(VOVWORLD) - De toutes les
disciplines artisanales que compte le Vietnam, la céramique est sans conteste
l’une des mieux représentées. Nombreux sont les villages dont c’est d’ailleurs
la spécialité numéro un. Celui que nous allons
visiter aujourd’hui se situe dans la province de Dông Nai, au Sud. Tân Van -
c’est son nom - est un village de la périphérie de Biên Hoà dans lequel on trouve
encore des fours vieux de trois siècles...
Un atelier à Tan Van - Photo vnexpress.net
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Est-ce la proximité
immédiate de la rivière Dông Nai ? Tân Van est un tricentenaire qui a
encore bon pied bon œil et qui dresse ses cheminées dans le ciel comme autant
de signes d’une inépuisable vitalité artisanale.
Hông Van Chinh est l’un
des derniers tourneurs de l’atelier de Kim Lan. Mais il est surtout l’héritier
de toute une lignée de tourneurs, ce qui fait de lui un grand spécialiste de la
discipline. Nul besoin, pour lui, de moule, de règle ou d’outil. Il possède ce
fameux « tour de main » qui lui a été légué comme un bien à faire
fructifier.
« Pour les
décorateurs, le travail est relativement simple, parce qu’ils ont déjà toute
une gamme de motifs à leur disposition », nous dit-il. « Mais pour
nous, les tourneurs, c’est une autre histoire !... Il faut être capable
d’inventer des formes et savoir les façonner… Et croyez-moi, ça n’arrive pas du
jour au lendemain. Ça demande au moins plus d’une année d’apprentissage ».
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Alors il y a donc les
tourneurs, les décorateurs et puis les cuiseurs. A ces derniers, revient la
tâche d’apporter la touche finale et de maîtriser les ardeurs des fours. Pas
évident, car les fours en question doivent rester à une température constante
de 1.200 degrés Celsius pendant quatre jours, d’où l’absolue nécessité de les
contrôler très régulièrement. C’est ce à quoi s’emploie Lâm Lâp, cuiseur de son
état.
« Je me suis lancé
dans ce métier de céramiste quand j’avais une vingtaine d’années », nous
raconte-t-il. « Mes grands-parents étaient eux aussi céramistes et je
pense qu’ils ont su me transmettre l’amour du métier. Et c’est essentiel, ça,
sinon, on ne tient pas très longtemps ».
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Voilà maintenant près
de 30 ans que Chinh et Lâp exercent. Ils seraient bien incapables de quantifier
leur production. Ce n’est pas ce qui les préoccupe. Ce qui les fait avancer,
c’est l’espoir de perpétuer une tradition artisanale qui fait la fierté de
toute une région.
Ils ont d’autant plus
de mérites qu’à Tân Van comme ailleurs, l’artisanat est parfois délaissé au
profit d’autres activités économiques, jugées plus rentables. Cela étant, la céramique y a encore de beaux
jours. Nombreux sont les restaurants ou les sites touristiques qui passent en
effet commande, garantissant ainsi l’avenir de l’un des fleurons de notre
artisanat.