(VOVWORLD) - Depuis qu’elles vivent au rythme de la nouvelle ruralité, nos campagnes prennent des allures de pays de Cocagne, tant elles sont pimpantes et opulentes…
La route bétonnée qui conduit au hameau de Quyêt Thang est bordée de vergers luxuriants (photo: baosonla.org.vn)
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Tout de suite un énième exemple avec Chiêng Khuong, une commune de la province de Son La, rattachée du district de Sông Ma, qui s’est lancée dans l’aventure de la nouvelle ruralité en 2011 et qui s’en est trouvée totalement métamorphosée…
La route bétonnée qui conduit au hameau de Quyêt Thang est bordée de vergers luxuriants. Bétonnées, toutes les routes de la commune le sont, désormais: c’est l’un des effets les plus visibles et les plus appréciables de la nouvelle ruralité… Mais rien n’aurait pu se faire sans l’abnégation dont ont fait preuve les habitants. N’ont-il pas, pour beaucoup d’entre eux, été jusqu’à céder des parcelles de terrain pour permettre l’élargissement ou la construction de routes? Lo Van Hoi, lui, n’a pas hésité une seconde…
«Au départ, il s’agissait de permettre la construction d’une crèche dans le hameau», nous raconte-t-il. «Si on n’avait pas pu la construire ici, ça aurait obligé les familles qui en ont besoin à aller loin pour déposer leurs enfants… C’est pour ça que j’ai décidé de faire don de 400m2: ça a permis d’élargir la route et de construire la crèche!»
La commune de Chiêng Khuong, qui est composée de 23 hameaux et qui abrite 2779 foyers, est une véritable mosaïque pluriethnique: on y trouve des Kinh, des Thaï, des Sinh Mun et des Kho Mu... C’est typiquement dans ce genre de localité que la nouvelle ruralité trouve tout son sens. L’État ne s’y est d’ailleurs pas trompé: il a investi 47 des 70 milliards de dôngs qui l’ont été à Chiêng Khuong dans le cadre de la nouvelle ruralité, les habitants ayant apporté le reste, ce qui montre bien à quel point le travail de sensibilisation aura été efficace... Mais les habitants - toujours eux - ne se sont pas contenté de collecter des fonds: ils ont aussi cédé des terrains (12.000m2 en tout) et consenti plus de 31.000 journées de travail. Et leurs efforts ont été récompensés, comme nous l’explique Luu Van Cuong, le président du comité populaire communal.
«Chiêng Khuong a été choisie par la province de Son La comme commune pilote, dans le cadre de la nouvelle ruralité. En principe, tous les objectifs auraient du être atteints en 2020, mais ils l’ont été dès 2017, trois ans avant terme… Je dois dire que les gardes-frontière se sont beaucoup impliqués pour tout ce qui relève de la communication. C’est beaucoup grâce à eux, grâce à leur force de persuasion, qu’on a pu collecter les fonds nécessaires à la construction de maisons en dur pour les foyers les plus démunis», nous dit-il.
Chiêng Khuong a effectivement misé sur une vaste campagne de sensibilisation pour lancer la machine… Mais très rapidement, les autorités se sont aperçues qu’elles prêchaient des convertis: les habitants ont eu tôt fait de comprendre que la nouvelle ruralité était exactement ce dont ils avaient besoin et qu’il en allait de leur intérêt. Les cadres du Parti qui ont été dépêchés sur place n’ont eu qu’à apporter des précisions d’ordre technique : pour le bien-fondé, ça allait de soi…
Un fruiticulteur soigne ses arbres (photo: TTXVN).
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Reste maintenant à pérenniser les acquis et à faire en sorte que l’énergie ne retombe pas, mais pour cela, Luu Van Cuong a quelques idées en réserve…
«Je compte bien que d’ici 2025, la commune sera aux normes de la nouvelle ruralité dite avancée, puisqu’il y en a une. Pour l’instant, on répond à 11 des 16 critères, ce qui est plutôt bon signe, et ça, c’est aux habitants eux-mêmes qu’on le doit!», se félicite-t-il.
Eh oui! Il ne s’agit pas de s’arrêter sur un palier, mais d’aller de l’avant, car la nouvelle ruralité, avant que d’être une série de critères à atteindre, c’est une attitude, résolument positiviste et avant-gardiste…