(VOVworld) - Actuellement en France, il y a 300.000 étudiants étrangers, dont plus de 6.000 vietnamiens. Mais ce chiffre est en constante progression, dans la mesure où chaque année, plus de 1.000 étudiants vietnamiens partent dans l’Hexagone. Quels sont les procédures et les programmes d’études ? Florent MENARD, responsable et coordinateur national de Campus France Vietnam a accordé à la Voix du Vietnam une interview pour nous donner quelques éléments de réponse.
Florent MENARD, responsable et coordinateur national de Campus France-Vietnam. Photo: Duc Quy/VOV
Les procédures sont maintenant assez simples. Dans les pays à fort flux, c'est-à-dire les pays qui ont beaucoup d’étudiants qui partent étudier en France chaque année, il y a une procédure moderne qui a été mise en place depuis plus de 10 ans, qu’on appelle la « procédure Etudes en France ». Etudes en France est une plateforme de candidature en ligne, plus simple et rapide que par la méthode traditionnelle. Concrètement, on crée un dossier en ligne, on y renseigne son profil et ses motivations, et quand on a terminé, ce même dossier est envoyé simultanément à plusieurs établissements, ce qui évite d’avoir à envoyer par la poste, par exemple une dizaine d'enveloppes à dix établissements différents. Avec une procédure en ligne, il n’y a qu’un seul dossier à remplir, il est consultable par tous les établissements en même temps. Les envois sont instantanés, et il n’y a pas de risque que le dossier se perde.
Dans les Espaces Campus France, on trouve de la documentation...
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Il y a combien d’espaces Campus France installés au Vietnam actuellement ?
Nous avons deux espaces, un à Hanoi et un à Ho Chi Minh-ville, et deux antennes, à Hué et à Danang. Nous travaillons souvent ensemble sur les grands projets, notamment les événements de promotion, et nous nous rendons aussi accessibles que possibles aux étudiants, aux lycéens, et aussi à leurs parents, pour répondre à leurs questions, les conseiller. Dans tout le pays, nous avons les mêmes objectifs qui sont de faire connaître les opportunités d’études qu’offre la France, et d’aider les candidats à réaliser leur projet, notamment en les accompagnant dans la procédure Etudes en France (la procédure en ligne pour envoyer sa candidature aux établissements). Pour simplifier, nous travaillons pour la France, et au service des étudiants.
... des agents Campus France et des centaines de questions...
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Que doit-on faire pour pouvoir "gagner" l’entretien personnel ?
Pour pouvoir gagner un entretien, c’est facile, il suffit de prendre un rendez-vous! [rires] Tout le monde a le droit de prendre un rendez-vous! Plus sérieusement, on ne "gagne" pas un entretien. La plupart des étudiants ont peur de l’entretien, et se demandent toujours s'ils ont réussi. Mais c’est une mauvaise question puisqu’on ne "réussit" ou on ne "rate" pas un entretien. Ce n’est pas un examen mais plutôt une opportunité. C’est une occasion de bénéficier de l’aide et des conseils d’un agent expérimenté pour que le dossier soit le plus clair et le plus attractif possible aux yeux des établissements. C’est le moment d’en dire plus sur son projet, de compléter ce qui manque, d’enlever ce qui est en trop, ou de corriger les erreurs que l’on n’a pas vues. La plupart des étudiants vietnamiens qui souhaitent faire des études en France n’ont pas eu beaucoup d’occasion dans leur vie de faire les dossiers et les entretiens, et certains ne savent pas trop comment s’y prendre pour se démarquer. Les candidats qui ont bien préparé leur projet ont généralement un dossier très clair, il n’y a pas grand-chose à préciser aux établissements, et on se contente de vérifier les documents et de rapporter les grandes lignes de leur projet. Mais dans certains cas, le dossier n’est pas très bien fait, les choses ne sont pas au bon endroit, les documents sont mal présentés, le dossier contient trop d’informations peu utiles et qui parasitent ce qui est important, ou bien le candidat a omis des informations qui pourtant sont très importantes pour comprendre la logique de son projet. Dans ce cas nous faisons de notre mieux pour arranger les choses. Nous devons aussi contextualiser pour les établissements français, leur faire comprendre la valeur du parcours des candidats. En effet, la plupart des établissements français ne connaissent pas les spécificités du système éducatif vietnamien. Par exemple, ils ne savent peut-être pas que le premier cycle universitaire au Vietnam dure quatre ou cinq ans, voire plus, et par conséquent n’est pas tout à fait équivalent à la Licence en France. Notre rôle est essentiel pour permettre aux établissements de juger les candidats à leur juste valeur.
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Pourriez-vous nous donner quelques conseils pour préparer un bon dossier ?
L’essentiel est de prendre le temps de bien réfléchir, et ne pas tout faire au dernier moment. Un projet d’études, ça se prépare longtemps à l’avance, ça se mûrit. Pour ça, le plus simple est d’en discuter avec le plus de gens possible. Cela oblige à se poser les bonnes questions. Ensuite, il y a le dossier de candidature, qu’il faut construire avec soin. A mon avis, l’élément qui a le plus de poids dans le dossier, c’est la lettre de motivation. Les résultats académiques aussi sont importants, bien sûr, mais c’est ce que moi j’appelle la partie "dure", la partie qu’on ne peut pas modifier. C’est notre parcours, notre passé, il est écrit, il faut l’assumer. Ensuite, il y a ce qu’on en fait, la façon dont on le présente dans la lettre de motivation. C’est là qu’on va pouvoir mettre en perspective le parcours et expliquer quelle est sa valeur, ses forces et ses faiblesses, et comment on souhaite le faire évoluer. Il faut donc dire ce qu’on souhaite faire dans la vie, expliquer son projet professionnel. C’est là que l'on va pouvoir exprimer ses motivations pour une formation qu’on a choisie. Il faut montrer qu’on a bien compris en quoi elle consiste, pourquoi on pense qu’elle est adéquate pour notre projet. Et je pense que ce que les établissements veulent savoir avant tout, c’est l’implication de l’étudiant dans son projet parce que cela en dit long sur la capacité de réussite. C’est ce que j’appelle la partie « molle », celle qu’on peut travailler pour donner une nouvelle orientation à son parcours. Il faut démontrer pour convaincre. Et pour cela, il faut se montrer habile, réaliste… et honnête ! Nul n’est parfait. Plutôt que de cacher ses erreurs ou ses faiblesses passées, il vaut mieux montrer qu’on est plein de ressources et capable de rebondir. On peut très bien avoir un dossier assez moyen en premier cycle et avoir un projet très fort qui nous motive beaucoup et être tout à fait capable de se surpasser en second cycle. Et inversement, on peut avoir un bon dossier en premier cycle mais à cause d’une mauvaise lettre de motivation, on peut passer pour quelqu’un qui n’est pas très intéressé par les études, qui risque d’avoir des difficultés à s’adapter en France. Les établissements peuvent ressentir tout ça dans une lettre, parfois mieux qu’en regardant des grilles de résultats sans âme. En résumé, la lettre de motivation, c’est ce qui peut tout changer.