(VOVworld) - Les jeunes vietnamiens connaissent et écoutent depuis longtemps la musique rap, venue des Etats-Unis avec ses textes provoquants et ses rythmes populaires et spontanées. Voici un aperçu sur son succès dans le pays.

« Le rap s’est implanté au Vietnam dans les années 90. Cette nouvelle forme d’expression musicale suscitait des réactions pour la plupart négatives, raison pour laquelle il s’est développé lentement. Mais les choses changent... Je vais vous présenter maintenant une des mes compositions, intitulée «J’aime Hanoi». »

Très naturellement, Lê Xuân Bach, qui se fait appeler Bwave, m’a interprété sa chanson qu’on peut prendre comme un coup de coeur, tel un souvenir inoubliable. Un peu d’histoire pour commencer, en vous rappelant que le rap est une forme d'expression vocale sur fond musical. Elle appartient au mouvement culturel Hip Hop, apparu au milieu des années 1970 dans les ghettos noirs aux États-Unis. Ce dernier englobe la musique rap comme le slam, la danse généralement appelée «breakdance» ou bien encore les arts de la rue avec les tag et les graffitis sur les murs!

Les 10 rappeurs préférés par les Vietnamiens. Photo: Internet

Le rap a acquis une popularité de plus en plus grande au fil des années 1980, se propageant rapidement sur les autres continents.

Vous venez d’écoutez «Vietnamese Gangs», une autre chanson rap écrite par Hoàng Nho, considérée comme la première œuvre du genre au Vietnam. Depuis, des centaines d’autres morceaux ont vu le jour grâce à de nombreux jeunes rappeurs vietnamiens professionnels, comme Young Uno, L.K, Suboi, Eddie Viet, Big Daddy. Pourquoi cette croissance rapide? Nguyen Minh Hang, surnommé Lil Kvy, nous donne un élément d’explication:

«Je suis membre du groupe BB team depuis deux ans. On aime beaucoup les textes de rap parce qu’ils sont simples et sincères!»

Ces paroles traitent de sujets communs, en effet. Aux Etats-Unis et dans les autres pays occidentaux, ils sont un moyen de dénoncer les problèmes de la société tels que le racisme, la pauvreté, le chômage, l'exclusion. Au Vietnam, les principaux thèmes couverts sont l’amour et l’actualité. Certaines chansons ont été très  appréciées par l’opinion publique, marquant les esprits de sa jeunesse. Notamment concernant le patriotisme, largement évoqué dans les médias et dans les concerts du Nord au Sud.

Café rap Viet est depuis longtemps le lieu de prédilection des amateurs du genre dans la capitale. Ici, ils peuvent se rencontrer pour adapter les nouvelles tendances mais aussi donner naissance à de nouvelles compositions. Thu Hang, la patronne, témoigne :

«J’ai construit mon café comme un site de loisirs et de retrouvailles pour tous les amateurs de rap. Je souhaite qu’ao l’avenir, les mouvements néo-culturels au Vietnam - comme le hip-hop en général et le rap en particulier - soient de plus en plus développés.»

Tung Lam, un étudiant de l’université Mo (« ouverte ») explique :

«Je suis arrivé au rap il y a deux ou trois ans, quand ma vie était triste et morne. Grâce à lui, elle est devenue plus remuante. J’ai plus d’inspiration dans mes études et dans mon travail de décorateur d’intérieur.»

On l’aura compris, le rap vietnamien a de beaux jours devant lui !