Des femmes thaï dansent la keng loong. Photo: Ngoc Anh/VOV5

Avec les villages de Lac et de Poom Cong, Nhot forme une sorte de «triangle touristique de Mai Châu». Une fois sur place, les visiteurs se retrouvent au cœur d’un paysage verdoyant et bucolique à souhait, fait de rizières, de petits bosquets et de montagnes dont les contours s’estompent dans la brume… Les rizières, elles, ne sont pas en terrasse, comme c’est le cas à Sa Pa, Hoàng Su Phi ou Mù Cang Chai. Elles forment une espèce de damier irrégulier, dans lequel se miroite le soleil… Quant aux maisons sur pilotis des Thaï, elles sont construites en bambou, comme pour mieux se fondre dans la nature environnante…  

Ambra Manera, elle, est une touriste italienne. Elle en a visiblement plein les yeux… 

 «J’aime beaucoup ce genre d’endroit, avec tous ces petits villages paisibles et rustiques… Je trouve que c’est vraiment passionnant d’aller à la découverte de toute cette culture traditionnelle… Et puis on est vraiment très bien reçus… Les gens ont toujours le sourire aux lèvres, ici… », nous confie-t-elle. 

Les visiteurs peuvent donc non seulement déambuler dans un village traditionnel thaï, mais ils peuvent aussi admirer les broderies artisanales qui sont la spécialité du cru ou découvrir une culture culinaire riche et savoureuse… S’ils arrivent au bon moment, ils sont accueillis au rythme d’une danse traditionnelle, la keng loong, qui a été classée au patrimoine culturel immatériel national par le ministère de la Culture, des Sports et du Tourisme.

En langue thaï, «keng» signifie «bâton» ou «pilon» et «loong», «gouttière» ou «mortier long», lequel est utilisé comme un tambour de bois, son aspect convexe favorisant dès lors la résonance. Mais, comme nous l’explique Hà Thi Tâm, une Thaï qui habite la commune de Nà Phon, la danse elle-même a ses codes.

«En général, il faut être huit pour danser, avec quatre personnes de chaque côté du mortier. Le mortier lui-même a une extrémité plus petite que l’autre. Les deux personnes qui sont placées à cette extrémité-là donnent le tempo à l’ensemble… C’est une sorte d’invocation lancée avant la récolte, mais aussi un rite d’accueil.  On peut, au besoin, inviter les visiteurs à venir danser eux aussi», nous dit-elle.  

La danse de bamboo des Thaï. Photo: Ngoc Anh/VOV5

Les amateurs de danse et de chants traditionnels ont de toute façon de quoi faire, à Nhot. Ils peuvent également assister à des danses de bambou ou écouter le khap, qui est le chant traditionnel des Thaï, et dont Hà Thi Bich est une grande spécialiste…

«Nous chantons sur des mélodies qui sont propres à l’ethnie Thaï et qui se transmettent de génération en génération. Nos chants célèbrent la beauté de la nature et du village, mais également la vie en communauté.  Nous avons créé un club qui compte une trentaine de membres, hommes et femmes, tous âges confondus. Nous nous produisons à l’occasion de fêtes ou de grands évènements familiaux, tels que des mariages, des pendaisons de crémaillère ou des naissances», nous explique-t-elle. 

La commune de Nà Phon, à laquelle le village de Nhot est rattaché, a su tirer parti de ses atouts pour développer le tourisme communautaire. Elle compte actuellement 19 maisons d’hôtes, 2 complexes de villégiature et une centaine d’ateliers de broderie, comme nous l’indique Hà Van Ngân, secrétaire adjoint du comité du Parti, également président du comité populaire communal.

«Nous nous efforçons de faire du tourisme un véritable levier de croissance économique. L’objectif, c’est de développer le tourisme écologique, tout en préservant la culture locale. Ces dernières années, nous avons enregistré des résultats encourageants en matière de réduction de la pauvreté. Nous avons en outre créé deux clubs artistiques afin de préserver l’identité culturelle traditionnelle des Thaï», nous précise-t-il. 

La commune de Nà Phon. Photo: Ngoc Anh/VOV5

Le développement du tourisme communautaire se révèle particulièrement efficace dans le village de Nhot, où il est synonyme de décollage économique et de mieux-être.