(VOVWORLD) - L’alphabétisation a toujours été l’une des préoccupations majeures du Parti et de l’État. Dans de nombreuses régions, elle a permis de faire reculer la pauvreté. C’est par exemple le cas dans la province de Thua Thiên Huê, où de nombreux pêcheurs ont ainsi pu accéder à une vie meilleure.
Une classe de Bach Thi Ngoc Hanh
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Avant 1995, Bach Thi Ngoc Hanh vivait à Bên Me, qui était à l’époque un quartier pauvre de la ville de Huê. On y trouvait beaucoup de pêcheurs qui vivaient sur des sampans et qui faisaient toutes sortes de petits métiers pour tenter de joindre les deux bouts. Quant à leurs enfants, il n’était pas question pour eux d’aller à l’école…
Mais c’était sans compter sur la générosité de Bach Thi Ngoc Hanh qui pendant dix ans, allait donner des cours d’alphabétisation, gratuitement.
À partir de 1995, les villages flottants de la ville de Huê ont progressivement été démantelés. Les habitants du quartier de Bên Me ont ainsi été déplacés dans le quartier résidentiel de Kim Long, sur la terre ferme. Ils ont en outre pu bénéficier de mesures d’assistance, destinées à permettre aux enfants d’aller à l’école. Mais pour ces derniers, il était sans doute bien tard, voire trop tard, pour s’adapter aux exigences du milieu scolaire et suivre les programmes officiels. Beaucoup d’entre eux ont rapidement décroché. Mais là encore, c’était sans compter sur la bienveillante vigilance de Bach Thi Ngoc Hanh qui a poursuivi son œuvre d’alphabétisation, et qui la poursuit toujours, d’ailleurs, car elle a ainsi trouvé un sens à sa vie.
«Il y a encore des enfants issus de milieux très défavorisés qui ne peuvent pas aller à l’école. Moi, ça me fend le cœur de voir ça, alors chaque soir, je leur consacre deux ou trois heures, pour leur apprendre à lire et à écrire. Je les considère un peu comme mes propres enfants», nous confie-t-elle.
Un quartier de réhabilitation
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Il y a dix ans, environ 1000 foyers des quartiers de Phu Binh et de Vy Da ont été réinstallés soit dans le quartier de Huong So, soit à Phu Mâu, une commune du district de Phu Vang. Force est de constater que leur vie s’en est trouvée changée… en mieux. C’est en tout cas ce qui ressort des propos de Nguyên Tri, désormais domicilié dans le quartier de Huong Son.
«Vivre sur la terre ferme, dans une maison en dur, c’est quand même autre chose!», nous dit-il. «Et puis maintenant, mes enfants peuvent aller à l’école. Les autorités locales sont très attentives aux conditions de vie des gens d’ici. Les enfants reçoivent des livres, des cahiers, des vêtements… Tout est fait pour les encourager à aller à l’école.»
Difficile de trouver un emploi quand on a passé toute sa vie sur un sampan, et qu’en plus, on est analphabète. Mais lorsque les autorités locales prennent le problème à bras-le-corps et qu’elles organisent des ateliers de formation professionnelle, ça va déjà beaucoup mieux... À Huong Son, nombreux sont les anciens sampaniers qui ont réussi leur reconversion et qui désormais, tiennent de petits commerces ou de petits restaurants. Pour Mai Van Thành, qui est du quartier, cette nouvelle vie est tout simplement bien meilleure que l’ancienne.
«Oui, c’est vrai que les conditions de vie des anciens sampaniers ne cessent de s’améliorer», constate-t-il. «Plusieurs entre eux possèdent aujourd’hui des maisons confortables, des voitures et des scooters. Quant au taux d’enfants scolarisés, il atteint 90-95%, contre seulement 40% auparavant…»
Des chiffres on ne peut plus éloquents… S’il est indéniable que les sampans donnaient un charme particulier à la rivière des Parfums, on ne peut que se réjouir d’apprendre que leurs anciens occupants connaissent un sort meilleur, maintenant qu’ils sont sur la terre ferme.