(VOVWORLD) - La semaine dernière, nous avons abondamment évoqué les maisons anciennes de Cu Dà, qui est un petit village de la périphérie de Hanoï. Eh bien nous y retournons, mais pour y parler vermicelles, cette fois : la fabrication des vermicelles est en effet l’activité artisanale numéro un de Cu Dà.
 La fabrication de vermicelles chez Vu Van Thân - Photo Ngọc Anh/VOV5 |
C’est bien simple : pour la céramique, c’est à Bat Trang que ça se passe, pour la soie, c’est à Van Phuc… Et pour les vermicelles, alors ? Eh bien pour les vermicelles, c’est à Cu Dà, qu’on se le dise !
Ils sont ou jaunes et onduleux ou blancs et fins, ces fameux vermicelles, mais toujours petits et réguliers. C’est du reste ce qui les distingue de ceux qui sont fabriqués dans d’autres localités.
« Les vermicelles de Cu Dà sont entièrement faits avec de la farine de tolomane, nous explique Vu Van Thân, qui fabrique lui-même des vermicelles. Mais il faut utiliser de la tolomane cueillie dans les provinces de Bac Kan, Lai Chau et Son La, dont c’est un peu la spécialité. Pour ce qui est de la couleur, ça dépend vraiment des consommateurs. Au naturel, les vermicelles sont blancs. Maintenant, si on veut les colorer, il faut prendre du caramel liquide. »
 Photo Lan Anh/VOV5 |
La farine de tolomane est trempée dans l’eau, de façon à ce qu’il ne reste que l’amidon, lequel est ensuite mélangé à de l’eau chaude, pour une infime partie, puis dilué. C’est avec cette préparation qu’on prépare des galettes qui sont cuites à la vapeur et séchées au soleil avant d’être coupées en filaments longs et fins. « C’est vraiment la spécialité locale, ici, nous dit Dinh Thanh Tu, une acheteuse. Même si j’habite un peu loin, je vais toujours à Cu Dà pour m’approvisionner en vermicelles. Ils sont tellement bons ! Je viens plusieurs fois par an et à chaque fois, je fais une grande provision. »
En moyenne, Cu Dà produit 15 tonnes de vermicelles par jour. La demande va crescendo et mieux vaut passer commande longtemps à l’avance en période de fêtes, car dans ces moments-là, ça tourne à plein régime : entre 20 et 25 tonnes journalières.
« Auparavant, les vermicelles étaient fabriqués manuellement avec de grosses marmites ou dans de grandes poêles, précise Vu Van Thân. Du coup, le rendement était limité : à peu près 100kg de vermicelles par jour. Aujourd’hui, les machines remplacent les outils et bien évidemment la production s’en ressent. En ce qui me concerne, j’en suis à près de 2 tonnes par jour, c’est dire ! Et puis ça s’écoule bien : au Vietnam et même à l’étranger ! »
 Les vermicelles de Cu Dà sont mises à sécher au soleil sur de grandes claies de bambou - Photo Lan Anh/VOV5 |
Mais les vermicelles de Cu Dà n’ont pas que des vertus nutritives. Lorsqu’elles sont mises à sécher au soleil sur de grandes claies de bambou, elles font écran et offrent alors un spectacle visuel qui fait le bonheur des photographes, en dépit de l’effet de surexposition inhérent.
Les habitants de Cu Dà sont en tout cas déterminés à perpétuer ce métier traditionnel qui leur réussit si bien. Les amateurs de potages - et ils sont nombreux au Vietnam ! - leur en sont par avance reconnaissants !