(VOVWORLD) - Direction Quy Châu, un district de la province centrale de Nghê An où
l’on fabrique de l’encens parfumé à base de résine
de santal depuis maintenant près de 40 ans, ce qui
permet à de nombreuses personnes d’avoir des revenus stables et d’accéder à un
niveau de vie décent.
C’est à Tân Lac que se trouvent la moitié des 200 fabriques familiales de
bâtonnets d’encens de tout le district - Photo HQ/laodong.vn
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Situé à 170 kilomètres de Vinh, le bourg de Tân Lac est le chef-lieu du
district de Quy Châu mais surtout celui de l’encens parfumé à
base de résine de santal qu’il est de coutume de brûler au moment du Nouvel an lunaire.
C’est à Tân Lac que se trouvent la moitié des 200 fabriques familiales de
bâtonnets d’encens de tout le district.
C’est en général au 9e mois lunaire que débute la fabrication
proprement dite. Mais dès le début de la saison estivale, les fabricants sont
sur le pied d’œuvre puisqu’ils partent en forêt pour y chercher des
racines de santal, qui abondent dans les zones montagneuses de la province de Nghê
An. Ces racines sont ensuite lavées, séchées et moulues.
Mais le parfum particulier des bâtonnets d’encens de Quy Châu ne tient
pas seulement à ces racines de santal, il vient aussi d’un mélange de badiane
chinoise, de cardamome et d’autres plantes médicinales tenues secrètes.
Pour ce qui est des baguettes, le bambou, tout aussi abondant, fait
l’affaire. Coupé en fines lamelles, il est séché puis enduit d’encens.
Les racines de santal sont lavées, séchées et moulues - Photo HQ/laodong.vn
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Pas étonnant que les bâtonnets d’encens se vendent bien, au Vietnam. Pas
d’autel des ancêtres sans bâtonnets d’encens, et des autels, il y en a dans
toutes les maisons. Et si par nature, tous les
bâtonnets d’encens sont parfumés, ceux qui le sont à partir de matières
spéciales coûtent plus cher que les autres. Même les familles peu aisées font
l’effort de s’en procurer pour les occasions importantes, comme le Nouvel an
lunaire par exemple. Voilà pourquoi les fabricants de Quy Châu sont sûrs de
trouver des acheteurs tout au long de l’année.
C’est en tout cas ce que nous explique Vi Thi Thu, elle-même fabricante.
On fait ça toute l’année, nous dit-elle. Ca nous permet d’avoir un revenu stable et c’est quand même moins
pénible que de travailler dans la forêt.
Les bâtonnet d’encens à base de résine de santal de
Quy Châu - Photo HQ/laodong.vn
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L’appellation « bâtonnet d’encens à base de résine de santal de
Quy Châu » a reçu un label commercial délivré par les autorités de la
province de Nghê An. À ce jour, le district compte
une coopérative et sept zones artisanales réparties dans cinq communes. Pour ce qui est de la coopérative, c’est une
certaine Trân Thi Loan qui en est la présidente. Bénéfices nets : de 200 à
300 millions de dôngs par an. A cela s’ajoute le fait qu’elle emploie une
trentaine de personnes qui gagnent ainsi entre deux et trois millions de dôngs
par mois.
« Ma coopérative offre des emplois stables aux travailleurs de la
commune. Et comme la production augmente d’année en année, ça profite à tout le
monde », fait-elle valoir.
Les bâtonnets d’encens à la résine de santal de Quy Châu sont vendus non seulement au Vietnam, mais aussi
dans nombre de pays européens, américains et bien sûr asiatiques.
« Les bâtonnets d’encens
rapportent un chiffre d’affaires de 38 milliards de dôngs à la localité », nous explique Nguyên Thê Công, le président du comité populaire du
bourg de Tân Lac. « En
moyenne, chaque travailleur produit pour 160 millions de dôngs par an. Sinon,
je dirais qu’on produit à peu près 38 millions de bâtonnets par an. »
A Quy Châu, l’encens n’est pas seulement une marque de spiritualité,
c’est aussi le parfum de la réussite…