(VOVWORLD) - Les La Ha sont une minorité ethnique vivant
dans la région montagneuse du Nord-Ouest, essentiellement dans les provinces de
Lào Cai, Son La et Lai Châu. D’après les annales historiques, lorsque les
premiers Thaï noirs ont pris pied dans cette région, c’est-à-dire au XIe
siècle, ils y ont rencontré des La Ha. Autrefois, ce peuple vivait de façon
assez isolée et dépendante de la nature. Maintenant, les choses ont évolué,
mais les La Ha préservent encore bien des traditions ancestrales.
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Aujourd’hui, les La Ha ne vivent plus tous
seuls. Ils ont accueilli dans leurs villages d’autres groupes ethniques,
notamment les Thaï et les Dao. Et bien leur en a pris puisque c’est grâce à
cette ouverture que leur niveau de vie s’est amélioré, comme nous l’explique
Hoàng Van Ten, un La Ha de la province de Lai Châu.
«Autrefois, nos
aïeux cultivaient seulement à côté des petits ruisseaux. C’est des Thaï qu’ils ont appris la riziculture inondée.
Maintenant, chaque famille a un champ de riz inondé à côté de chez elle, et le
rendement est bien plus élevé qu’avant.», dit-il.
Un village La Ha typique comprend une dizaine
de ménages. Les La Ha vivent dans des maisons sur pilotis, avec deux portes et
deux escaliers situés aux deux extrémités, une porte conduisant à l’espace
réservé aux réceptions et l’autre à l’espace de vie familiale. Patriarcat
oblige, les enfants portent le nom du père et les femmes mariées, le nom de
leurs conjoints. Si les La Ha optent pour la monogamie, ils exigent par contre
que la famille du marié apporte des cadeaux considérables à celle de la mariée.
La cérémonie de demande de la main, préalable à tout mariage, ne peut pas avoir
lieu sans un plateau de feuilles de bétel et une somme d’argent pour remercier
les parents de la fille d’avoir pris soin d’elle jusque-là. La tradition exige aussi
qu’avant le mariage, le prétendant séjourne un certains temps chez l’élue de
son cœur. Après le mariage, celle-ci le suivra chez lui, prendra son nom et ne
retournera plus vivre chez ses parents.
Autre particularité des La Ha: ils ne
cultivent pas le cotonnier et ne tissent pas, ce qui ne les empêche pas d’être d’excellents
vanniers, d’après Hoàng Van Ten.
«Nous fabriquons
toutes sortes de paniers et de nattes. Et comme nous ne tissons pas, nous
échangeons nos vanneries contre les vêtements des Thaï. C’est pourquoi nos habits
sont les mêmes que les leurs.», explique-t-il.
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Parmi les fêtes traditionnelles des La Ha, la
plus importante consiste à présenter des offrandes à trois génies prenant la
forme d’animaux: le tigre qui symbolise la force invincible du roi de la forêt,
le porc-épic, génie de la terre, et la tourterelle tigrine, génie des oiseaux
qui protège le riz. Après la cérémonie de culte, le médecin villageois
proposera une farce parodiant ses exploits professionnels. Il jouera le rôle
des patients qu’il est censé avoir guéris, un boiteux, un fou, un paysan qui, à
l’aide d’une perche, chasse les oiseaux et les écureuils de son champ… Les
spectateurs sont ravis, cette farce égaye leur journée et motive leur travail.
Plusieurs de ces rites traditionnels existent
encore de nos jours, distinguant les La Ha de tous les peuples voisins.