(VOVworld)– « Dans un pays qui n’a pas encore d’école de photographie, il est passionnant d’inventer de nouvelles formes d’échanges et de travail en groupe autour de l’image et de la jeunesse» – nous a confié Nicolas Cornet, photographe-journaliste chevronné qui travaille au Vietnam depuis 24 ans. C’est dans cet esprit qu’avec deux jeunes photographes vietnamiens, Maika Elan et Binh Dang, il a crée un atelier de photographie sur le thème « I love my city ». Après l’excellent accueil de la première édition à Ho Chi Minh-ville, « I love my city » est à Hanoi ce novembre.

« Au début, je voulais travailler sur les amoureux à Hanoi, mais après j’ai changé d’avis et j’ai opté pour les parapluies à Hanoi. »

« Moi j’ai choisi le cirque et plus particulièrement l’acrobate pour voir comment s’articule sa journée quotidienne. »

Les parapluies à Hanoi - Nguyen Hong Nhung (Source: Facebook Ilovemycity)

Nguyen Hong Nhung et Tran Nhat Minh, ont à peine 20 ans. Ils participent avec 10 autres photographes à l’atelier photographique "I love my city" (J’aime ma ville), organisé par Nicolas Cornet, Maika Elan et Binh Dang, tous trois photographes professionnels. Accompagné des trois professionnels, les candidats photographes disposent de deux jours pour réaliser un essai photographique sur la facette de Hanoi qu’ils préfèrent. Maika Elan :  

« Mon groupe se compose de quatre photographes. Deux d’entre eux ont choisi de traiter de la vie sous le pont Long Bien et le long de la fleuve Rouge. Un autre prendra des photos des “cages à tigres” que l’on voit sur les vieux immeubles de Hanoi et qui sont destinées à agrandir l’habitation. Cette façon de faire est vraiment très typique à notre capitale et je trouve ça très intéressant. Tous ces sujets ne sont pas difficiles, mais il faut du temps pour prendre de bonnes photos. Cette année, nous avons décidé de mettre une limite d’âge. La moitié des participants font partie de la génération Y, et sont nés entre 1990 et 1994. Ils ont deux choses en commun : le manque d’expérience, mais aussi et surtout une fraîcheur qui nous intéresse beaucoup. »

Une journée de Thang - Tran Nhat Minh (Source: Facebook Ilovemycity)

« I love my city » propose aux amateurs de photographie de connaître une dimension nouvelle de cet art : l’essai photographique. Tout à fait différent de la photographie classique, la « photo essai » requiert des photographes une bonne technique et une implication dans le choix des sujets. Nicolas Cornet, nous explique:

“La technique, en fait, est vraiment une technique minimaliste. L’histoire est vraiment plus importante, et on dit souvent que si c’est un bon titre c’est une bonne histoire. Si on a une bonne thématique, on peut faire une bonne photo essai. Le fait de parler d’un sujet avec 10, 15, 20 photos pour les photographes qui participent à l’atelier est un challenge. Ça demande beaucoup plus de concentration et de réflexion sur comment on va développer le sujet, comment on va trouver des idées complémentaires et comment à la fin, on aura un sujet entier qui présente un aspect qu’ils souhaitent mettre en avant sur la vie de Hanoi, sur la manière dont eux, ils aiment la vie de Hanoi.”

Les cages à tigres à Hanoi - Tran Manh Hung (Source: Facebook Ilovemycity)

Comme Hong Nhung et Nhat Minh, tous les participants de « I love my city » sont jeunes et passionnés de photographie. Cet atelier est un rendez-vous où ces jeunes peuvent tirer profit des expériences des plus chevronnés et s’apprendre  mutuellement. Nicolas Cornet poursuit :

«Il peut arriver que nous échangions les participants d’un groupe à un autre en fonction des affinités de chacun ou des sujets sur lesquels on travaille. Donc on n’hésite pas à se répartir les photographes. Nous leur prodiguons les conseils utiles et s’ils disposent d’un peu de temps, ils peuvent aussi demander aux autres participants quelles sont leurs impressions et leurs remarques. Cet atelier est très participatif, et chacun apprend de chacun car il n’y aucune concurrence ici »

Village des pêcheurs - Nguyen Dac An Khang (Source: Facebook Ilovemycity)

Maika Elan, la co-créatrice de cet atelier a elle-même commencé sa carrière par un marathon de photos et a été la première photographe vietnamienne à avoir remporté le concours du World Press Photo, le plus prestigieux du monde photographique. Ce qui est important pour elle, et pour toute l'équipe dans cet atelier, c’est le partage, les liens et les échanges qui se tissent entre les jeunes pendant qu’ils travaillent ensemble.