(VOVworld) - Pour tous ceux qui ont grandi avec la saga Harry Potter de J.K.Rowling, jouer au « quidditch », c’est le rêve suprême !... Eh bien qu’ils se rassurent car ce rêve est en passe de devenir réalité, pour le plus grand plaisir des « Potterheads ». Mais comment fait-on? Si je vous dis que ce n’est pas sorcier, vous allez croire que je fais un mauvais jeu de mots, alors je préfère vous emmener à la rencontre d’une équipe de quidditch, à Hanoi.
Photos : VOV5/Hoa Ha
« - Tiens, c’est quoi, ce sport ?
- C’est le quidditch ! Tu sais, comme dans Harry Potter.
- C’est un club ?
- Non, plutôt une équipe.
- Je pourrais y participer ?
- Demandez-leur ! Moi, je suis comme vous, je suis là, en curieuse... »
L’après-midi est particulièrement venteux sur ce petit stade de la rue Hoang Minh Giam. Pour un peu, on pourrait se croire en Ecosse... Ça tombe bien, d’ailleurs, car tous ces jeunes en combinaison violette, qui sont à l’entraînement, sont les membres de la première équipe de quidditch de Hanoi.
« Je suis adepte de Harry Potter depuis l’âge de 12 ans ! J’ai toujours rêvé de monter sur un balai volant ! C’est une copine qui m’a présenté l’équipe. Au début, je n’étais là qu’en observatrice, mais ça m’a complètement scotchée ! »
« J’ai commencé à découvrir le monde de Harry Potter un peu sur le tard, en 2013. Mais ça m’a complètement captivé. Comme j’adore le quidditch, moi et quelques membres du forum Hogwarts.vn, nous avons décidé de constituer une équipe. »
C’est Mai Anh et Ngan Giang que nous venons d’entendre, la première est une nouvelle venue, le second, l’un des fondateurs de Draco Dormiens. Ce nom mystérieux vient de la devise de l’école de magie et de sorcellerie de Poudlard (ou Hogwarts, comme vous voulez) : Draco dormiens nunquam titillandus (On ne chatouille jamais un dragon qui dort), une devise qui sied parfaitement à une équipe de l’ex Thang-Long, après tout.
Anh Quy, le capitaine actuel de l’équipe, nous présente les principales règles du jeu :
« Le Quidditch se joue sur des balais volants. Sauf que comme les balais volants, ça n’existe pas, on utilise des tubes en plastique ! Les équipes sont constituées de sept joueurs: trois poursuiveurs, deux batteurs, un gardien et un attrapeur. Il y a trois types de balles. Les trois poursuiveurs se lancent le Souafle et essayent de le faire passer à travers les buts adverses, à savoir des anneaux fixés sur de grands poteaux. Le gardien de l'autre équipe tente d’empêcher la balle d’y entrer. Les deux batteurs sont chargés de frapper les deux Cognards pour les renvoyer vers l'équipe adverse et protéger la leur. Il y a aussi un attrapeur ayant pour mission d’attrapper le Vif d’or, qui est en réalité une personne portant une queue sur laquelle est attachée une petite balle, mais on n’en a pas encore ici. Le quidditch est pratiqué dans plusieurs pays du monde, et nous ne faisons qu’adapter des principes du sport à nos conditions. »
Le match commence. Contrairement à ce que l’on pourrait être tenté de croire, ça n’a rien à voir avec le handball ou le foot. Une douzaine de jeunes, « balais » entre les jambes, balle à la main, courent et recourent. Ils se passent et se lancent les balles harmonieusement, sans oublier de crier parfois, dans un vrai esprit sportif.
« Au début j’étais un peu timide, mais après quelques parties, j’ai commencé à me lâcher...», raconte Mai Anh, « Moi, ce que je veux, c’est vivre ma passion, avec le tube entre les jambes et la balle à la main, et quand je cours, c’est un rêve devenu réalité. »
« C’est certainement bizarre quand on observe le jeu pour la première fois, mais je trouve ça très intéressant. », nous dit Anh Quy. « De toutes façons, on est des adeptes de Harry Potter, alors on veut rester dans l’esprit de la saga et montrer que c’est un sport magnifique, comme tous les autres sports. »
« Quand j’ai commencé à jouer au quidditch, j’en ai parlé chez moi et tout le monde m’a dit que c’était complètement fou, que c’était ridicule, mais petit à petit, les choses évoluent !... ». Ngan Giang confie.
« Ridicule », « sport de geek »... Facile à dire, évidemment. Mais voilà, quand on a une passion, on y va au culot, on y met du courage... Et pas seulement. Sans compter que le quidditch présente l’inestimable avantage de brûler des calories par milliers et de servir de défouloir aux nostalgiques de Harry Potter. La saga des livres est terminée depuis longtemps, celle des films aussi. C’est le quidditch qui reste !
« C’est moi le plus âgé, ici. », nous dit Nhat Anh, « Mon métier de programmeur ne me permet pas d’être très actif, alors le quidditch, ça m’aide à rester en bonne santé et à m’évader de la vie quotidienne. »
« Je consacre chaque semaine deux soirs au football et un après-midi au quidditch. », confie Binh Giang, « D’abord, j’ai participé, juste par curiosité. Mais après quelques matchs, je me suis dit qu’après tout, c’était un sport très intéressant. Ça me va mieux que le foot, finalement ! »
« Ce que j’aime le plus, c’est de pouvoir évacuer le stresse lié aux études. », dit Mai Anh. « Et j’ai ici de vrais sœurs et frères... C’est comme une seconde famille ! »
« Je peux fantasmer au gré de mes désirs ! », s'exclame Quynh Hoa, « C’est comme si j’enfourchais mon balai et volais à 1 000 km/h ! »
Un vrai sport, bien loin de l’univers magique. Ces adeptes de Harry Potter, les « dragons dormants », peuvent maintenant vivre des parties endiablées de quidditch. Comme J.K.Rowling l’a dit elle-même : « Nous n’avons pas besoin de magie pour changer le monde, nous avons déjà toute la puissance nécessaire au fond de nous : le pouvoir d’imaginer un monde meilleur... ».