(VOVWORLD) - Au Vietnam, nombreuses sont les localités qui retrouvent des couleurs grâce aux aides de l’Etat, lequel est toujours prêt à investir lorsqu’il s’agit de provoquer un décollage économique, particulièrement dans les régions peuplées de minorités ethniques. Le hameau de Tèn - commune de Van Lang, district de Dông Hy, province de Thai Nguyên (Nord), pour la précision géographique - ne fait pas exception à la règle. C’est même un cas d’école.
Un champ de fleurs de sarrasin. Photo: baotainguyenmoitruong.vn |
Perché à 1.200 mètres d’altitude, le hameau de Tèn passe pour être l’un des endroits les plus reculés et les plus démunis de la province de Thai Nguyên. Véritable nid d’aigle s’il en est, son accès est particulièrement ardu. En fait, seule une route sinueuse et escarpée permet d’y parvenir. Cela étant, le jeu en vaut la chandelle, car outre que le hameau est en plein territoire Mông, les champs de fleurs de sarrasin qui l’entourent lui confèrent un attrait évident, qui n’a d’ailleurs pas échappé aux touristes.
« Il y a vraiment une culture très originale, ici, que je découvre avec beaucoup d’intérêt. C’est absolument fantastique », s’écrie Nguyên Van Vi, lui-même touriste.
Une fois dans le hameau, les touristes sont en pleine immersion, y compris sur le plan sonore puisqu’il y a toujours un khên, sorte d’orgue à bouche, qui résonne quelque part.
« On encourage les artisans à préserver les patrimoines de l’ethnie Mông, qui est la leur. Pareil pour le khen, on les incite à apprendre aux jeunes à en jouer », nous explique Pham Quang Linh, le vice-président du comité populaire du district de Dông Hy.
Il y en a donc pour les yeux, pour les oreilles… et même pour les palais, les autochtones se faisant fort de régaler leurs hôtes de quelques unes de leurs spécialités culinaires. Cette année, le district de Dông Hy a organisé des concours de confection de « mèn men » et de « thang cô », le premier de ces plats étant une espèce de semoule de maïs, le second une soupe d’entrailles.
« On veille beaucoup à l’hygiène, quand on prépare des plats pour les touristes. Le but, c’est de leur faire plaisir et de leur donner une bonne image des Mông », nous dit Ly Van Mùng, un habitant de Tèn.
Récemment, le hameau a accueilli la fête culturelle et sportive des Mông du district de Dông Hy. L’évènement a marqué celles et ceux qui y ont participé, qui, le temps d’une fête, ont eu le sentiment d’appartenir à une grande famille, unie et solidaire.
De nos jours, le district de Dông Hy compte plus de 500 foyers Mông, soit à peu près 2.700 âmes. Le grand défi, pour les autorités locales, est de désenclaver ces gens, qui jusque-là, vivaient dans des endroits difficiles, voire très difficiles d’accès.
« Ces dernières années, on a vraiment essayé de faire peau neuve, notamment au niveau de la commune de Van Lang, qui est enfin raccordé au réseau électrique, et à laquelle on accède désormais par la route. Il n’y a pas si longtemps, encore, il fallait prendre la moto pour s’y rendre, ou carrément aller à pied. Maintenant, les voitures peuvent aller jusque là », nous indique Pham Quang Linh.
Le hameau de Tèn a fait peau neuve, c’est vrai, mais sans rien perdre de son authenticité et de son charme bucolique, ce qui en fait une destination touristique de choix, pour qui va à Thai Nguyên.