(VOVWORLD) - Pour peu que la topographie s’y prête, les agriculteurs sont enclins à réunir leurs parcelles pour en former de plus vastes, plus propices à certains types de pratiques agricoles. C’est par exemple ce que font ceux de Phu Cân, une commune de la province de Trà Vinh, qui a ainsi pu se mettre aux normes de la nouvelle ruralité dite «avancée», et ce dès 2020.
Aujourd’hui à Phu Cân, plus de la moitié de la superficie rizicole est constituée de grandes parcelles. Photo: Ngoc Anh |
Ces regroupements de parcelles permettent d’appliquer les normes VietGap, qui sont les normes de bonne pratique agricole à la vietnamienne. Mais ils permettent aussi de réduire les coûts de production, d’accroître la productivité et de favoriser l’écoulement des produits.
À ce jour, la commune de Phu Cân compte 11.560 habitants. Les trois cinquièmes d’entre eux sont des Khmers, qui vivent essentiellement des produits de la riziculture, même si l’aridité des terres ne permet en principe qu’une seule récolte annuelle… Ne permettait, devrait-on dire, car en 2007, un canal d’irrigation a été installé au beau milieu des rizières, ce qui fait que le rendement s’est considérablement accru. Quant aux rizières, elles ont fusionné en une sorte de «méga-rizière», dont Thach Thang n’a pas fini de nous vanter les mérites…
«Dès que le canal a été mis en service, on a constitué tout autour une grande rizière de 110 hectares. Ce qui est bien, c'est qu’on n’a pas à payer l’eau et qu’on peut faire trois récoltes par an, maintenant», nous explique-t-il.
Des membres de la coopérative de Phu Cân travaillent au champs. Photo: Ngoc Anh |
Aujourd’hui à Phu Cân, plus de la moitié de la superficie rizicole est constituée de grandes parcelles, lesquelles bénéficient d’un système d’irrigation alternée, ce qui est une manière efficace de répondre aux aléas du changement climatique. Pour Bùi Truong An, le vice-président du comité populaire de Phu Cân, le bien-fondé de ces regroupements de parcelles n’est plus à démontrer...
«Il y a bien eu quelques réticences, au début, mais on a maintenu le cap, et pour ça, on a pu compter sur l’appui du comité provincial du Parti et du comité populaire du district. On a bien fait parce que, quand même, le rendement est passé de 4,2 à 7,5 tonnes, ce qui a eu pour effet d’améliorer les revenus et de faire taire les récalcitrants… Il revient maintenant à la coopérative de Phu Cân, puisqu’il y en a une, de poursuivre les efforts entrepris et de former les agriculteurs aux nouvelles techniques de culture», nous dit-il.
Telles qu’elles sont conçues, ces grandes parcelles ont vocation à être rattachées à des chaînes de production, garantes d’un bon écoulement. Les coopératives assurent quant à elle l’intendance. C’est en tout cas ce qui ressort des propos de Thach Xê, membre de la coopérative de Phu Cân.
«Dans ces grandes rizières, le riziculteur de base travaille pour produire du riz et c’est tout. Pour ce qui est de l’irrigation et de l’écoulement des produits, c’est l’État qui s’en charge, ou plus exactement la coopérative, qui en plus, fournit les semences. Moi, en ce qui me concerne, j’ai un hectare et demi de riz. Chaque récolte me rapporte 20 millions de dôngs et j’en fais trois par an ! », nous confie-t-il.
En regroupant ainsi leurs parcelles, les riziculteurs de Phu Cân ne se sont pas contentés de «faire plus grand». Ils voient plus grand: ce sont leurs perspectives qui se sont agrandies…