(VOVWORLD) - Des potentialités de développement économique, le Vietnam n’en manque pas. Encore faut-il qu’elles soient exploitées, ces potentialités. Celles dont disposent les montagnes du nord-ouest de la province centrale de Quang Nam ne demandent qu’à l’être, d’autant plus que le taux de pauvreté y reste encore assez élevé. Bonne nouvelle : trois des districts de la région - Tây Giang, Dông Giang et Nam Giang - ont décidé d’unir leurs efforts. Et comme l’union fait la force…
Depuis 2017, les autorités de ces trois districts se réunissent tous les ans pour discuter des mesures à prendre pour dynamiser le développement socioéconomique. L’objectif est ambitieux. Tourisme, sylviculture, plantes médicinales… Il y a de quoi faire et surtout, de quoi raisonner en termes de développement durable.
Mais dans l’immédiat, c’est surtout sur la sylviculture que misent les autorités. Il faut dire que la forêt recouvre plus de la moitié de la superficie de la province de Quang Nam et qu’il y a là une opportunité à saisir, ce qui n’a pas échappé à Bling Mia, le président du comité populaire du district de Tây Giang.
«Il faut bien sûr planter des gros bois, mais il faut aussi penser à mettre en place un réseau de transport qui puisse relier les différents localités de la région entre elles, et créer des zones de matières premières. Aucun de nos trois districts ne peut à lui seul obtenir de certificat de bonne gestion forestière, faute de posséder des surfaces forestières qui se compteraient en milliers d’hectares. Au contraire, nos trois districts n’ont que de petites forêts éparpillées», nous dit-il.
Si la région est propice à la sylviculture, elle abrite également diverses variétés de plantes médicinales - le mûrier indien, le ginseng du pauvre ou encore l’amome -, qui elles aussi, ne demandent qu’à être exploitées. Outre leurs vertus médicinales, ces plantes ont celles d’enrichir l’écosystème et d’être une source de revenus pour les autochtones.
«Il faut faire de cette région une zone de matières premières», nous explique A Lang Mai, président du comité populaire du district de Nam Giang. «Dans la forêt, on plante de grands arbres pour avoir du bois et à l’ombre de ces grands arbres, on pratique la culture des plantes médicinales… C’est ce qui s’appelle faire d’une pierre deux coups. Alors maintenant, il faudrait que les investissements suivent…»
D’une pierre « deux » coups ? Trois, même… Les ethnies minoritaires qui peuplent ces forêts se prêtent merveilleusement bien, et surtout volontiers, au tourisme communautaire. Plusieurs maisons d’hôtes ont d’ailleurs vu le jour. Elles accueillent des touristes étrangers en quête d’expériences authentiques qui ne demandent qu’à être les hôtes de ces bois le temps d’un week-end.
La région bouge, donc, et entame un réel mouvement de développement socioéconomique, Mais il faut bien comprendre que rien n’aurait été possible sans cette mise en commun, une mise en commun dont se félicite Lê Tri Thanh, le vice-président du comité populaire provincial de Quang Nam.
«La province de Quang Nam a mis en oeuvre certains mécanismes à titre expérimental», nous indique-t-il. « L’objectif est de lancer un nouveau programme de développement des zones montagneuses pour la période 2021-2025, avec des perspectives pour 2030. Mais pour que ce programme puisse vraiment être efficace, il faut que la population soit totalement impliquée, et les investisseurs motivés».
Et la pauvreté, dans tout ça ? Eh bien elle marque le pas, et c’est évidemment une très bonne nouvelle. Gageons que d’ici peu, les districts de Tây Giang, Dông Giang et Nam Giang deviendront l’une des zones économiques émergentes du Centre...