(VOVWORLD) - Il n’est pas rare qu’au sein d’une communauté, les personnes qui sont en situation de le faire usent de leur influence positive pour faire pencher la balance du côté du progrès… C’est par exemple ce qui se passe à Tram Tâu, qui est un district rattaché à la province de Yên Bai, où les notables s’impliquent de plus en plus activement dans la réduction de la pauvreté et le développement socioéconomique, devenant de facto les fers de lance de l’union nationale.
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La route reliant les villages de Luu 2 - commune de Hat Luu - et de Ta Chu - commune de Ban Công - vient tout juste d’être bétonnée sur toute sa longueur, qui n’est jamais que de deux petits kilomètres. Il n’y a pas si longtemps encore, ce n’était pourtant qu’un petit raidillon fangeux et étroit où deux motos pouvaient difficilement se croiser. Il aura fallu toute la force de persuasion des notables des deux communes pour que les choses changent enfin. Ces derniers ont été jusqu’à faire du porte à porte pour obtenir des personnes concernées qu’elles cèdent des parcelles de terrain et qu’elles acceptent de travailler à l’élargissement de la route...
«Pour les convaincre, j’ai dû mobiliser ma famille et mes proches. Je me suis efforcé de leur faire comprendre qu’il y allait de leur intérêt, et manifestement j’ai été entendu!», nous raconte Lo Van Dinh, l’un d’entre eux.
Du haut de ses 84 ans, Vàng A Sua est le doyen de tous les notables du district de Tram Tâu. C’est un Mông qui habite Sang Pao, un village rattaché à la commune de Xà Hô, et qui reste encore très impliqué dans la vie communautaire. Il n’hésite pas à prôner ouvertement l’abandon de certaines coutumes trop arriérées et à encourager les agriculteurs à adopter de nouvelles méthodes plus rationnelles, où la superstition n’entre pas en jeu... C’est également un chaud partisan de l’instruction obligatoire, qui ne se prive pas de le rappeler aux quelques familles qui auraient tendance à vouloir passer outre… Si l’on ajoute à cela qu’il est toujours disposé à encourager l’essor de l’artisanat traditionnel, on comprend que c’est un sage, charismatique et dévoué au bien commun.
«Le fait d’être considéré comme un notable m’oblige à bien des égards. C’est que - voyez-vous - il faut être à la hauteur!... Mais si c’est le cas, les gens me feront confiance et me suivront…», nous confie-t-il.
Pour Giàng A Say, le président du comité populaire de la commune de Xà Hô, tous ces notables contribuent au maintien de l’ordre et la sécurité et au développement économique…
«Ce sont des personnes qui sont considérées comme exemplaires par l’ensemble de la communauté. Elles sont toujours les premières à s’impliquer dans les mouvements qui sont lancés au sein des quartiers résidentiels», constate-t-il.
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Actuellement, le district de Tram Tâu compte 55 notables, essentiellement des patriarches ou sinon des citoyens qui, indépendamment de leur statut social ou de leur séniorité, ont gagné la confiance de la population. Ce sont des personnes qui travaillent assidûment à la consolidation de l’union nationale et au développement socioéconomique local, comme nous l’affirme Khang A Chua, vice-président du comité populaire du district de Tram Tâu.
«Ces personnes sont des guides, pour la communauté. Elles aident les gens à sortir durablement de la pauvreté, voire à s’enrichir…. Mais ce sont aussi des personnes très actives dans la prévention et la lutte contre les fléaux sociaux, et qui sont toujours prêtes à appeler à l’abandon de telle ou telle coutume par trop arriérée, notamment au niveau des mariages ou des funérailles…», nous explique-t-il.
À Tram Tâu, l’influence des notables, qui font office de passerelle entre les autorités et la population, est aussi positive que tangible, ce qui n’est pas peu dire. Si son taux de pauvreté a été ramené à 8%, le district sait à qui il le doit…