(VOVWORLD) - Le khêne est
l’instrument de musique fétiche des Mong. C’est celui avec lequel ils expriment
leurs sentiments envers les autres, mais aussi envers la nature grandiose des
montagnes du Nord-Ouest. L’histoire du khêne, c’est l’histoire du peuple Mong
lui-même.
Le khêne, c’est le symbole de la
fraternité entre les membres de la communauté - Photo bienphong.com.vn
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Dans les croyances des
Mong, le khêne sert d’interprète entre le monde des vivants et celui des
divinités. En plus d’être un instrument de musique, c’est le symbole de la
fraternité entre les membres de la communauté, comme nous l’explique Thao A
Den, un Mong, auteur de recherches sur la culture de son ethnie.
«On ne saurait dire exactement quand est né le premier khêne»,
nous dit-il. «Mais la légende
veut qu’il soit l’œuvre d’une fratrie de sept personnes ayant décidé de vivre
ensemble à la mort de leur parents et qui auraient alors créé un instrument de
musique composé de sept tubes de tailles différentes. Par cet
instrument, nous les Mong voulons parler d’une même voix, œuvrer dans le
même but.»
Photo baotintuc.vn
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Peuple mélomane, les
Mong jouent du khêne partout. Mais peu de gens savent qu’au début, cet
instrument était uniquement utilisé dans les funérailles, pour égayer
l’atmosphère et guider l’âme du défunt vers l’autre monde.
Au fil du temps, le
khêne est devenu synonyme de joie et de fête. Les hommes Mong en jouent en
dansant. Les gestes sont diversifiés. On peut danser le dos courbé, les jambes
sautant dans l’air ou faisant une espèce de pirouette. On peut aussi sauter à
cloche-pied en avançant ou en reculant… Quand la musique est très dynamique, le
danseur utilise davantage ses jambes qui se touchent en l’air. Certaines danses
ressemblent alors à de véritables démonstrations d’art martial. Tout un art
qu’il faut apprendre dès le plus jeune âge, nous dit Ly Van Sinh, un joueur de
la province de Thai Nguyen.
«Un adulte Mong qui se respecte doit absolument savoir jouer du khêne.
Moi, ça m’a pris trois ans pour l’apprendre. Et à 18 ans, j’ai pu jouer du
khêne pour séduire les filles. C’est ainsi que ma femme m’a repéré parmi tant
d’autres garçons. On s’est mariés grâce au khêne», nous
raconte-t-il.
Le khêne - Photo bienphong.com.vn
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Et c’est ainsi que les
danses au khêne continuent de solidariser les Mong et de rythmer leur vie. Où
qu’ils aillent, les Mong emportent avec eux ces mélodies qui leur rappellent
leurs origines, leur appartenance à cette fratrie légendaire.