Gardiennes de la tradition…

(VOVWORLD) - Les Hauts plateaux du Centre sont l’un des hauts lieux de l’artisanat vietnamien, ce qui n’est pas peu dire… Mais s’il est une spécialité qui y domine toutes les autres, c’est bien la brocatelle, cette étoffe confectionnée à la manière du brocart, qui à elle seule offre un remarquable condensé de la dextérité et du sens esthétique des ethnies de la région.

Gardiennes de la tradition… - ảnh 1Photo: VOV

Direction la province de Dak Lak et plus précisément Êa Kao, une commune rattachée à la ville de Buôn Ma Thuôt, où la coopérative Tong Bông s’emploie à perpétuer le savoir-faire traditionnel des Ê Dê.

Le Têt n’est déjà plus qu’un heureux souvenir pour les ouvrières de la coopérative Tong Bông, pour laquelle cette année du Buffle démarre sur les chapeaux de roue. 

H Yam Bkrông est tisseuse. Pour elle, cette coopérative est une double aubaine: non seulement, elle lui permet de pratiquer son métier, celui de son ethnie, mais en plus, elle lui assure un revenu stable, et ce depuis 15 ans déjà. Dans sa famille, on compte déjà trois générations de tisseuses et désormais, cinq membres de la coopérative...     

«J’ai moi-même été formée à la coopérative, et j’ai ensuite transmis mon savoir-faire à mes deux sœurs et mes deux filles. C’est un métier vraiment passionnant, je trouve… C’est quand même autre chose que la culture sur brûlis!... », nous dit-elle.   

Gardiennes de la tradition… - ảnh 2H Phê Bê BKrông (à gauche) est la plus jeune tisseuse de la coopérative Tong Bông. Photo: VOV

En plus d’être l’une de ses deux filles d’H Yam Bkrông, H Phê Bê BKrông a l’heureuse particularité d’être la plus jeune tisseuse de la coopérative. Du haut de ses vingt printemps mais surtout de ses quatre années d’expérience, elle est désormais en mesure de subvenir à ses frais d’études à l’école normale supérieure, mais surtout d’exceller dans son artisanat...      

«Je suis capable de tisser n’importe quel motif traditionnel. Tous ont une signification bien précise. Tisser des brocatelles, c’est avant tout une affaire de patience et de minutie», nous confie-t-elle.    

Créée en 2003 avec un noyau dur de 10 membres, la coopérative Tong Bông regroupe aujourd’hui 45 personnes, lesquelles peuvent compter sur un salaire mensuel compris entre 3,2 et 3,5 millions de dôngs (120-130 euros). En 2020, elle a réalisé un chiffre d’affaires de 1,2 milliard de dôngs (soit environ 43.000 euros). Quant à ses produits, ils se vendent essentiellement dans les provinces de Dak Lak, Dak Nông et Quang Nam. Pour l’instant, en tout cas, car à en croire H Dium Bya, ce n’est qu’un début…  

«Mes souhaits pour la nouvelle année? Que les membres de ma famille vivent heureux et en bonne santé, bien sûr, mais aussi que la coopérative continue à bien se développer!», nous explique-t-elle.   

Les femmes Ê Dê de la commune d’Êa Kao ont désormais tous les outils en main pour réussir une véritable percée économique, tout en restant ce qu’elles ont toujours souhaité être: les gardiennes de la tradition…    

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