Le ginseng Ngoc Linh, l’un des fleurons de l’herboristerie vietnamienne

(VOVWORLD) - Le ginseng Ngoc Linh (de son nom scientifique Panax vietnamensis) est une plante médicinale particulièrement rare qui pousse uniquement dans la région montagneuse de… Ngoc Linh, à la frontière entre les provinces de Kon Tum et de Quang Nam (Centre). En août 2016, le département de la propriété intellectuelle a reconnu l’indication géographique protégée des produits à base de racines de ginseng Ngoc Linh.
Le ginseng Ngoc Linh, l’un des fleurons de l’herboristerie vietnamienne - ảnh 1Une plante de ginseng Ngoc Linh dans la forêt. Photo: Ngoc Anh

Dans la province de Quang Nam, le ginseng Ngoc Linh est cultivé essentiellement dans le district de Nam Trà My. Si l’on s’en tient au plan d’aménagement initial, ce district aurait dû développer la culture du ginseng Ngoc Linh sur plus de 15.500 hectares, répartis dans sept de ses dix communes. Mais en définitive, ce ne sont pas sept, mais neuf communes, qui s’y sont mises, à la plus grande satisfaction de Trân Duy Dung, le président du comité populaire du district de Nam Trà My. 

«La province de Quang Nam en général et notre district en particulier, encouragent les minorités ethniques à développer la culture du ginseng Ngoc Linh en leur proposant des crédits à taux préférentiels. Nam Trà My compte actuellement 18 exploitations spécialisées dans la culture du ginseng Ngoc Linh et une usine de transformation pharmaceutique. Dans les temps à venir, nous allons encourager les entreprises à investir davantage dans la production et la transformation des herbes médicinales, des produits pharmaceutiques, des cosmétiques et des boissons à base de ginseng Ngoc Linh», nous dit-il. 

Grâce à ses vertus thérapeutiques, le ginseng Ngoc Linh est une plante médicinale à haute valeur ajoutée. Nam Trà My compte actuellement quelque 1.600 ménages qui en pratiquent la culture. Les cultivateurs sont plus que satisfaits car leurs racines se vendent très bien, leur permettant de sortir de la pauvreté voire de s’enrichir. Témoin Pham Hùng, l’un d’entre eux… 

«Le ginseng Ngoc Linh est cultivé pendant cinq ans ou plus avant de pouvoir être récolté. Il faut compter environ 30 plants pour un kilo de racines de ginseng, un kilo se vendant actuellement 85 millions de dôngs. C’est une variété qui s’épanouit dans de vieilles forêts et qui gagne à être cultivée sur le long terme… En ce qui me concerne, en tout cas, grâce au ginseng, je peux empocher plusieurs centaines de millions de dôngs par an, voire un milliard», nous explique-t-il.   

Le Premier ministre a approuvé en juin dernier un programme de développement du ginseng vietnamien pour 2030. Le Vietnam s’est donné pour objectif de cultiver environ 21.000 hectares de ginseng d'ici à 2030 et de devenir un grand pays producteur au monde en 2045. Il est également prévu que toutes les zones de culture soient assorties d’une indication géographique protégée. 

Dans la province de Quang Nam, les activités de promotion commerciale des produits à base de ginseng Ngoc Linh battent leur plein, dans et hors du pays. Pour Hô Quang Buu, le vice-président du comité populaire provincial, il y a là une stratégie délibérée… 

«Quang Nam s’est fixée pour objectif de devenir la grande productrice de plantes médicinales du Centre et des Hauts Plateaux du Centre. Elle a du reste reçu l’aval du Premier ministre»,  nous indique-t-il. 

Le ginseng Ngoc Linh, l’un des fleurons de l’herboristerie vietnamienne - ảnh 2Un stand au festival du ginseng Ngoc Linh, district de Nam Tra My. Photo: Ngoc Anh

Des foires et des marchés sont organisés régulièrement dans le district de Nam Trà My, dans le but de faciliter l’écoulement des produits et de promouvoir les produits du terroir auprès des consommateurs. Ces événements permettent également aux agriculteurs et aux entreprises d’échanger de nouvelles techniques de culture du ginseng Ngoc Linh, ce que fait volontiers Nguyên Thi Huỳnh, la directrice de la société Huynh Sâm. 

«Notre société a été créée en 2016 et cultive actuellement 5 hectares de ginseng. Les plants de ginseng doivent être cultivés dans un sol humifère à une altitude de 1800 à 2000 mètres. Dans des conditions naturelles, en été, les plantes sont arrosées une fois tous les 10 jours, voire tous les 30 jours, mais pendant la saison des pluies, il n’est pas nécessaire d’arroser. Souvent, les racines sont mises à macérer dans de l’alcool et du miel. Les feuilles, elles, sont utilisées pour faire du thé. Quant aux racines de ginseng fraîches, elles sont consommées directement.  

La province de Quang Nam s’emploie à promouvoir la marque nationale du Ginseng Ngoc Linh et à en faire un secteur économique de pointe, l’objectif étant de faire du Vietnam «le» pays du ginseng.

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