(VOVWORLD) - Nous avons rendez-vous cette semaine dans la province de Quang Nam (Centre) et plus précisément à Trà Leng, une commune du district de Nam Trà My qui, il y a trois ans de cela, a subi deux glissements de terrain dévastateurs, qui s’étaient soldés par de lourds dégâts, tant humains que matériels. Aujourd’hui, grâce aux efforts conjugués des autorités locales et de la population, un nouveau quartier résidentiel a surgi de terre à trois kilomètres de la zone sinistrée.
De mémoire d’habitant de Trà Leng, on n’avait jamais vu ça: deux typhons en l’espace d’un mois à peine, deux villages - Ông Dê et Tak Pat - quasiment rayés de la carte. 32 morts et disparus et 79 maisons détruites...
Le 29 avril 2021, les habitants de ces deux villages, des Bh’noong pour la plupart d’entre eux, étaient déplacés vers le nouveau quartier résidentiel de Bang La, chaque ménage se voyant allouer un terrain de 200m2 destiné tout aussi bien à la construction d’une maison qu’à l’élevage ou à la culture des légumes.
Il faut savoir qu’en langue Bh’noong, «Bang La» signifie «terrain plat où poussent les bambous». Comme nous l’explique Lê Thi Thu Hang, la secrétaire du comité du Parti de la commune de Trà Leng, l’endroit a été choisi à dessein…
«Après avoir hésité entre trois emplacements, nous avons finalement opté pour Bang La pour construire le nouveau quartier résidentiel, tout simplement parce que le terrain est plat et entouré de collines.Il faut savoir qu’une maison coûte à peu près 150 millions de dôngs. Mais au moins 13 ménages, qui ont perdu des proches dans les inondations, ont reçu des aides supplémentaires de 30 millions», nous explique-t-elle.
Vue aérienne du quartier de Bang La. Photo: Ngoc Anh |
Sur place, les autorités locales s’emploient également à moderniser les infrastructures, à assurer les services de base et à créer des moyens de subsistance. Le nouveau village de Bang La est ainsi doté d’une maison culturelle communautaire, qui a été construite avec le soutien de la Cinquième zone militaire, et une crèche. Phan Quôc Cuong, le président du comité populaire de la commune de Trà Leng.
«Le quartier résidentiel de Bang La a été construit avec un budget initial d’environ 30 milliards de dôngs. En ce moment, on est en train de construire une digue tout autour, pour prévenir les glissements de terrain, ce qui nécessité par contre un budget supplémentaire, de 60 millions de dôngs. Mais bon, on sait qu’on peut compter sur l’État et sur les bailleurs de fonds qui sont toujours prêts à mettre la main au portefeuille pour construire des routes, des écoles, des dispensaires... Bang La compte actuellement sept jeunes qui font des études dans des universités et des écoles supérieures. L’un d’entre eux a d’ailleurs été recruté par le Comité populaire communal après avoir obtenu son diplôme», nous indique-t-il.
Depuis qu’ils sont à Bang La, les anciens habitants d’Ông Dê et de Tak Pat voient leurs conditions de vie s’améliorer. À la limite, n’auraient été la catastrophe et les disparus qui s’en sont suivis, ils ont gagné au change... Ils cultivent désormais de nombreux arbres à haute valeur ajoutée tels que le mangoustanier, le cannelier et le durian. Ils entretiennent aussi des rizières en terrasse et élèvent des volailles ou des animaux domestiques. Huynh Van Hiên, lui, exerce différents métiers au gré des saisons…
«J’exerce différents métiers saisonniers. Pendant la saison des pluies, je cultive la cannelle. Pendant la saison sèche, je suis maçon…», nous raconte-t-il.
Sourires radieux des enfants de Bang La. Photo: Ngoc Anh. |
De nouvelles écoles, des infrastructures modernes… Bang La regorge de vitalité. Témoin Hô Van Dê, un Bh’noong qui a perdu huit proches lors du glissement de terrain survenu en 2020.
«Aujourd’hui, nous avons une bien meilleure vie. Nous remercions l’État et les autorités locales de nous avoir aidé», nous confie-t-il.
La province de Quang Nam a choisi Bang La pour y édifier un village culturel traditionel Bh’noong, le but étant de préserver la culture de cette ethnie et de développer le tourisme. Un nouveau départ, donc...