(VOVWORLD) - Le Vietnam vit à l’heure de la révolution industrielle 4.0. C’est vrai dans tous les secteurs de l’économie, y compris l’artisanat qui pour «traditionnel» qu’il est, n’en est pas moins capable de s’adapter aux tendances du moment.
Nguyên Thành Lâp, le directeur adjoint de Thành Lâp, présente ses produits phares. Photo: VOV |
C’est par exemple le cas dans la province de Binh Duong, au Sud, où les artisans n’hésitent plus à recourir aux technologies les plus avancées pour être à même de répondre aux exigences du marché, aussi bien domestique qu’international.
Binh Duong compte actuellement 32 villages dits «d’artisanat» pour un total de neuf métiers répertoriés.
Pandémie oblige, ces deux dernières années ont été moroses pour l’artisanat: le pouvoir d’achat des Vietnamiens a été sérieusement mis à mal, quant aux exportations… Une période difficile, donc, mais qui aura eu au moins le mérite de forcer les producteurs à imaginer de nouveaux modes de fonctionnement, sans doute plus en adéquation avec ce début de 21e siècle... Nombreuses sont les entreprises qui en ont ainsi profité pour investir dans la production semi-automatique ou entièrement automatisée. Mais c’est surtout en termes de stratégie commerciale que la crise sanitaire aura eu des impacts importants. Beaucoup d’entreprises se tournent désormais vers le numérique pour vendre à l’étranger, et si l’on en juge par les résultats, elles ont, ce faisant, misé sur le bon cheval. C’est en tout cas ce qui ressort des propos de Nguyên Thành Lâp, le directeur adjoint de Thành Lâp, une entreprise spécialisée dans les produits en bambou et en rotin.
«Vendre en passant par des plateformes de commerce électronique, c’est un gage d’efficacité, surtout dans le monde où nous vivons, qui peine à sortir de la crise sanitaire, et qui est rendu instable par les conflits armés. En ce qui nous concerne, nos produits sont exportés essentiellement vers l’Australie, le Japon et certains pays européens, dont le Danemark. Ils sont fabriqués à base de matériaux respectueux de l’environnement et sont visiblement très appréciés des consommateurs étrangers», nous dit-il.
Nombreux sont les villages dits «d’artisanat» qui optent pour le recours aux technologies les plus avancées pour assurer l’écoulement de leur production, et ce, quel que soit le type d’artisanat en jeu : laque, sculpture, céramique… Mais ces villages savent qu’ils peuvent aussi compter sur le soutien des autorités locales qui envisagent de leur aménager des zones spécifiques, le but étant tout aussi bien d’optimiser les conditions de production que de protéger l’environnement. Les artisans peuvent en outre participer à de très nombreux ateliers de formation aux technologies numériques. Quant aux établissements qui sont en difficulté, ils peuvent accéder à des prêts à taux préférentiels…
Pour répondre aux besoins des goûts, les artisants cherchent à diversifier les produits. Photo: VOV |
Mais à Binh Duong, le développement de l’artisanat va de pair avec celui du tourisme, l’un nourrissant l’autre… En 2022, le centre de la promotion touristique de la province a pris contact avec de nombreuses agences de voyages pour proposer des circuits à destination des villages dits «d’artisanat». Pour Nguyên Thanh Phong, le directeur adjoint du service provincial de la Culture, des Sports et du Tourisme, il s’agit de faire d’une pierre deux coups.
«Nous avons demandé au service provincial de l’Agriculture et du Développement rural de profiter du programme «À chaque commune, un produit» pour présenter les produits labellisés dans des foires commerciales ou sur Internet. Le but, c’est tout simplement de promouvoir les produits artisanaux de Binh Duong auprès des touristes vietnamiens et étrangers», nous explique-t-il.
Force est de constater que la crise sanitaire a radicalement changé les habitudes d’achat et que les ventes en ligne sont devenues la norme. Pour peu qu’ils sachent s’y adapter, les artisans de Binh Duong sauront tirer leur épingle du jeu, tout en démontrant que c’est finalement le dynamisme et la créativité qui sont ce qu’il y a de plus traditionnel…