment eu la faveur là-aussi de la visite du président de la République, et obtenu ensemble de beaux succès avec la signature de contrats comme en particulier, celui d’Airbus avec Vietnam Airlines, VietJet Air et JetStar Pacifique. Mais nous voulons en faire encore plus et encore mieux. Nous souhaitons voir davantage d’entreprises vietnamiennes présentes en France dans les années qui viennent pour que cette relation soit une vraie relation de partenariat qui fonctionne dans les deux sens. Nous avons des acquis importants sur lesquels nous allons continuer à construire et pour cela nous aurons la chance aussi de bénéficier des accords de libre-échange que le Vietnam a choisi de faire valoir, en particulier avec l’Union européenne.»

Le deuxième grand domaine de travail porte sur le changement climatique qui est toujours un défi majeur pour le Vietnam. Bertrand Lortholary, toujours :

«Le Vietnam, avec son littoral de 3200km et ses deux grands deltas, est un pays particulièrement vulnérable aux conséquences des changements climatiques. Et nous avons en France à la fois une expertise technique de premier plan sur ce sujet à travers l’Agence française de Développement (AFD), mais aussi des entreprises qui sont à la pointe de ce qui se fait dans le monde pour répondre à ses défis de demain et d’aujourd’hui. En matière d’expertise et d’actions de l’AFD, entre 2006 et 2015, 525 millions d’euros ont été attribués par la France à travers l’AFD sur ce sujet à travers 17 projets. Et pour parler de projets concrets qui nous attendent dans les mois qui viennent, permettez-moi de citer le travail qui est fait ici à Hanoi en liaison avec le comité populaire de la ville pour la mise en place d'un système de surveillance de la qualité de l’air dans la capitale. De plus, l’AFD financera dans les mois qui viennent 3 projets visant à faire face à la montée des eaux et à l’érosion des berges dans les provinces de Ha Tinh, Ninh Binh et Can Tho.»

La coopération franco-vietnamienne en matière de la défense a été définie comme la troisième orientation, eu égard à une relation ancienne dans ce secteur. Bertrand Lotholary :

«Nous avons en particulier beaucoup de travail ensemble sur la question de la santé militaire, de la formation des élites militaires. Aujourd’hui, nous sommes engagés à travailler ensemble en matière d’opération de maintien de la paix au moment où le Vietnam est en train de s’orienter vers une participation aux opérations de maintien de la paix. Ce que nous voulons aussi ensemble, c’est soutenir l’armée populaire du Vietnam dans sa politique de modernisation et d’équipement.»

Pour 4ème axe, c’est-à-dire le rapprochement des jeunes générations françaises et vietnamiennes, la France souhaite «planter les arbres de demain» à travers de l’organisation d'actions concertées.

«Nous souhaitons, tout d’abord, sensibiliser les plus jeunes dès l’enseignement primaire et secondaire, faire connaître la France et faire aimer la langue française. C’est l’objet bien entendu des classes bilingues, des classes à option, des filières francophone et c’est bien entendu dans cet optique aussi que nous venons d’engager la construction d’un nouveau lycée français à Hanoi. Nous voulons ensuite quand les jeunes passent du système scolaire au système universitaire, encourager encore davantage le choix de la France pour que ce soit à la fois un choix de cœur, le choix d’apprendre notre culture, notre langue, notre civilisation, mais que ce soit aussi un choix de raison pour faire un choix d’étude de premier plan qui conduise à de belles perspectives professionnelles.»

La mobilité étudiante vers la France devrait être également promue à travers d’autres projets intéressants dont l’attribution de bourses et l’ouverture de très nombreuses filières d’enseignement en anglais en France. Par ailleurs, il faut compter également sur la construction d’Espaces France au Vietnam et l’Institut français à Ho Chi Minh-ville.

Alors, ces quatre axes devraient ouvrir un nouveau chapitre dans la relation franco-vietnamienne, une relation à la fois unique et étroite.

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